Hexner & Grogmar — Retour à l'ordre

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La rue était étroite, tordue comme un boyaux et mal éclairée. C'était un quartier encaissé tout au sud du cœur de la Fourmilière. Tout y était désert, à part un groupe hétéroclite de personnes qui débattaient sous les yeux timides de quelques curieux, aux fenêtres entrouvertes.

Il y avait eu du grabuge. Un homme avait été rossé, quasiment jusqu'à la mort et gisait enchaîné. Les Furets étaient dans la place, dirigés par un sergent de la garde, ils interrogeaient un couple découvert près des lieux du crime. L’interrogatoire allait bon train.

"Parfait, maintenant que la situation est sous contrôle, je dois vous avouer que ce fait est troublant et je vous conseille d'avoir de bonnes explications. Commença le sergent de la Garde. Car je ne crois pas que l'Ordre autorise l'utilisation débridée de la magie et en faire usage sans raison valable me semble justement être une utilisation d'ébriété de la magie. Ce qui, je vous l'informe, est passible de grave sanction encore une fois. C'est pourquoi, je vous conseil d'avoir de bonnes excuses ou vous serez invités à un séjour dans les geôles Royal surpeuplées et cela, le temps que j'envoie un rapport à Ordre et que celle-ci vienne vous chercher... Bien, je vous écoute."

Bruyemment, les trois Furets s'approchèrent, un d'eux vint examiner la victime enchaînée et brûlée en de multiples endroits. Les deux autres se postèrent très près du couple. De ce dernier, ce fut l'homme qui répondit :

"Cet homme se nomme Vileon et il a tenté de brutaliser mon amie. Nous l'avons maîtrisé peu avant que vous n'arriviez. Il marqua une légère pause. Il m'a également menacé pour que je l'aide à commettre un crime.

— Absolument pas ! C'est complètement faux ! S'écria le dénommé Viléon tendis qu'un milicien le remettait sur pieds. Sergent de la garde, écoutez moi... Vous avez raison pour la magie, ce sont de dangereux mages noirs... Ils se servent d'une magie prohibée pour faire le malheur autour d'eux !"

Passablement agités, les Furets semblaient à deux doigts de fracasser les crânes du couple de leurs massues. La seule personne silencieuse était la femme en rouge. Semblant très agacée, elle ne cessait pas de surveiller les alentours en maugréant entre ses dents.

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Grogmar écouta les deux hommes qui ne semblaient pas s'entendre sur la version des faits. Ce qui, il faut bien l'admette, n'étonnait pas le moins du monde le sergent. Pour leur part, les Furets étaient excités, mais, c'était l'espoir de l'officier, ils n'agiraient pas sans ordres. Bien que cet espoir était bien maigre connaissant les trois larrons.

-je vois... Oui je vois bien ce qui se passe.L'officier se tourna vers l'homme enchaîné.Mais tout d'abord, ne m'aviez vous pas parlé de pirates? Pourtant, s'ils avaient été des mages noirs, ne l'auriez-vous pas directement dit? Tout ça me semble plus que suspect, d'autant plus que je ne crois pas qu'un mage noir aurait lui même avoué son implication dans un futur crime. Par la même occasion, un mage noir vous aurait sûrement rôti et vous ne seriez qu'un cadavre à l'heure qu'il est et non pas un ridicule saucisson. Grogmar s'approcha alors des deux magiciens le sourire aux lèvres. de toute manière, nous serons vite fixé. Montrez moi vos marques magiques je vous prie. Ainsi, nous verrons bien si vous êtes de l'Ordre et je pourrais également vérifier vos noms pour le noter dans mon rapport. Vous alliez commettre un crime tout de même.

Grogmar se tenait toujours prêt, bien qu'il n'en montrait rien, à faucher les deux magiciens si ces derniers tentaient de faire le moindre tour de magie.

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Pour l'heure, la patrouille ne les avait pas encore réduits en purée. C'était un bon début. Le gradé semblait tenir plus ou moins ses hommes mais, surtout, il avait l'air d'être raisonnable. Enfin, dans le sens où il posait les questions avant de frapper. Une qualité qui, au fil du temps, lui vaudrait de l'avancement. Peut-être.
Toujours est-il qu'il avait entièrement raison. Si Tiam et Hexner avaient été des magiciens renégats, Vileon ne serait pas simplement entravé mais bel et bien mort. Raide comme une planche. Et eux ne seraient pas restés là à bailler aux corneilles tandis qu'une patrouille arrivait. Soit ils auraient fuit, soit ils auraient fait usage de leur magie pour les mettre en déroute.
En y regardant bien, la petite troupe aurait bien de la peine à résister face à une paire de magiciens déterminés et sans pitié.

Hexner chassa ces considérations inutiles et présenta son poignet droit, en un geste lent afin de ne pas être perçu comme une menace. Les Furets semblaient bien assez excités comme ça, inutile donc de leur donner la plus petite excuse de faire du grabuge. D'autant qu'il n'était pas franchement en état de se défendre.

- Je me nomme Hexner. Fit-il avant d'ajouter, comme si cela avait un quelconque poids. L'Ordre m'envoie régulièrement épauler les mineurs.

Pour un salaire bien supérieur à celui des ouvriers, pour ce qu'il en savait. Mais ça n'avait jamais été une question d'argent pour lui. Certes, c'était un travail salissant, épuisant et parfois dangereux mais cela confortait sa profonde affinité avec la terre et l'Ombre. Il en tirait non pas une fierté mais un sentiment de devoir accompli. D'autant que certains mineurs avaient l'air contents de le voir mais ce n'était peut-être qu'une erreur d'interprétation, pour ce qu'il en savait.
Il s'était bien trompé sur le compte du mercenaire alors pourquoi pas sur le leur ?

Tournant la tête vers la Juste, le magicien scruta sa réaction et tenta de l'inviter à l'imiter. Il avait conscience que la situation lui déplaisait au plus haut point mais elle comprenait sûrement que c'était une simple épreuve à passer, un petit obstacle que leur coopération dissiperait très vite.
Cependant, si elle perdait patience, elle risquait de subir les foudres des Furets et lui-même serait bien en peine de la tirer de ce pétrin. Cette fois, hormis sa fatigue, il y avait le nombre qui jouait en leur défaveur.

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La magicienne imita Hexner en soupirant et releva l'ourlet de sa manche. Un tatouage figurait bien sur chacun des deux poignets. A y regarder de plus près, il paraissait évident que l'encre utilisée n'était pas normale, elle luisait d'un éclat coloré rappelant le nacre de certains coquillages. Il en allait de même pour tous les tatouages et des rumeurs persistantes assuraient qu'ils étaient très difficiles à effacer où à imiter.

Le dénommé Vileon continua à débiter un flot de parole, il disait peu ou prou la même chose, avec des termes différents : "Ce sont des menteurs ; je suis innocent ; ils vous manipulent ; délivrez moi et je vais tout vous dire"...

Dans la ruelle, les curieux commençaient à sortir des maisons ou passer leurs têtes au travers des fenêtres. Le quartier était certes calme, mais pas désert, loin s'en fallait. D'ailleurs aucun quartier de la Fourmilière ne comportait ne serait-ce qu'une seule bicoque inoccupée. La simple présence des furêts — qui agitaient leurs matraques avec un air féroce — semblait suffire à maintenir les badauds à une bonne distance.

Hrp:

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Grogmar inspecta donc les deux magiciens et pût constaté qu'ils étaient tout deux marqué. Ce qui voulait dire qu'ils étaient bien de l'Ordre. Le jeune homme remarqua alors que les gens commençaient à revenir, ce qui n'était pas vraiment ce qu'il voulait. Il trouvait cette affaire louche et désirait tirer les choses aux clairs. D'autant plus que s'il y avait préméditation d'accomplir un crime, il fallait impérativement savoir qui était sensé être la victime et surtout, savoir pourquoi on lui voulait du mal. S'il s'agissait d'une affaire importante, tout découvrir lui garantirait sûrement une promotion. L'officier se tourna donc vers l'homme saucisson et plus particulièrement vers le Furet qui le surveillait.

-Fubulon, détache ce criminel et passa lui les fers. Nous allons nous trouver un endroit un peu plus tranquille pour éclaircir cette histoire. Rat-Tique, va l'aider et si le prisonnier tente de résister, brisez lui un bras, voir les deux s'il se montre insistant. Le lieutenant avait donner cette dernière instruction plus dans le but de dissuader l'individu de résister que dans celui de réellement lui briser le bras. Bien que l'ordre était donné et qu'il était sur que ses Furets se feraient un plaisir de l'accomplir. -nous serions dispensé de tous ces ennuis s'il décidait de nous expliquer tout de suite de quoi il en découle. Après, nous verrons ça au post, nous vous poserons la question... Oh, pardons, les questions. Le sergent sourit à son allusion non-moins dissimulé du faîte de pratiquer la torture et cela, encore une fois dans le but de pousser l'individu à coopérer. Il ne savait en effet même pas s'il avait de droit de pratiquer la torture. Mais bon, ça, personne ne le savait et la réputation des Furets étant ce qu'elle est, il n'était pas difficile de faire fonctionner son imagination en ce domaine.

Une fois le criminel présumé coupable menotté et peu être un peu abimé, ils tâcheront de retourner au post pour y mener l'interrogatoire en toute tranquillité. La fourmilière n'étant vraiment pas l'endroit pour cela. En plus de cela, on pourra vérifier les informations donné par les mages.

Information:

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Le sergent ne trouva rien à redire mais était-ce étonnant ? Non, bien entendu. Leurs tatouages les identifiaient clairement comme appartenant à l'Ordre et cela constituait un premier pas vers un dénouement pacifique. Enfin, pas pour tout le monde car l'officier avait l'air d'humeur à rendre Vileon docile à l'aide de méthodes plutôt... originales. Mais que pouvait y faire le magicien ? Rien et, au fond de lui, il n’élèverait pas la voix pour protester. Le mercenaire avait joué et avait perdu. Copieusement perdu.

Ainsi donc, Hexner assista à la scène qui se déroulait sous ses yeux avec un certain détachement. Toute cette violence latente, c'était l'image du monde actuel mais le magicien avait peine à se souvenir d'autre chose. Le lointain passé était trop flou mais il était probablement brutal également. D'une autre manière.
Il soupira, se passa une main sur le visage.

- Bien, sergent... Commença-t-il, une légère interrogation dans la voix. Mon amie et moi-même nous plaçons sous votre autorité et votre protection jusqu'à vos locaux.

Il se doutait bien que l'officier aurait également des questions à leur poser à tous les deux mais il fallait bien qu'il démontre qu'ils ne feraient pas d'histoire pour les suivre. C'était un contretemps évident, repoussant d'autant leur séjour au sein de l'Ordre mais ils seraient dans une enceinte sécurisée. C'était toujours mieux que rien.

Le magicien lorgna du côté de Tiam, voulant lui adresser un petit sourire rassurant. Elle devait bouillonner encore et toujours. Il lui faudrait veiller sur elle, ne serait-ce que parce que son peuple n'était pas toujours bien traité.

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Vileon ne sembla pas impressionné par les menaces de Grogmar. En fait, il semblait qu'il venait de se persuader que personne ne le croirait et depuis, sa physionomie ravagée se muait dans un mutisme et un regard noir*. Bukold ouvrait la marche, faisant s'écarter les passants en les menaçant dangereusement de son gourdin, suivait le sergent et les deux magiciens. Juste derrière, le prisonnier traînait des pieds avec Rat-tique et Fubulon qui l'encadraient, apparemment très satisfaits des derniers ordres de leur chef.

Le "Cercle de Justice" se trouvait à une petite trotte de là. C'était les quartiers des Furets, et accessoirement une annexe de la Garde. Le groupe s'engouffra dans une série de ruelles très étroites avant d'arriver dans le cœur de la Fourmilière. Ici, les maisons — de simples amas de roches, de planches et de briques cimentés par du mauvais argile — s’empilaient de manière invraisemblables pour former de gros ensembles plus ou moins branlants. Entre eux montaient d'énormes colonnes de calcaire, jusqu'au plafond de la grotte qui demeurait dans l'ombre. Ici, la cacophonie régnait. La foule était très dense et allait au milieux de poules et de cochons étatiques. Une forte odeur de fumier, de crasse et de sueur assaillait sans trêve le moins fin des odorat. Malgré les efforts des furets pour tailler un passage dans la foule ( Rat-tique et Fubulon avaient plus ou moins déserté leur poste, apparemment déçus du manque d'incivilité de leur prisonnier), le rythme de la marche en prenait un sérieux coup. Tiam chuchota aux oreilles d'Hexner, sans que le brouhaha ambiant de permette de discerner un seul de ses mots.
Le prisonnier, lui, ne disait toujours rien, il semblait perdu dans ses pensées, des pensées qui avait l'air contrariant.

Rat-tique quitta ses deux compagnons et revient au niveau du sergent.

"Chef, qu'est ce que vous comptez faire du prisonnier et des mages noirs ? On doit vraiment coopérer avec l'Ordre ? On ne pourrait pas faire le... travail nous même ? Je crois que le capitaine furet "La-Hyène" est rentré de la campagne de dératisation des quartiers nord... Sauf vot' respect chef, mais je pense pas qu'il sera très content de vous voir, il va vouloir prendre les choses en mains..."

*Dés:

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Grogmar ne prit pas la nouvelle du retour du Capitaine "la-Hyenne". Ça pouvait ce lire sur son visage une fraction de seconde avant qu'il ne redevienne normal. Il se tourna donc vers Rat-Tique.

-Nous devons savoir s'il s'agit oui ou non de mages noir. Mais je n'ai jamais dit que nous ne ferons pas nous même le travail. L'Ordre n'a rien à faire dans nos affaire, qu'elle s'occupe déjà de surveiller correctement sa vermine magique, ça nous ferait du travail en moins. Quand à "la-Hyenne, c'est moi qui est découvert cette affaire, c'est donc à moi de la régler. Il en a déjà bien assez fait pour le moment et à droit à du repos. Autant ne pas le déranger avec quelque chose que nous pouvons régler seul. Le sergent se moquait totalement de l'état de fatigue du Capitaine. Il ne s'agissait que d'une excuse pour garder l'affaire pour lui.

Grogmar se dirigea ensuite vers l'endroit où était sensé se trouver le responsable de l'Ordre et pour lui confier les deux magiciens, plus particulièrement, vérifier leur identité et si possible, s'en débarrasser vite fait. Après quoi, il comptait se diriger vers un salle vide et quelque peu isolée, pour pouvoir pratiquer son interrogatoire un peu plus au calme.

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Voyant que le sergent n'était visiblement pas enclin à communiquer avec les magiciens, Hexner se contenta de hausser les épaules et de ne plus s'en préoccuper. Nombre de gens se persuadaient parfois que les arcanistes étaient des êtres inaccessibles et dotés d'un ego démesuré. Ils n'avaient pas tort pour une petite poignée mais, dans l'ensemble, les gens de l'Art n'étaient que des individus comme les autres. La magie, même puissante, ne permettait pas tout et ne les rendait pas tout-puissants.
Du moins, Hexner ne s'était jamais senti ainsi et faisait usage de ses talents pour gagner sa vie au même titre qu'un guerrier maniait sa lame ou qu'un artisan ses outils pour la même raison.

Les paroles de Tiam ébranlèrent légèrement le calme du magicien. Elle touchait juste et il n'était pas sûr que l'Ombre soit son véritable atout. Perspicace, elle savait qu'il n'était pas au mieux de ses capacités et qu'en cas d'échauffourée, il faudrait faire usage de leurs maigres réserves avec beaucoup de parcimonie.
Il aurait aimé démentir ce qu'affirmait la Juste mais cela n'aurait servi à rien, hormis à se voiler la face. Elle avait raison et c'était de sa faute s'ils en étaient arrivés là.
Maudit mercenaire !

Il ne prit pas la peine de répondre à son amie. Discutailler avec elle serait stérile et il valait mieux faire profil bas tant qu'ils étaient sous la protection des autorités. Les complices de Vileon ne seraient pas assez fous pour tenter quelque chose maintenant tout de même. Quoi que... Le monde avait perdu la boule depuis quelques années alors rien ne pouvait vraiment étonner Hexner dès que cela touchait au comportement des gens.

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Le groupe progressait doucement mais surement à travers la cité sans que personne n'ouvre véritablement la bouche, pas même Vileon. Au bout d'un moment, ils arrivèrent à une route beaucoup plus large et peuplée que les ruelles qu'ils avaient empruntés jusque là, la Salamandre. Des gens de toutes sortes vaquaient à leurs activités ; certains allaient avec leurs mules chargées jusqu'aux oreilles de bric et de broc, d'autres armés de pelles et de pioches revenaient du Creuset, noirs de suie et de terre, d'autres encore vendaient des babioles douteuses à la sauvette, aux pieds des maisons.
Ces dernières étaient toutes plus ou moins imposantes, en fait il s'agissait plus d'empilements de plusieurs habitations décrépies. Entre elles, des cordes croulaient sous le poids de draps et d'habits défraîchis.

Soudain, un hurlement déchira le brouhaha de la grande rue, et tout s'enchaîna en une seconde. Alors que tous les passants semblèrent suspendre un tout petit instant leurs actvitiés, le sergent et les magiciens s'avisèrent que Vileon s'était écroulé, une flèche plantée dans le ventre jusqu'à l'ampenage.
Le tireur ne fut pas difficile à débusqué. Posté en hauteur sur les toits d'en face, ils s'était rattrapé de justesse après avoir glissé sur des tuiles d'argile — qui semblaient certes avoir été fixées avec deux mains gauches. De pied en cap, il était vêtu de tissus teintés de noirs qui recouvraient même son visage. En travers des mains, il y avait un arc petit et aux courbes nerveuses. Il était accroché à la corniche du toît et penait à remonter son perchoir.
La foule se déchira pourtant dans un délire innomable. Tous les gens couraient dans tous les sens possibles, s'engouffrant dans des maisons qui n'étaient pas les leurs. Dans le chaos, Grogmar reperra sans mal un énorme colosse qui remontait à contre courant vers le groupe. Malgrè son visage masqué par une cagoule de cuir, il était aisé de comprendre que le mastodonte ne pouvait être qu'un Ogre. Recouvert de cuir ciré et armé d'une énorme massue à pics, il avait l'air résolu à transformer le Sergent et ses hommes en bouillie d'Humain.
D'ailleurs, Grogmar s'avisa que ses trois hommes commençaient déjà à rejoindre la foule terrifiée pour aller se cacher où ils pouvaient.

Tiam et Hexner, eux, sentirent une perturbation de l'Essence toute proche d'eux. A une dixaine de mètres, un homme drapé dans une bure marronnasse canalisait la magie. Une lance de foudre vrombit juste au dessus de leurs têtes avec un grondement terrible. Hexner pu sentir ses cheveux picotter d'electricité statique. A la ceinture du sombre magicien se balançait une baguette surmontée d'un joyaux bleu et luminescent.

Dans l'agitation général, Tiam tira sur la veste d'Hexner et lui cria qu'il eut pourtant peine à entendre :

"De la Magiamit ! Elle est remplie d'Essence, si nous parvenons à la lui prendre..."

Hrp - Combat:

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Quand les choses devaient dégénérer, elles dégénéraient. Et pas qu'un peu ! Par les Astres, le destin farceur n'aurait-il pas pu se contenter d'une bête bagarre de rue ou de marchandises répandues sur le sol par la maladresse d'un badaud ? Non, pour sûr ! Il fallait qu'une tripotée de brutes viennent s'incruster pour semer une pagaille de plus en plus grande !
Vileon était à terre, le ventre orné d'un trait. Pauvre bougre. Il aurait mieux fait de s'abstenir de se lever ce matin, tiens. Enfin, au moins, sa soif de gloire allait être apaisée vu qu'il risquait de crever comme un chien avec une flèche dans les tripes. L'histoire, celle avec un petit h, l'intime murmure vivant dans les entrailles des royaumes, se souviendrait du mercenaire sous un sobriquet tel que "Vileon l'Etripé" ou "Vileon Flèche-dans-l'bide".

Après un rapide coup d'œil, Hexner estima que chacun allait trouver son compte dans cette escarmouche. Séparément. Le sergent allait devoir serrer les fesses pour faire face à la montagne ambulante qui fendait la foule, à moins que sa troupe piaffante et pleine de fougue ne se dresse entre leur officier et la menace qui approchait.

Et pour l'heure, Tiam et le magicien avaient d'être chats à fouetter en la personne d'un arcaniste indélicat se pavanant avec un artefact orné de magiamit. Le petit salaud ! Où avait-il réussi à dénicher un tel trésor ? Hexner chassa cette interrogation. Elle n'avait aucune importance. Seule la récupération de cet objet était importante.

Le magicien grogna vaguement, sachant que la Juste ne l'entendrait pas et se concentra pour grappiller les traces d'Essence pour recharger un peu ses réserves. La lutte risquait d'être... intéressante.

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Grogmar avisa que ses hommes fuyaient lâchement, eux qui une minute avant faisaient les fières. Le sergent se jura de les faire pendre s'ils revenaient pas. Puis, il se souvint de l'ogre. Ce genre de bestiole qui aurait été éliminer de la surface du monde ou du moins de cette cité s'il se trouvait aux commandements de la garde. Il ne pouvait pas l'affronter seul, c'était tout simplement pas envisageable s'il ne voulait pas mourir et c'était le cas. Il ne savait pas ce qui s'était passé et ce que voulait faire le criminel désormais mort, mais une chose était sûr. Les deux magiciens étaient dans le coup. C'était évidant. Pourquoi aurait-on tué cette homme et pas les deux magiciens? Ils étaient pourtant également impliqué et foutrement plus dangereux qu'un type attaché. D'autant plus que les deux magiciens, eux, ne l'était pas. Oui, cela ne faisait aucun doute. Les magiciens ne sont que des fourbe profiteur et ces types viennent les délivrer!

Le lieutenant était désormais isolé et il ne pouvait pas combattre seul cinq menace se rapprochant. Mais il allait pouvoir au moins occire ces deux magiciens là, ils l'avait vu de toute manière et il ne pouvait pas les laisser recompter sa fuite et dire à qui veut bien l'entendre qu'il est facile d'échapper à la garde. Ainsi, il attaqua avec son épée, en prenant bien le temps de viser au niveau du cœur, la magicienne qui semblait être la chef du groupe car elle ne parlait jamais sauf à voix basse et qui lui tournait le dos pour regarder son complice venant par derrière.

-Trahison! Dit-il en passant à l'action.

action:

:,(: