Dilica -1.0- Se remplir le gosier (et les poches)

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Dilica était à Hiloroth depuis six jours. Les bourgades et les campagnes d'Arathiel étaient bien vides (quand elles n'étaient pas ravagées), mais l'explication était désormais claire, tous les Humains étaient ici, sous la montagne.

"L'Île Rocheuse" comme certains l’appelaient ici était une cité bien étrange. Elle était vaste, incroyablement vaste même, s'il fallait en croire les rumeurs. Mais Dilica s'était vite rendue compte qu'à l'instar de milliers d'autres migrants comme elle, elle ne pouvait circuler librement dans toute la ville : Ils étaient tous cantonné à la Fourmilière. Pour pouvoir mettre les pieds dans la vraie cité, un péage exorbitant était demandé, et les exceptions étaient rarissime. Ceux qui n'avaient rien au fond de leurs poches devait se contenter d'attendre des mois et des mois.

C'était une grottes énorme, la voûte si haute qu'on pouvait un instant la prendre pour le réel ciel nocturne. Pourtant, les maisons s'entassaient les unes sur les autres en laissant à peine de place pour circuler. "Maisons" n'était peut être pas le terme approprié ; les habitation étaient toutes faites de bric et de broc glané à la surface, et entassé entre les concrétions naturelles de la roche calcaire.
La faune était à l'image de l'environnement. La moitié des habitants étaient des pauvres bougres habillés en traits en misère et venu chercher refuge sous la montagne. L'autre moitié était des arrivistes en quête de gloire et de drucks, et loin d'être toujours très recommandables.

Ceci étant, que ce soit la nuit ou le jour — en fait on ne pouvait jamais le savoir vraiment —, Hiloroth était aussi animée que les plus grandes des cités. Les rues étaient toujours pleines, les tavernes douteuses aussi. Dilicia n'avait eu aucun mal à gagner sa croûte, arnaquant des mineurs avinés et mêmes des Furets venu s'encanailler.

Pour l'heure, elle déambulait au Pas du Roi, l'artère principale de la Fourmilière. La foule était dense, comme d'habitude, mais le retour des Mineurs du Creuset — et surtout son estomac — augurait d'une soirée déjà bien entamée.

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Une semaine ! Cela faisait une semaine que Dilica tournait dans cette "ville", bien indigne de la majesté des salles naines dans lesquelles elle avait grandi.
Apparemment, le nouveau royaume proclamé par le Roi faisait la part belle aux pots de vins, nécessaires pour sortir de ce taudis.

Dans cette zone où la misère était la vraie reine, où le jour et la nuit pouvaient se confondre, où le moindre feu pouvait faire disparaître plusieurs rues en une poignée de minutes, où les visages noirs et fatigués étaient légions, la flambeuse se dit que les humains auraient peut-être mieux faits de profiter de l'hospitalité des nains quelques années encore. Elle était belle, la nouvelle et fière nation !

*Tant pis, avant de pouvoir dormir à nouveau dans un bon lit douillet, il va falloir que j'arrive à me faire un pécule me permettant d'entrer, ou trouver la bonne personne qui me permettrait de passer à l’œil.*

Dilica n'avait pas forcément été en veine ces derniers jours. Certes, ses tentatives de vol et ses parties s'étaient relativement bien déroulées, mais les gens de la Fourmillière sont tellement pauvres, que le pécule ainsi obtenu était peau de chagrin comparé à ce qu'elle aurait gagné dans le même temps à d'autres endroits.

Jetant un regard désabusé sur la foule de miséreux qui allaient et venaient, la jeune Femme réfléchis à ses possibilités de gains pour la soirée. Voler l'un d'eux était un gain facile mais moindre, et la voleuse n'appréciait pas de laisser ces gens dans une misère plus grande encore après son passage.
La main dans l'une des poches attachées à sa ceinture, la tournant et retournant sans cesse, elle avançait au fil du Pas du Roi et de ses réflexions.

Se décidant pour la soirée, Dilica se mis en recherche d'une patrouille de furets en chemin vers une taverne, dans laquelle elle pourrait manger, puis certainement pousser l'un de ces miliciens à jouer sa solde, qui lui manquera bien moins qu'à un mineur utilisant sa paie du jour pour payer son pain du soir.

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A cette heure ci, les Furets étaient nombreux dans les rues. Souvent par groupe de quatre ou plus — mais jamais seuls —, ils étaient officiellement hors de leur service. Cela ne les empêchaient pas d'arborer le même surcot bleuâtre où était brodé l'animal qui leur donnait leur nom. Pareillement, ils ne quittaient jamais leur arme de fonction ; une batte à l'allure nocive et gainée de fer.

Rien que d'où elle se trouvait, Dilica apercevait trois groupes de Furets, respectivement de quatre, cinq, et sept individus. Ils n'étaient pas difficile à débusquer dans la foule pourtant tumultueuse.

Le premier groupe était formé d'hommes grands et mal rasés, chacun rivaliser de grosseur avec son voisin. Il se taillaient un passage à coup de menace dans la cohue. Dilica savait très bien où ils allaient : à la Reine. C'était la taverne far de la Fourmilière, avec pignon sur le centre des Pas du Roi. Dilica y était déjà allée, c'était un bâtiment large et croulant, mais dont l'interieur était bien plus coquet qu'on ne pouvait le croire. Mariane, une femme aux allures de noblionne et qui avait sous ses ordre toute un escadron de filles fort jolies.
En fait, la plupart de la clientèle était masculine, et venait autant boire que regarder leurs mollets avenants.

Le deuxième groupe de Furets était plus fourni, mais c'étaient tous des hommes petits et la démarche nerveuse. Ils avaient tous leur gourdin à la main et plaisantaient en parlant de ce qu'ils boiraient au Tonneau percé, un endroit que Dilica ne connaissait pas.

Le troisième groupe, le plus grand et composé d'hommes aux allures hétéroclites, entrait déjà dans une taverne toute proche : L'Éthylique. Celle à aussi, Dilicia l'avait déjà visitée. C'était un établissement miteux, tellement affaissé sur lui même qu'il semblait sur le point de s'écrouler. Le gérant était un homme à la propreté aussi douteuse que l'odeur de ses bières aux champignons. Mais la clientèle était nombreuses et dépensait plus qu'on aurait pu le penser. Dilicia avait fait une soirée honnête la dernière fois qu'elle y était passée.

Bien sur, il y avait un grand nombre d'autres Tavernes que Dilicia ne connaissait pas. La ville était immense et surtout très mal ordonnée. La foule y était toujours constante et on s'y déplaçait lentement, comme maintenant. Entre les furets et les miséreux, il y avait des enfants qui se poursuivaient, aussi crasseux que le sol de roche. On croisait aussi des personnages plus que louches, vêtus de cuir ou de noirs, c'étaient des mercenaires ou pire encore... Il y avait des gens manifestement plus aisés que les autres également, comme ce gros marchand drapé de jaune ou ce couple de femmes drows à l'air féroce, mais tous étaient encadré par des hommes de mains armés jusqu'aux dents.

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Dilica observait les différents groupes et individus d'un air songeur.
Hors de question de s'attaquer à des drows, bien qu'elle ai appris la manière de jouer à leurs jeux, ceux-ci n'étaient des armes que contre des non-initiés, et par définition des non-drows.
Le marchand pourrait être une cible intéressante (pour le délester au jeu, bien sûr) et ceux de sa profession ne rechignaient que rarement à payer leurs dettes de jeu (tant qu'aucune triche n'était suspectée), une question d'image, de ce que la jeune femme en avait compris. Toutefois, ne se vouer qu'à une cible unique était quand même un risque : si celui-ci n'était pas joueur, c'était autant de temps perdu.

Les mercenaires étaient rarement plus argentés qu'elle, passant tout leur argent dans les femmes et le vin. Les autres hommes en livrée étaient rarement d'humeur à partager leur table pour miser une quelconque somme. Quant aux enfants, ils pouvaient se révéler une bonne source d'information, mais la joueuse n'avait pas encore démarré son réseau d'informateurs.

*J'irai dès demain en voir quelques uns dans la journée. Les plus malins sauront me trouver des cibles intéressantes s'il y gagnent le bon prix.*

Détaillant les groupes de furets proches, la jeune femme rebuta directement le premier groupe.
*Avec ces hommes, je pourrais certainement avoir de grosses mises, mais ils risquent de ne pas demander que ma bourse comme mise. Mettre en jeu ma nuit de temps en temps ne me dérange pas, mais uniquement contre des hommes qui me plaisent dès le départ ! Ce groupe-ci devra se contenter de blagues grasses et de tentatives lubriques et inutiles sur les serveuses pour ce soir.*

Le deuxième groupe, bien qu'ayant tendance à être peu accueillant, avait l'avantage d'aller à un endroit inconnu de Dilica. De plus, malgré leurs manières, ils semblaient assez détendus pour blaguer, et pourraient donc être d'humeur à jouer une fois posés dans une taverne.

Le dernier groupe passait dans une taverne minable, mais cela ne gênait que peu la voleuse. Certes, les choppes étaient sales, mais elle ne comptait pas vraiment y boire de toutes façons. Elle préférait au contraire que ses adversaires soient dans l'état le plus proche du nom bienheureux de la taverne.

Hésitant entre les 2 groupes, et sachant qu'elle ne pourrait pas suivre les deux des yeux très longtemps, la flambeuse tira rapidement un dé calibré d'une de ses poches.

*3 ... partons à l'aventure au Tonneau Percé !*

La jeune femme emboîta donc le pas du second groupe de mercenaires.

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Le Tonneau Percé était assez petit, sombre, et tout en longueur. Une rangée de barils à moitié désossés formaient le support du comptoir. Derrière lui, un tenancier nettoyait quelques chopes. Il était grand, bien en chair, avec des cheveux bouclés et une petite barbichette.

Pour l'atteindre il aurait néanmoins fallu jouer des coudes. La clientèle était très nombreuse. Il y avait quelques rares femmes, mais surtout des hommes. Des mineurs qui revenait du labeur, des cultivateur de champignons, qui se reconnaissaient à l'odeur, des rètres et des roturiers de toutes sortes venus là pour boire — encore une de ces éternelles variantes de bière de champignon — fumer du tabac de piètre qualité et plaisantant, et jouer bien sûr !

Plusieurs tables se succédaient jusqu'au fond de la taverne. C'était des tonneaux mal assis flanqués de tabourets qui n'avaient pas l'air très confortables. Pourtant, toutes étaient quasiment pleines et animées d'une grande variété de jeux différents. Dilica les connaissaient tous.
Les Furets qu'elle avait suivi s'étaient taillés sans mal un accès jusqu'au patron de la taverne et avaient fait libérer la grande partie d'une table armés d'un impressionnant nombre de chopes. Ils sortaient déjà des dés d'un Donjon au Trolls. A coté, deux femmes Drows semblaient dépouiller trois mercenaires à une partie de Tour de la Reine. Encore plus loin, une partie de Dynastie apparemment endiablée semblait menée par un étrange tout petit homme en pourpoint poussiéreux et à la coiffure improbable. Quatre ou cinq autres tables étaient ainsi réservées aux jeux d'argents.

[Hrp : Tu peux inventer toi même une table avec le protagonistes et le jeu que tu veux si aucune de ces tables de jeu ne te plait !]

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Le Tonneau Percé était donc une taverne qui correspondait en tout point à ce que souhaitait Dilica. L'étroitesse du lieu lui permettrait de plus facilement se faufiler vers la sortie que ses poursuivants en cas de problème, et le manque de lumière lui permettait toujours de tricher avec plus d'aisance.

Scrutant la salle, la jeune femme vis les 2 drows qui semblaient en veine.
*Pas la peine de m'attaquer à celles-là. J'aurai toujours plus de succès pour faire monter les mises auprès des hommes ...*

Dans le reste des tables de jeu, on pouvait voir de tout. Des jeux de cartes, de dés, et même un jeu étrange, joué par 2 draconides, où un petit tapis de jeu affichait des dragons de couleurs différentes, avec des jetons colorés qui semblaient être à répartir entre les dragons ...
*Ce jeu m'est inconnu. Si je fais vite avec les furets, je pourrais demander à ces draconides comment ça se joue.*

Les Furets semblaient sur le point de jouer au Donjon. Dilica se dirigea rapidement vers leur table, et s'approchant de celui qui pouvait être leur chef, lui demanda avec un grand sourire :
"Bonsoir Monsieur ! Accepterez-vous la compagnie d'une femme à votre jeu ?"

La jeune femme avait déjà sa main prête dans sa poche de dés ...

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Les cinq miliciens t’accueillirent avec des œils ronds. Ils avaient l'air frères ou cousins car leurs visages présentaient des ressemblances troublantes. Ils avaient tous un visage en forme de triangle étroit et anguleux se terminant par un menton à fossette. Trois d'entre-eux avaient les cheveux d'un marron terne, les autres étaient brins. Certains avaient des anneaux aux oreilles, un des plus petit avait une grosse pipe qui répandait une fumée verdâtre, celui tout en bout de table avait une vilaine cicatrice à coté du nez. Quant à celui auquel s'adressait Dilica, il était plus petit que tous les autres et une veine palpitait sur sa tempe. Autour du cou, il avait une chaîne d'argent et plusieurs bagues du même acabit.

Il regarda la femme comme si elle l'avait insulté, puis éclata de rire, découvrant une dent dorée parmi la rangée jaunâtre.

— "Vous entendez ça cousins ? Même plus besoin de forcer des pigeons à venir tenter leur chance, maintenant ces crétins en redemandent tout seul ! J'adore cette ville !"

Il avait une voix nasillarde, comme celle de ses cousins à en juger leur concert de rires. Le petit Furet se retourna d'un air Furieux et poussa violemment un homme âgé de sa chaise, qui tomba à moitié sur le coté.

Toi tu dégages l'ancêtre. Et toi tu t'assois là, ordonna-t-il en ramenant la chaise nouvellement vide vers leur table.

Tu connais les règles au moins, paysanne ? Je gagne tout le temps mais j'aime quand même bien avoir de vrais adversaires en face de moi avant de rafler leur drucks. D'ailleurs, aussi, t'en a des drucks ? On a pas de temps à perdre avec les bouseux fauchés qui sortent de leur campagne."

Il renifla bruyamment et cracha sur le sol pierreux de la taverne.

[Hrp : Tu pourrais choisir une autre couleur que le violet flash pour tes paroles s.t.p ? C'est assez dur à lire ! Peux-tu aussi mettre une signature à ton profil qui mène à ta fiche-personnage ? Merci d'avance.]

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*Une famille ... génial ... je ne pourrais pas espérer que le groupe calme l'un des joueurs qui s'en prendrait à moi si je le dépouille. Au besoin, il faudra bien courir vite.*

La jeune femme de répondit pas à la pique du courtaud. Il serait bien temps de jaser à son tour quand elle gagnerait, et de ressortir ses paroles à loisir.
Voyant le traitement réservé au vieil homme qui n'avait rien demandé, Dilica se dit que décidément, elle n'aurait aucun scrupule à ne pas suivre les règles à la lettre ce soir.

Jetant un oeil amusé à la table, elle revint vers son interlocuteur.
"Vous gagnez tout le temps ? On va voir si j'arrive à emporter ce challenge alors !"
La joueuse sortit 3 druks d'argents, les mit sur la table, et s'asseyant, dit au petit furet en approchant son visage de lui :
"Seulement entre vous et moi alors ?"

*Bigre, il est encore plus moche de près ! et quel dégoutant ...*

La jeune femme prit ses dés. Malgré le groupe de joueurs peu avenants, elle était bien, dans son élément, sur le point de faire ce qu'elle appréciait par dessus tout.

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Le Furet ricana en lançant un regard mauvais à ses cousins.

— Voila vot' chance les petits, sans moi dans la partie vous avez une chance de gagner, si vous avez pas déjà bazardé vos drucks dans la bière de champignon. Il se retourna vers la jeune joueuse avec un reniflement. Alors à nous deux gamine, honneur aux bonhommes hein ?

Le Furet aligna trois drucks d'argent sur la table et sortit un set de dés d'une petite bourse. Sans sommation, il commença la partie en lançant les dés.
Dilica sût au moment où ils touchaient la table que les dés utilisés étaient truqués.* Un des dés avait tourné bizarrement pour afficher une double pépite.

Le milicien se fendit d'un large sourire et avoua avoir de la chance. Il y avait :

Une triple pépite, une double pépite, deux pépites simples et une torche.

"Je relance ma torche, 'me servira a rien de toute manière vu ce joli lancer et puis... hmm disons une pépite aussi, je dois pouvoir faire mieux que ça.

Il fit rouler d'une main les deux dés, tendis que l'autre comptait les relances en desserrant un premier doigt de son poing, comme la plupart des joueurs avaient l'habitude de le faire.

Une double et une simple, je savais que je pouvais aller plus haut ! ça me fait neuf pépites. 'Loin de mon record mais quand même pas mal du tout. J'connais des bougres qui font moins en toute une partie, souvent parce que je gagnais trop vite contre eux."

Il ricana une nouvelle fois et attendit que Dilica joue son tour.

Hrp:

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Dilica soupira : à voleur, voleur et demi ! On pouvait faire partie des forces de l'ordre locales et rester un parfait gredin. Et celui-ci avait pris des dés truqués peu discrets. Si l'envie de lui hurler une réplique cinglante était forte, la jeune femme se doutait que l'idée n'était pas la meilleure.

Réfléchissant quelques secondes devant le score du tricheur, la jeune femme finit par faire reparaître son sourire, regarda l'homme, et pris d'un geste vif les dés de celui-ci en disant :
"Je viens de me rendre compte que j'ai perdu l'un de mes dés aujourd'hui. Il serait fort dommage de jouer avec un jeu incomplet, vous en conviendrez, je vais donc vous emprunter ceux-là, si ça ne vous dérange pas !"

L’effrontée n'attendit pas la réponse de son adversaire et jeta les dés.
Elle obtient 2 torches, 2 dés à 1 pépite et ... ce qui aurait dû être un troll finit par passer à 2 pépites de par l'équilibrage ... hasardeux.

"Je vais garder les 2 pépites. Je crois que la table n'est pas tout à fait ... équilibrée, mais sur ce coup ça m'a aidé !"

La première relance n'apporta que 2 trolls et 2 simples pépites. Le regard amusé du furet en face de Dilica sembla s'accentuer devant la malchance de la jeune femme.

Le lancer suivant amena 2 dés à 3 pépites et 2 trolls. La joueuse garda bien entendu ses dés à 3 pépites et relança, pour en obtenir quasiment une 4ème, mais cette fois-ci l'équilibrage des dés joua en sa défaveur, en amenant, une fois de plus, le dé vers les 2 pépites. Dilica garda ce dé malgré tout, et laissa l'autre, une torche, en jeu pour sa dernière chance. Elle finit par avoir un troll.

Regardant sa réserve, elle vit qu'elle avait donc 10 pépites au total, soit une de plus que l'homme, avec ses propres dés. Elle les lui rendit pour son tour en souriant
"10 pépites. Il m'arrive de faire mieux, mais il est vrai que tout le monde ne peut en dire autant."

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Le visage du Furet avait prit une teinte qui rappelait le piment. Une veine palpitait sur tout le long de son front.

— "Rends-moi ça ! S'écria t'il en raflant les dés de la table. Il se retourna vers un de ses cousin. Hé P'tit-Guond, donne-moi tes dés !

— Mais, Ralf... je suis en pleine partie, et je gagne en plus ! Bredouilla un Furet aux cheveux couleurs paille.

— Je n'en ai rien à foutre ! Débrouille-toi pour en trouver d'autre, c'est une taverne de jeu ici bon sang !... 'Me demande des fois si mes tantes vous ont pas terminé à la purée de champignon... Il arracha violemment les dés que lui tendait mollement son cousin, et les fit rouler en face de Dilica en lui jetant un regard noir. Au moins je sais que ceux là sont des dés normaux.

Il fit rouler ses propres dés et grommela sombrement devant le résultat qui n'était pas des meilleurs :

Il relança toutes les "1 pépites" mais le résultat fut pire, il obtint :

Écumant littéralement de rage, il écrasa un poing rageur sur la table qui craqua dangereusement. Il marmonna quelque chose d'incompréhensible et foudroya Dilica du regard.

"Six pépites, et neuf qui font quinze. Vas y, joues fillette, mais je t'ai à l’œil !"

L’œil exercé de Dilica n'avait rien raté du spectacle. Elle avait clairement identifié que deux des dés du Furet avait la fâcheuse tendance à faire plus de "double pépites" qu'ils ne le devraient. Les coups d’œil que le milicien lui jetait trahissaient par surcroît son anxiété.*

Dés:

Hrp : On fait le prochain comme le premier, ensuite, à moins que Dilicia ne plie la partie en faisant 11 ou plus, je tirerai la partie sur un jet en opposition de Jeu / jeu ! Je vais regarder de près le lien que tu m'as donné. Vu que les parties réellement jouées ne seront pas non plus très nombreuses, je pourrais peut être aussi me résoudre à utiliser les dés de Forumactif, mais avec résultats postés automatiquement par un compte non-joueur.

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Dilica apprécia grandement la fulmination du prétentieux en face d'elle. Il n'avait visiblement pas remarqué que l'équilibrage imparfait de ses dés avait désavantagé son adversaire autant qu'il l'avait aidé, et devait donc regretter d'avoir sorti ce jeu.

La jeune femme fit montre d'une infinie candeur quant à la décision de Ralf de changer son jeu de dés, se contentant d'afficher un air surpris, mais elle ne commenta pas plus loin. Voir l'épaisse veine palpiter suffisait à l'amuser, tout en lui rappelant bien que cet homme n'était pas vraiment un tendre et qu'elle devrait s'en méfier, même après le jeu.

Dilica regarda en revanche d'un air condescendant l'homme quand celui-ci tenta de tricher avec les nombres.
"Je suis désolée, mon bon monsieur, mais un set de 2 fois 2 pépites, 1 fois 1 pépite et 2 trolls valent 5 et non 6. Vous êtes donc à 14. Bien, c'est donc à moi !"

Prenant ses dés, elle les jeta, et regarda aussi incrédule que Ralf le résultat : 3 fois 2 pépites, 1 fois 3 pépites et 1 fois 1 pépite.
*Et bien, voilà ma chance de conclure ce petit jeu assez vite, histoire qu'il ne fulmine pas suffisamment pour me planter un couteau dans la main ...*

Gardant de coté tout sauf son unique poussière, elle relança le dé ... et tira 2 pépites.
Remettant les dés bien à coté de leur propriétaire originel, faces gagnantes laissées en haut, elle récupéra la mise en disant :
"Eh bien, me voilà bien en veine ce soir. Je vous remercie de cette soirée messire, mais je me sens lasse après toute cette agitation. Bonne soirée à vous et à vos cousins !"

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La face du dénommé Ralf prit cette fois une teinte verte, plus blanche, puis de nouveau rouge. Il semblait que ses dents grinçaient avec un bruit sourd.

Quand Dilica rafla son gain, le Furet se leva si brusquement que sa chaise se renversa, une partie de ses cousins se mirent aussi debout, la main portée instinctivement à leurs matraques. Un silence de mort s'installa dans la taverne.

Ralf foudroyait la jeune femme du regard mais il s'avisa vite que tout le monde était retourné vers eux. Il fit un geste apaisant à l’intention de ses cousins.

— "Allons, du calme petits frérots il n'y a pas de problème, pas de problème, dit-il d'un air doucereux. Cette gamine a gagné, ça arrive... 'Faut savoir reconnaître sa défaite quand elle se plante devant vot' nez... C'est le jeu.

Il se rassit avec un sourire tordu, il ne détachait pas son regard de la joueuse.

Tu as eu de la veine de coup ci, c'est le jeu, répéta-t-il. Mais on ne va pas se fâcher pour ça hein ? Allez, file donc dépenser ton butin gamine. Et vous, qu'est ce que vous regardez bande de fouille-merde ?

Tout le monde se rassit et la taverne se réanima de murmures et de quelques jets de dés fébriles. Rafl continuait de la fixer, à l'instar d'une partie de ses cousins. Ils la regardaient comme pour dire "pars maintenant". Dilica était accoutumée au double jeu et aux mensonges. Tout ce qu'avait le chef des Furets en présentait toute les caractéristiques.

Dés:

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Dilica savait parfaitement qu'il était temps de s'en aller, non pas de la table, mais de la taverne. Elle doutait fort que Ralf verrait d'un bon œil le fait qu'elle s'asseye à la table des draconides pour jouer ce qu'il devait toujours considérer comme son argent.
*Espèce de crapule, je prends tes dés pour éviter tout soupçon de tricherie et tu trouverais presque à y redire. C'est quand même dingue autant de mauvaise foi !*

Sortie de la taverne, la jeune femme flâna quelques secondes dans la rue directe. Puis, se rendant compte qu'elle n'avait finalement pas passé très longtemps à jouer contre Ralf (elle dépouillait d'habitude complètement ses adversaires, mais elle avait pris bien assez à son goût à ce furet à l'odeur de vinasse).
Elle se dirigea donc en direction de l'artère principale de la ville, avec la ferme intention de démarrer ce qu'elle avait laissé de coté jusque là. Elle chercha un groupe de gosses à l'allure de malandrins.

Hrp:

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La foule au dehors était vraiment très dense, et pas seulement sur le semblant de terrasse du Tonneau Percé. Les Pas du Roi étaient toujours bondés de la sorte, du moins Dilica n'avait encore jamais vu la grande rue clairsemée.

Devant elle, la jeune joueuse ne mit pas long à repérer ce qu'elle cherchait. A droite de l'artère principale, une bande d'enfants — à peine des adolescents pour les plus vieux — colonisaient nonchalamment un énorme éboulis rocheux qui s'étalaient entre deux groupes de bicoques mal assises. Derrière, une gigantesque colonne de calcaire dont les bras de vingt hommes n'auraient surement pas suffit à faire le tour s'élevait jusqu'au plafond de la grotte. C'était du moins ce qu'on pouvait supposé car le haut de la grotte était plus sombre que la nuit.

Les enfants étaient six ou sept, tous habillés comme des traits de misère. Certains avaient tout de suite vu que Dilica les regardait. La voleuse savait que des adultes venait souvent les aborder pour leur demander des choses, les Enfants de la Fourmilière étaient réputés pour connaître la ville mieux que les grands, savant par cœur tous les chemins secrets. Par surcroît, ils étaient au courant de toutes les rumeurs des jours avant que la Gazette d'Hiloroth n'en parle. Mais leurs services se monnayaient, et c'était de notoriété publique qu'ils étaient de redoutables négociateurs.

Hrp : C'est pareil pour moi, comme je l'ai dit aux autres joueurs et joueuses, rien ne fait office de chemin immanquable dans ce que j'écris. Je veux dire par là qu'il ne faut pas du tout se sentir obligé de suivre les voies que je propose. Par exemple ici, Dilica peut très bien poursuivre son chemin, retourner dans la taverne, interroger d'autres passants autour d'elle, ou n'importe quoi d'autre (toute la faune que j'ai listé quelques messages avant est toujours valable !)

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Dépassant le tumulte habituel, Dilica trouva un groupe d'enfants à l'endroit où elle serait certainement allée 15 ou 20 ans plus tôt. Mais à la différence de sa situation passée, ces enfants-ci étaient un groupe parmi une légion, se tirant la bourre entre clans pour gagner de quoi s'encanailler.

La jeune femme nota quel était le premier enfant à l'avoir aperçu, puis, sondant le groupe, elle vit qu'il y avait de jeunes adolescents.
*Tant mieux, sur ceux là au moins, je pourrai jouer de mes charmes.*

Elle s'approcha du groupe, revoyant dans sa tête ses compagnons de l'époque, aussi mal habillés que ceux là, aussi perdus également. Quand elle fût assez proche des marmots, elle leur dit :
"Eh vous ! Z'êtes libres pour servir d'yeux pour vider quelques poches ou pas ?"

Elle avait pris directement un ton sévère. Si elle avait eu l'air gentille, elle aurait déjà été foutue.

Hrp:

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Dés:

Le jeune homme auquel elle s'adressait devait avoir quatorze ou quinze ans, mais il avait déjà presque l'allure d'un homme. Plutôt grand et musculeux, il avait un visage très bronzé et noyé sous une masse de cheveux très noirs et hirsutes. Il regarda Dilica la bouche entre-ouverte avec un air un peu hébété.
Tout de suite, il fut rejoint par deux autres garçons ; un grand rouquin décharné, le nez constellé de son et un blond plus petit au visage très anguleux et aux yeux d'u vert perçant.

Ce fut lui qui prit en premier la parole.

— "Qu'est ce que tu veux, toi ? Gronda-t-il d'un air mauvais. Tu crois qu'on est tes esclaves, prêt à obéir au premier adulte qui se pointe ici ?

— Ne dit pas de bêtises Tête-de-mort, répliqua le grand roux en adressant un très grand sourire à la jeune femme. On peut surement vous aider, je m’appelle Felix mais vous pouvez m'appeller Rouquin comme tout le monde. On peut faire ce que vous voulez mais il faut payer le prix qu'il faut... Tu en dis quoi Tiago ? On peut lui faire confiance non ?

Le grand brun dénommé Tiago referma enfin la bouche et sembla emmerger dans le monde réel.

— Hein ? Heu... Oui, oui bien sûr qu'on va l'aider, bredouilla-t-il. Tout ce que vous voudrez m'dame.

Le blondinet surnommé Tête-de-mort grogna de désapprobation mais personne ne sembla y prêter attention.

— Bon, mais avant, il faudrait se débarrasser de ces pots de colle, dit Rouquin en designant la foule derrière Dilica. La jeune joueuse remarqua qu'effectivement, trois des cousins Furets se taillaient péniblement un passage parmi les passants et venaient vers elle.

C'est vous qu'ils cherchent".

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Dilica se rendit vite compte de ses effets sur le grand brun. Cela lui serait utile, même s'il passait pour le moment pour un benêt auprès de ses amis. En revanche, elle notait bien le fait que le petit blond était méfiant, et elle ne pouvait pas considérer ça comme un défaut. A vrai dire, il était celui qui l'intéressait le plus sur le long terme, mais elle devrait déjà passer par ses compagnons pour pouvoir l'aborder sérieusement.

Assistant aux échanges avec le sourire, elle ne le laissa pas s'évanouir à l’évocation des cousins de Ralf.
*S'ils me voient déconfite, leur prix va vite monter. En plus, vu le caractère de merde de la fouine, pas étonnant qu'il ai si peu le courage de venir lui-même reprendre son argent dûment perdu !*

Réfléchissant à toute vitesse, la jeune femme proposa un marché aux enfants, en s'adressant à Felix :
"Certainement. J'imagine que c'est pas la première fois que vous allez leur échapper, hein ? Disons que cousin est pas vraiment bon joueur. Ecoute le Rouquin, je vous propose druks d'argent pour m'aider à leur fausser compagnie."
Puis, se tournant vers le blond méfiant, sans leur laisser le temps de répondre pour l'instant :
"Et ensuite, vu que je vous considérerais comme des partenaires et non des esclaves, je vous propose un premier druk d'argent pour prouver ma bonne foi, puis 15% de ce que je récupère sur les cibles que vous m'amenez. Bien entendu, ça vaut que si vous êtes pas déjà en partenariat. Par contre, on va peut-être finir cette discussion ailleurs si vous voulez bien."

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Oh ceux là..., dit Rouquin avec nonchalance. J'en fais mon affaire. Vous autres, vous n'avez qu'à descendre dans la Cave avec la demoiselle, on devrait lui présenter Afl, non ?

Sans attendre de réponse, Rouquin plongea dans la foule et se dirigea tranquillement vers les Furets. Tiago le brun sembla sortir de sa rêverie et le gratta machinalement le cuir chevelu.

— Ah, heu... Afl oui bien sûr !, s'exclama-t-il. On travaille déjà pour des gens m'dame. On nous paye très bien, mais on ne peut pas tout faire, surtout en dehors de la Fourmilière... Afl est un des gars avec qui on fait affaires, c'est un Nain très sympathique et il cherche justement des gens comme vous, m'dame.

Plus loin dans la rue, Felix Rouquin avait disparu de la même manière que les trois cousins fureteurs. Aucun des adolescent ne sembla trouver ça anormal, au lieu de ça Tiago poursuivait :

Il est là ce soir justement, dans la Cave., il désigna un accès quasiment invisible qui serpentait sous les énormes éboulis rocheux, jusque à une petite porte encaissée et gardée par une tripotée de jeunes. C'est notre quartier général madame, c'est le meilleur endroit de la Fourmilière, il y a même des fruits qui viennent du Fahadji !

Le blondinet fit grincer les dent et marmonna son désaccord assez fort pour que tout le monde puisse l'entendre. "Grmbl...la Cave... 'la connait même pas... une sale adulte étrangère..." Tiago ne lui prêta pas plus d'attention, il regardait Dilica avec de grands yeux et avait esquisser une révérence malhabile pour l'inviter à s'engager devant lui vers l'accès à la Cave. Autour, il n'y avait toujours pas l'ombre d'un Furet en vue.

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Le Rouquin s'occupait donc des Furets.
*Bon, ils connaissent mieux l'endroit que moi, et certainement mille fois mieux que ces idiots de gardes. Bon point pour eux, ils sont réactifs.*

N'attendant pas longtemps, la jeune femme sortit rapidement 2 druks qu'elle donna au brun, qui semblait reprendre contenance. Elle savait que dans ce genre de cas, la rapidité à honorer un marché avait plus d'importance que la hauteur de ce dernier.

"Merci pour le coup de main. Dommage que vous ne soyez pas libres, mais si votre Alf a de quoi m'occuper, on va peut-être travailler ensemble !" Dilica envoya un clin d’œil au petit blond, qu'elle commençait à trouver bien bougon.
"De toutes façons Tête de Mort, si je ne suis pas digne de confiance, on est bien d'accord, peu de chances de que je ressorte de là en état d'aller vous vendre à la milice hein !"

Profitant de son avantage auprès du brun, Dilica le pris par le bras et parti vers la petite porte.
*Bon, j'ai jamais vraiment eu l'occasion de bosser sous ordres. 'Paraît que ça rapporte, mais que c'est en général plus risqué que de travailler seule, vu qu'on choisit pas ses cibles. Au moins, le nain doit pas être un crétin s'il sait s'entourer de ces gosses ...*
"Allons donc goûter ces merveilleux fruits Tiago, et peut-être pourrais faire quelques parties avec ceux d'entre vous qui l'oseront une fois que j'aurai parlé affaires avec votre ami !"

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— "Absolument, répondit Tête-de-mort au tac au tac, tout en raflant les drucks de la main de Tiago, Tu es un peu moins bête que la plupart des adultes on dirait.

Tiago le foudroya du regard mais il sembla tout oublier quand Dilica lui prit le bras pour descendre. Le blondinet fermait la marche et tous les trois s’engouffrèrent dans le passage qui sinuait entre les blocs de pierre.

La Cave, comme ils l’appelaient était relativement vaste. L'endroit avait été déblayé d'un grand nombre de débris de roche, toute une partie semblait avoir été creusée beaucoup plus récemment. Une décoration exubérante s'affichait jusque dans les moindres recoins du repère : chandeliers tordus, tapis élimés, fauteuils et coussins défraîchis et partout des babioles en tout genre sans aucun doute dérobés aux Hilorothiens. La plupart des chandeliers étaient allumés ce qui donnait aux lieux un air de château de pacotille.

Les enfants étaient nombreux, de tous les âges, de tous les sexes, de toutes les races. Il y avait ça et là quelques adultes aussi : un homme un peu plus âgé que Dilica, l’œil morne et le menton mal rasé, le tout noyé sous une cascade de cheveux maronnasses, il jouait aux cartes avec quelques enfants.
Plus loin, il y avait aussi une humaine en grande discussion avec des petits. Chevelure terne et visage banal, elle était vêtue d'habits de cuir teints en noir.

A la table centrale, enfin, il y avait un Nain. Il avait surement trois fois l'âge de l'enfant le plus vieux présent dans la Cave mais sa petite taille le laissait presque confondu avec les bambins qui l'entouraient, assis autour d'une grande table ronde et basse.
Il avait une barbe d'un orange de rouille, plutôt courte, et une pipe fichée entre les lèvres.

— "Tiens tiens, marmonna-t'il avec étonnement en regardant la jeune femme arriver. Voila une charmante personne, un peu grande mais charmante quand même ! Une bouffée de tabac s'échappa de sa bouche. Dilica reconnut les herbes naines, rarrissime en dehors des contrées de Ril Kazhad.

Tiago lui jeta un regard noir mais ce fut le blond qui répondit.

— Elle est venue nous trouver, tu sais que nous sommes très occupés Alf, mais j'ai pensé à toi, il te faut toujours des équipiers pour tes... missions non ?

Les épais sourcils du Nain s'élevèrent d'un cran. Il avait l'air surpris mais intéressé.

— Absolument ! Très bien Tête-de-mort, je suis ravi que tu suives d'aussi près mes intérêts. Il balança un druck d'argent au blondinet qui le rattrapa au vol avec un demi sourire. Alors, madame, vous cherchez du drucks ? de la gloire ? de l'aventure ? Ça tombe bien, j'ai tout ça en réserve !

Invité

Dilica se contenta de la phrase laconique du blondinet, et prit le parti de considérer ça comme un compliment. Elle s'aperçut que Tiago était décidément facilement influençable, et espérait bien pouvoir en tirer partie, sans oublier que celui-ci pouvait très bien tomber en pâmoison devant n'importe quelle autre donzelle.

La jeune femme était à la fois étonnée par l'endroit, plutôt vaste là où elle se serait attendue à quelque chose d'à peine plus grand que la taverne qu'elle venait de quitter, et par l'impressionnante quantité d'enfants qui vaquaient ici. Si elle se doutait que le groupe qu l'accompagnait n'était pas isolé, elle ne s'attendait pas à un tel réseau.

Le nain, Alf, trônait au centre de la salle, clairement le chef de toute la bande, enfants et adultes compris.
*Au vu de ce qu'il fume, nul doute qu'il ne se trouve pas manquer d'argent ...*

Approchant du chef de ces gamins, la joueuse afficha un sourire amusé à sa remarque et se contenta un signe de tête pour le saluer. En revanche, elle ne pût s'empêcher de rire à la remarque de Tête de Mort.
*Quel gredin celui-là ! Il comprend vite. S'il devient amical, j'ai intérêt à m'en méfier doublement !*

S'approchant de Tiago, Dilica lui dit :
"Pourquoi n'irais-tu pas voir avec ton ami Tête de Mort comment VOUS dépenserez votre argent ? Si je n'ai pas à partir aussitôt après avoir parlé avec ton partenaire, on fera peut-être une petite partie !"
Elle adressa aussi un clin d’œil au petit blond, même si elle se doutait qu'il y verrait certainement une bravade.

Puis, se prenant un petit tabouret et cherchant une position confortable, elle se mit en face du fumeur de pipe et lui dit :
"De la gloire, ça ne m'intéresse pas, ça ameute les gens et ça vous fait tuer. De l'aventure, c'est pas que je la cherche, mais en général elle vient à vous toute seule dans cette ville. Des druks, voilà qui m'intéressera en effet. Vous voulez quoi, quand, pour combien, et quel sera mon avantage à travailler pour vous plutôt qu'a mon compte ?"
La jeune femme avait dit ça assez vite, toujours le sourire au lèvre, mais sur un ton qui ne laissait pas de place à la plaisanterie.

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Tiago ouvrit la bouche d'un air béat mais Tête-de-Mort lui referma la mâchoire avec violence avant de lancer un regard mauvais à Dilica et de tourner les talons avec son compère.

Le prénommé Alf avait de nouveau haussé les sourcils en écoutant ce que disait la jeune joueuse. Une enfilade de cercle vaporeux s'échappa de sa bouche.

— "Eh bien, vous allez droit au but vous ! J'aime ça ! En fait vous avez l'air de particulièrement correspondre au genre de personnes que je cherche, ces jeunes ont décidément l’œil pour ce genre de chose.

Il s'ébroua en sortant une petite bourse de sa ceinture. Puis il fit glisser vers Dilica un panier plein d'aliments diverses : des fromages, des pains, des fruits et des légumes...

Je m'appelle Afl, et je suis installé à Hiloroth depuis le début. Je travail pour des employeurs puissants, présents dans de très nombreux secteurs et toujours à la recherche de nouveaux petits talents, vous comprenez ?

Les Enfants de la Fourmilière sont les meilleurs yeux et les meilleurs oreilles de la ville, mais ils sont cantonnés à ce quartier, ils ne peuvent pas aller dans la ruche par exemple.

Récemment, mon commerce est entravé par de vilains gêneurs, le genre d'enquêteurs privés qui adorent mettre leur nez dans les affaires des autres, vous voyez ? Ils rôdent, posent des questions, déroulent des parchemins entiers de sombres compte-rendus... Vous comprenez, tout ça pèse incroyablement sur mes gens. J'ai besoin d'employer des manières un peu moins diplomatiques pour écarter ces vilains gêneurs...

L'un d'eux est particulièrement opiniâtre, il rode toute la journée autours de mes entrepôts et pose des questions à tout le monde, ça en devient d'autant plus pénible qu'il n'a pas l'air de vouloir partir, malgré mes avertissements. Je pense que la meilleure solution serait d'être un peu plus direct. Il faudrait s'introduire chez lui, dans la ruche, et récupérer voire détruire tout ce qu'il a pu déjà rédiger comme documents crapuleux. En plus de mettre fin à ses investigations illégales, ça le ferait réfléchir, vous comprenez ?

Je vous propose 20 drucks d'argent pour ça, avec un véritable laisser-passer pour trois jours, qui à lui seul vaut trois fois cette somme... De surcroît, je vous laisserai la liberté d'emporter tout ce que vous trouverez chez ce maudit fouineur. Les Enfants disposent de tout un tas d'outil pour forcer les portes, vous emporteriez ceux que vous voulez, je sais que les portes de la Ruches ne sont pas difficiles à forcer."

Invité

Durant le discours d'Alf, la jeune femme avait pris une belle pomme après avoir remercié son hôte et l'avait mangé le long de l'explication. De sa main libre, elle avait récupéré 3 dés qu'elle faisait tourner rapidement.
Elle connaissait bien le genre de personnes qui se payaient en essayant de déloger ceux de son espèce et en les dénonçant aux forces de l’ordre. Toutefois, elle semblait étonnée par l'utilisation d'une méthode à la fois directe mais peu sanglante. En général, de ce qu'elle savait, soit la personne disparaissait du marché, soit on s'arrangeait pour en faire un allié, et bien souvent contre son gré.

Elle réfléchit un bon moment après la proposition du nain, qui lui donnait quand même 3 jours dans la ruche en plus d'une somme plutôt rondelette.
"Je dois pouvoir faire ça ... Mais qui vous dit qu'il a assez de neurones pour avoir l'idée qu'il est temps de s'arrêter ? Je peux éventuellement vous proposer mieux.
On garde les termes du contrat actuel, mais si j'arrive à le faire ... changer de point de vue concernant vos activités, par exemple en vous voyant comme des éléments utiles de la société, qu'il conviendrait d'aider, quel serait votre prix ? Cela bien sûr, s'il se trouve que votre homme a femme et enfants."

Hrp:

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Hrp : Je ne sais pas si je te l'avais dis, mais je ne suis pas du tout un adepte des quotas de lignes minimums ou autres choses du genre. Certaines situations amènent forcément à des messages courts, comme ce genre de dialogue, ou des scènes de combat. Généralement c'est des scènes qui demandent beaucoup d'actions/réactions et qui peuvent s'enchaîner à plus d'un message par jour. Donc pas de souci, ton message est très bien.

— "Oh il n'a ni femme ni enfant, ça j'en suis quasiment sûr. Mais les neurones ne lui manquent pas. Il s'appelle Parchessym, ce n'est pas un Humain, mais un Smily, et du genre cérébral tout le temps dans la réflexion et ses notes vous voyez ? Oh bien sûr j'ai sous le coude quelques armoires à glaces qui pourraient lui donner envie d'aller voir ailleurs.

Le soucis c'est qu'il est rattaché à l'Ordre. Pardonnez moi mais je pense que vous êtes assez âgée pour savoir de quoi il s'agit ; l'institution qui prétend représenter la magie. Il ne s'agit donc pas de le brutaliser, je n'aimerai pas avoir les magiciens sur le dos. Il me connaît, il m'a vu plusieurs fois, et je sais que l'Ordre voit d'un très mauvais œil mon commerce.

Vous avez surement entendu parler de la Magiamit n'est-ce pas ? Oui, bien sûr, qui ignore encore ce nom ? La Pierre-magie, capable d'accroître les dispositions aux flux mystiques et qui permet même aux profanes de s'en servir. L'Ordre n'a jamais pu accepter que la Couronne d'Hiloroth régisse son extraction et son commerce sans leur demander leur avis, ça les rends malades ! Voila le résultat, ils harcèlent les petits commerçants comme moi, qui tentent d'avoir leur mince part du gâteau. Le commerce de la Magiamit est certes régit par des lois strictes, mais n'a jamais été illégal. Mais ces magiciens sont butés et d'une arrogance sans borne, ça m'étonnerais que vous puissiez le faire changer d'avis.

Mais après tout, tant qu'il ne revient plus se mêler de ses affaires et que tous les torchons qu'il à écrit sur mon dos et celui de mes employeurs est détruit, c'est vous qui voyez."

» Dilica -2.0- Des fourmis aux abeilles
» Dilica -1.1- Échappée nocturne (Ruée à l'abri)