Myrha & Peter 1.3 - Le Bal des Masques

Le Paladin ne laissa pas de temps de pause entre la fin de la phrase de Peter et sa propre réponse. Tout comme il adopta lui aussi un ton plus autoritaire.

" Les papiers sont l'affaire des Religieux et des Recteurs.
Peut être souhaitez-vous que je fasse venir l'un d'eux afin qu'il puisse vérifier votre identité et vous délivrer ensuite le parchemin.
Ou accepterez-vous simplement de considérer que l'homme ici présent, portant le nom de Balon ira, à l'entente de votre lieu de résidence y livrer votre arme en toute hâte.
Et si cette dernière venait à manquer, vous n'aurez qu'à revenir au Palais les jours prochains et demander le Paladin Sarick Paradion; je m'engage solennellement à vous fournir arme de même qualité.
Si toute fois vous osez encore remettre mon honneur en cause, en me traitant de menteur et de voleur, je me verrez contraint de vous apprendre le respect et les règles élémentaires du discours entre gens de bonne éducation. "

Toujours figé, ses paroles firent reculer légèrement les deux gardes qui ne s'attendaient pas vraiment à ce que la conversation devienne aussi tendue en l'espace de quelques secondes. Les deux hommes se jetèrent quelques regards hésitants et interrogateurs avant de reporter ton attention sur Peter. La crainte se lisait dans leurs yeux et ils espéraient à un apaisement de la situation.

Aux dernières paroles du Paladin, un sourire se dessina sur le visage de Peter qui était amusé d’une perte de sang-froid si rapide pour un « combattant d’élite » face à une simple précaution de la part du Comte. Sa poigne se renforça sur le fourreau de son arme, le Chevalier était prêt à l’éventualité d’une agression de la part de l’homme au sang chaud. Il déclara, pleinement maître de ses émotions :

« Il n’a jamais été question de traiter le Paladin numéro vingt-trois de menteur. Simplement d’être suspect au fait qu’on me demande soudainement au milieu d’un couloir presque désert de me désarmer alors que je n’avais jamais entendu d’une telle restriction auparavant. Je note votre engagement et le respecte. Maintenant, vu que vous semblez d’humeur combative, si c’est du sang que vous souhaitez, vous pourrez toujours venir à la demeure Oswald dans le Fer à Cheval. Si vous voulez cependant régler cela ici et maintenant, je me verrais contraint de faire preuve de beaucoup moins de bienséance en vue du dérangement devant ma compagne ici présente, Paladin ou non. Si toutefois vous en avez terminé de ce genre d’idée, je peux remettre mon arme au garde Balon. »

Peter garda son arme dans le fourreau mais bien en main, attendant que le Paladin cesse son agressivité pour pouvoir remettre son arme et regagner la fête.

Le Paladin adressa un signe de tête au garde qui s'avança afin de récupérer ton arme. Concernant, l'autre garde, il haussa rapidement les épaules, annonçant son intérêt pour l'échange violent entre les deux hommes plus que pour la fête. Le garde Balon après une salutation courtoise observa son supérieur qui lui ordonna d'aller délivrer l'épée, ce qu'il fit en s'écartant et en se dirigeant vers un couloir, très certainement pour prendre une des nombreuses sorties du Palais ne le faisant pas traverser la salle de réception. Une fois éloigné, le Paladin à l'armure étincelante vous adressa une dernière parole en s'inclinant légèrement.

" Je prends bonne note de vos diverses insultes et insinuations supérieures Sieur Oswald.
Ne doutez pas que je me ferais un plaisir de vous faire ravaler vos paroles imbues et puantes dès que ma condition me le permettra.
Vous êtes une honte pour toute la Chevalerie de notre Royaume et je suis fort heureux que vous n'ayez aucun droit sur les terres d'Oriflan.
Passez une bonne fin de soirée au sein du Palais. "

Attendant quelques secondes une quelconque nouvelle insulte de la part de Peter qui ne se gênerait pas pour répondre d'après lui, s'enfonçant toujours plus dans l'idée qu'avait maintenant le Paladin de cet être. Il se tourna quelque peu avant d'indiquer d'un geste du bras gauche les escaliers montant au petit groupe afin de les inviter à rejoindre la salle de réception.

Son adversaire de joute verbale continua, s’enfonçant dans son pathétique et son ridicule. Il était littéralement hors de lui et s’en était presque à remettre son titre de Paladin. Mais il peut y avoir des sanguins partout, non ? Peter dû faire un effort de calme lorsque le garde d’élite s’enfonçant dans la mauvaise fois en insinuant que c’était lui qui l’avait insulté. Il l’aurait bien frappé, ici maintenant, juste dans la colère du geste, mais ça aurait été lui donner également ce qu’il souhaitait. Le Paladin ne devait pas avoir eu sa dose d’action de la soirée et il passait donc à l’attitude agressive en espérant faire dégénérer une situation.

Cette réflexion poussa le Comte quelques instants à réfléchir sur cette situation. Il s’était fait abordé avec Myrha dans un couloir pour remettre son arme après presque une soirée entière sans qu’on lui demande. Il avait demandé confirmation si ça le concernait bel et bien lui en tant que militaire et un justificatif de reçu de son arme. Après une première provocation, il demande simplement à être rassuré en pointant du doigt de manière directe mais réelle, le Paladin l’avait signalé avant, la situation. Et voilà, que sans manquer de respect en premier même pour une personne susceptible, ils se retrouvaient dans cette situation, le manque de sang-froid d’un guerrier de cette trempe peut être inquiétante. Qu’en est-il de quelqu’un non noble lui demandant de l’aide ? Il se ferait frapper et humilier gratuitement dans la rue ? Voir tuer ? Est-ce cela que doit représenter les Paladins ? Peter savait qu’il ne fallait pas faire une généralité, il connaissait d’autres Paladins bien plus respectueux que cela, mais c’était inquiétant qu’un tel individu ait fait ses entrées, le régiment paraissait tout de suite bien moins prestigieux.

Mais Peter pouvait-il faire des conclusions aussi hâtives sur la personne de Sarick Paradion ? Le nom lui était parfaitement inconnu et peut être l’homme avait-il perdu un proche récemment, subit des problèmes importants le poussant à voir l’inquiétude du Comte comme une provocation inutile ? Peut-être, l’Epéiste se sentait tout à coup désolé de la situation, sachant qu’il n’en était pas à l’origine, mais peut être que son comportement a joué et pas simplement le Paladin. S’il avait autant tenu à faire attention à sa lame, il savait de son côté que c’était dû à la perte récente de sa lame et le problème avec la damoiselle un peu plus bas ainsi que le suspect de la situation. Mais quelqu’un avec beaucoup de fierté (bien plus que le Chevalier) ne pouvait pas estimer avoir sa parole remis en doute par une situation entière. Ignorant totalement les propos du Paladin, Peter se contenta de répondre.

« Passez une bonne soirée aussi Sieur Paradion, peut-être nous reverrons nous. Messieurs les gardes, Dame Myrha, mes excuses pour cette scène pathétique probablement issue d’une incompréhension mutuelle. Bonne soirée à vous aussi gardes, prenez soin de vous. »

Le sourire du Comte avait disparu, non pas par les paroles du Paladin, mais par l’idée que cet ordre puisse être infiltré d’une ou plusieurs mauvaises graines. Parce qu’après réflexion, même après la pire nouvelle, un homme de ce régiment devrait pourtant ne jamais se montrer aussi insultant. Mais soit, Peter rejoignit Myrha, pour ensuite probablement se rendre vers la salle du bal.

En rejoignant Myrha, le Comte ne se sentait pas gêné de la situation et savait que c’était le genre de chose qui pouvait arriver au niveau de la Noblesse, elle devrait s’y habituer et ne pas se laisser faire, c’était obligatoire pour ne pas perdre la face. Les situations font l’expérience et il n’y a pas meilleure école que le terrain selon Peter, lui qui a appris son métier à la dure pendant l’exil. La Magicienne s’exprima en première, une fois un peu plus loin. La phrase était celle que l’Epéiste s’attendait à entendre. Une comparaison à sa première expérience qui avait été splendide et là elle se retrouvait confronté à un homme digne d’un membre du Tranchoir. Mais le Comte refusait de faire un jugement sur une seule situation. Il se contenta de répondre à Myrha.

« Le Paladin Manter est en effet un exemple, nous saurons désormais que ce n’est pas toujours le cas. Mais ne fait pas de généralité sur les Paladins de cette expérience, à ma connaissance, peu parmi eux se comportent tel que Sieur Paradion. »

Reprenant son souffle, il ajouta sur une note plus douce et plus basse.

« Je dois moi-même faire preuve de trop de méfiance depuis cette histoire d’épée volée. »

Peter remit son masque face à son visage comme signe qu’il se remettait dans l’ambiance festive et souhaitait oublier cet incident malgré le fait que l’adrénaline aurait pu lui faire le plus grand bien. Il n’était pas l’heure de se battre, mais il était désormais temps d’aller danser et profiter de ces moments de fête.

La desserte, composée de vins, divers plats sucrés comprenant tartes, biscuits, gâteaux, fruits et friandises avait été solidement attaqué par les convives qui se faisaient inviter à rejoindre la fête au centre de la salle; par l'arrivée de l'issue sur les tables. En effet, le sixième et dernier service était fait de vins sucrés, d'épices et d'autres douceurs favorisant la digestion, plus aucun plat dit lourd ne se trouvant à portée de main. Une fois de plus les saveurs, odeurs et couleurs rivalisaient d'inventivité et de beauté pour offrir un véritable spectacle aux yeux de tous. Quelques petits feux follets magiques virevoltaient même quelques instants au dessus de certaines compositions hautes en couleurs. La salle entière semblait se prendre au jeu des danses et de l'amusement. Il était difficile de pouvoir voir à travers la foule mouvante et il vous était impossible de distinguer le Roi ou la Princesse, tout comme les conseillers qui devaient eux aussi profiter des dernières heures de cette soirée qui resterait inoubliable jusqu'à l'année prochaine.

Les instruments sonnèrent alors de quelques tons biens connus, une danse populaire faite d'à peine quelques pas facile à reproduire. En vous avançant, quelques bras agiles vous emportèrent dans la foule pour vous inviter à rejoindre les danses de force. Il fallait dire qu'au milieu de tout ce chahut, il était impossible de garder son bon équilibre et de marcher d'une traite. Hommes et Femmes s'échangeaient et tournaient tout autour de vous, et avec vous, vous entraînant dans cette danse qui allait durer quelques minutes avant de pouvoir vous libérer vers les tables. Si vos pas pouvaient être malhabiles au début, il ne vous faudrait que quelques échanges pour comprendre le sens des roues et des pirouettes, et quelques uns de plus pour vous les approprier...

En remontant, le Comte se sentait un peu plus apaisé, l’humeur festive le regagner peu à peu et l’incident précédent lui sortait de la tête, il réglerait le compte de ce Paladin plus tard, si l’occasion se présente et que le Paladin venait le chercher. Les desserts avaient été servis dans la salle et l’ambiance était à la danse et autres joyeusetés. Tirant Myrha avec lui vers les desserts et les vins sucrées, celle-ci fut cependant arrachée à son emprise pour être emmenée dans la danse avant que lui-même fut invité à se joindre au groupe de danseur tout ça pour honorer la couronne de son bal.

L’ensemble des danseurs étaient masqués, la scène était particulièrement jolie et en bon danseur, Peter se joignit volontiers à la scène. Enchainant les pas les uns après les autres, le Comte pouvait servir d’exemple pour quiconque était un peu mal à l’aise dans ce genre de danse très simple pour toute personne ayant l’habitude de recevoir des cours de danse pour ce genre d’occasion. Sa mère tenant énormément à la bienséance et être la représentation parfaite de la Noblesse, le Chevalier maîtrisait toutes ces danses ainsi que l’art de goûter le vin. Cette dernière boisson dont il était un grand amateur.

C’est ainsi de cette manière qu’il s’excusa auprès de ses partenaires de danses après plusieurs minutes d’acrobatie rendant honneur à ces airs populaires qu’on pouvait entendre un peu partout dans les tavernes et auberges d’Hiloroth, voir même dans la rue. Il s’était excusé en prétextant aller profiter du vin et des desserts. Chose qu’il fit, il sortit peu après Myrha et c’est d’ailleurs cette dernière qui le remarqua en premier. Peter était en train de se servir d’une coupe de vin sucrée et commençait à regarder avec envie les différents desserts que leur proposait le buffet.

Prenant une gorgée de son vin après l’avoir humé, le Comte put s’attarder sur les desserts et il vu immédiatement sa première victime. Un magnifique gâteau composé de cerise, de crème pâtissière et d’un biscuit en dessous. Avant même qu’il eut le temps de faire le mouvement pour se servir cependant, il se fit apostropher par une jeune femme à la voix qu’il connaissait bien. Il avait retrouvé sa compagne de soirée et sans continuer son geste, il se retourna pour lui faire face et lui répondit.

« Oh Myrha, te voilà ! »

Un sourire se dessinait derrière son masque de loup, le poids de son arme lui manquait à la ceinture. Mais c’était pour un bien commun il suppose. Un instant, il constata le fait qu’il était dans l’incapacité d’assurer la sécurité du Roi en cas de problème. Cette pensée lui enleva son sourire mais sa compagne repris la parole, de manière à aborder la conversation.

"Je me demande combien de fois j'ai raté cette fête, au final... Tu as participé à beaucoup de Bals comme celui-ci, Peter ?"

Avant de répondre, le Chevalier se retourna pour servir une coupe du même vin pour la Magicienne, il lui tendit la coupe avec politesse. Puis il retourna à l’assaut de son adversaire avec qu’il n’avait pas encore engagé le combat, le gâteau. L’Epéiste avait pu remarquer que la Sorcière ne s’était pas gênée à se servir et il comptait bien accompagner son vin d’un dessert digne de ce nom comme sa charmante compagnie.

Il le saisit à l’aide d’un couvert pour le mettre dans son assiette et le déguster avec raffinement. Le Chevalier raffolait des biscuits mis de la sorte en bas des desserts tout comme de la crème pâtissière et les cerises étaient son fruit favori probablement, avec les murs. Le mélange du vin et de ce petit paradis fut un bonheur pour le palais de Peter qui remarqua seulement après quelques minutes ne pas avoir répondu à Myrha. Il prit la parole alors, entre quelques bouchées.

« Oh, excuses moi, ce gâteau me faisait définitivement tellement de l’œil qu’il en a joué de mon esprit. Eh bien oui, j’ai fait la fête tous les ans, mais c’est la première fois que je viens représenter officiellement la famille Oswald ici même. »

Le Guerrier se doutait bien que les pensées de la Magicienne était triste et pensait à ce qu’elle avait pu manquer auparavant, ainsi, il enchaîna rapidement pour la rassurer.

« Mais si tu veux savoir, je n’ai jamais eu une aussi agréable compagne de soirée que toi. »

Bon, c’était un semi mensonge, il y avait eu Saskia, qu’il aurait dû accompagner cette année également, elle avait probablement trouvé quelqu’un d’autre mais ce n’était pas très avisé du Comte de ne pas l’avoir prévenu elle par ailleurs. Le Noble commença à se perdre dans ses pensées après la dernière phrase qu’il avait dit à l’attention de sa compagne, beaucoup de chose changeait au final ses derniers temps et même s’il avait revu Ludwig depuis sa rencontre avec Myrha, il savait que l’aventure l’éloignerait de ses anciens et fidèles amis.

La voix de la Magicienne le tira de son flot de pensée alors qu’elle lui répondit de manière un peu brut à son compliment qui était sorti de manière à ce que la Magicienne se sente un peu plus en confiance vis-à-vis de lui et de la situation. Visiblement, son assurance à son égard montrait qu’elle avait bel et bien gagné en aise. Tant mieux. Elle évoqua la volonté du Comte de rencontrer des amis à lui. Cette idée lui avait déjà traversé la tête en effet et encore plus depuis qu’il avait pensé à Saskia après ce qu’il avait dit à Myrha. Même après un petit instant de réflexion, le Chevalier se mura dans le silence à cette idée. Les amis étaient des liens important, mais les revoir devaient être un plaisir et non un besoin.

Finissant son assiette ainsi que sa coupe de vin en peu de temps, le Guerrier tourna son regard émeraude vers la Sorcière pour lui répondre à demi-mot.

« Non, ça ira. »

Cachant un sourire de détachement derrière le masque, le Noble entreprit de se resservir une part de dessert, cette fois ci une sorte de mousse onctueuse parfaitement blanche accompagnée d’un petit coulis à la fraise. Une sorte de fromage blanc qu’il ne s’attarderait pas à joindre à un peu plus de vin. Il savait que l’alcool allait lui monter un peu à la tête, mais il était l’heure de la fête désormais et plus des soucis et peut être que cela détendrait la fille des Capes qui entamait avec hésitation son vin. S’ils en venaient à devoir tenir toute la nuit debout, il faudrait un peu d’alcool pour rester énergique et dans l’ambiance de la fête.

Le Comte imposa un silence pendant quelques minutes qui lui plaisaient, examiner la salle de bal avec attention, déguster le dessert en savourant chacune de ses saveurs tout en appréciant les meilleurs crus que la Couronne pouvait proposer. C’était agréable et aucun mot n’avait à spécialement venir tâcher cette atmosphère. Les gens faisaient la fête, riaient et criaient de bonheur. L’ambiance était sereine et puissent-elle l’être dans le reste du Royaume. Lorsque l’Epéiste et la Magicienne eurent finit leur dégustation, le Chevalier s’approcha de sa compagne en s’inclinant légèrement pour ensuite lui tendre la main sous une musique plus typique des bals de la Noblesse.

« M’accorderiez-vous cette danse ma chère ? »

Ils avaient eu l’occasion de travailler un peu ensemble ces pas à la demeure Oswald, Peter espérer qu’elle soit capable de les mettre en pratique et de toute manière, si ce n’était pas le cas, ça ne serait pas bien grave, l’optique était de passer un bon moment.

Le Comte entraîna sa partenaire silencieusement vers la piste de danse et la foule de manière générale pour trouver un petit espace pour eux pour le reste de la soirée. Le Guerrier était en effet prêt à voir les progrès de sa compagne en matière de danse et il n’avait absolument pas peur de la voir se ridiculiser. Il n’en aurait même pas honte car ça faisait partie de l’apprentissage également de s’opposer encore et encore à des situations réelles. Lui-même avant de devenir bon avait fait de nombreuses erreurs et ce n’était pas si vieux que ça étant donné qu’il n’avait pas vraiment appris à danser lors de l’exil ! Quoi qu’il en soit, Peter finit par se retrouver face à Myrha pour danser avec elle jusqu’à ce que l’appel du vin et des desserts leur fasse faire une pause.

Le reste de la soirée se passa entre chant, danse, dégustation et discussion sur des sujets divers, parfois sans intérêt, même souvent sans intérêt avec le but de reporter les soucis futurs dont ils avaient déjà bien fait le tour à une prochaine fois. Le Chevalier bu un peu plus pour se mettre à l’aise tout en restant dans les convenances et l’étiquette mais il eut tout de même un petit coup dans le nez, il faut dire que les vins sucrés étaient réellement excellent ! Tout ce qu’il restait à venir, c’était le discours de fermeture du Gouverneur puis ensuite, tous, après ces heures de fête seraient invités à regagner leurs demeures pour laisser de côté et derrière eux cette soirée mémorable.

Les rythmes rapides et entraînants de la soirée commençaient à laisser place par moment à quelques musiques plus douce. Choristes, guitarette, tambourin, cornemuse, vesse, viole, flûte, harpe, luth, lyre, bendir, chalemie et autres chanteurs et instruments vous offraient un véritable déluge de sons merveilleux afin de clôturer la soirée et de terminer en beauté cette grande fête du Nouvel An. Le Gouverneur Sixte avait déjà fait quelques pas pour prendre place sur une petite estrade amené pour l'occasion du dernier discours. En observant la fête une sensation de joie, d'excitation et d'apaisement semblait avoir percé auprès de tous les convives. Le nombre des invités avait réduit au fur et à mesure de l'avancé de la nuit car nombre d'entre eux n'étaient plus de première jeunesse et avaient été se coucher pour mieux se réveiller. Le Roi et la Princesse n'étaient eux même plus en vue et seuls quelques conseillers semblaient encore présent pour représenter la Couronne. Un dernier accord résonnant dans la salle accompagna le geste d'appel à l'attention de Sixte. Ôtant son masque difforme et effrayant, il laissa voir son visage marqué par le temps, affichant un sourire joyeux et sincère.

" Mes amis, citoyens de notre grand royaume, c'est avec une certaine peine que me dois de vous annoncer la fin de cette soirée d'amusement et de belles retrouvailles.
J'espère que vous avez apprécié cette nuit en notre compagnie, comme nous avons apprécié votre présence, vos rires et vos discussions. Si nous devons nous quitter ce n'est que pour un temps puisque nombre d'entre vous reviendront dans les jours prochains pour des affaires plus sérieuses.
En attendant de pouvoir à nouveau danser et rire ensemble lors de la prochaine fête, profitez d'une dernière danse et passez une agréable nuit, qui sera sans nulle doute annonciatrice de la grande année à venir pour Hiloroth et Ballithar. "

Levant un dernier verre, les invités répondirent à son message par des applaudissements qui furent bientôt étouffés par la reprise de la musique. La bonne ambiance reprenait une dernière fois et le temps de quelques danses les derniers membres du conseil s'éclipsèrent tout comme les derniers fêtards, alors que les instruments eux aussi se taisaient peu à peu. Sous l'encadrement des Paladins et des gardes vous étiez reconduits vers la sortie du Palais et de l'Orée, il ne vous restait plus que quelques mètres à effectuer pour retrouver la demeure Oswald et un lit bien confortable...

La salle avait commencé à se vider peu à peu alors que les Nobles les plus fêtards continuaient de profiter de la soirée organisée par la couronne. Peter et Myrha faisaient partis de ceux-là. Au bout d’un moment, le Gouverneur prit tout de même place pour faire son discours de fin des soirées alors que le Roi et la Princesse n’étaient eux même plus là et seuls quelques conseillers royaux faisaient encore honneur de leur présence. Les mots de Sixte, comme lors de son discours d’entrée firent sourire le Comte qui applaudit avec fierté le représentant des argentés et de la cité d’Hiloroth. Le Chevalier était heureux de pouvoir servir un homme d’apparence aussi joyeux et bien intentionné. Les deux compagnons restèrent le temps des dernières danses, profitant de la soirée tant qu’il en était encore temps, il était fort possible que ce soit là un des derniers moments de répit pour nos deux héros avant un long moment, qui sait de quoi seront fait les prochains jours ? Pour le Guerrier, c’était la continuité de la quête pour retrouver son épée, une bonne fois pour toute, il n’était pas là question qu’il continue de se battre sans son arme fétiche.

En sortant du palais, Peter se rendit compte qu’il avait un peu abusé sur la boisson alors qu’elle n’avait tout au long de la soirée seulement fait que le rendre plus joyeux et extraverti, moins renfermé comme il a l’habitude de l’être, plus joueur et blagueur également. Là, c’était toujours le cas, mais sa vision était quelque peu trouble et il sentait qu’il avançait droit avec difficulté. Il n’était pas du tout au point de s’écrouler, il était juste un peu saoul. Ils finirent par marcher pas loin de quelques autres personnes de la soirée dans le fer à cheval, puis la dernière ligne droite, ils la firent tous les deux pour rejoindre la demeure Oswald. Myrha ôta finalement son masque pour remercier le Comte.


"Je sais que j'ai déjà dû te le dire plusieurs fois mais merci, Peter. Cette soirée était exceptionnelle. Se dire qu'en à peine une poignée de jours je suis passée des Capes au Bal d'Hiloroth... même dans les Contes ça ne marche pas aussi bien que ça ; et pourtant j'en connais un bon nombre."

Le Chevalier l’imita en retirant son masque de loup, souriant à ce que disait la jeune femme et hocha la tête dans sa direction avant de lui répondre.

« Merci à toi d’être là et de m’accompagner dans ces moments. Penses très fort à tout ce qui s’est passé hier soir et cette nuit, ça sera important pour la suite. N’oublies rien et laisse le sommeil te construire tes réflexion sur les temps à venir. »

Il lui fit ensuite signe de rentrer à l’intérieur de la demeure Oswald à moins qu’elle ne l’arrête pour finalement aller se coucher et récupérer de la fatigue qu’avait accumulé sur eux la soirée.

Les musiques encore résonantes et les danses toujours présentes vous accompagnèrent jusqu'à vos chambres pour trouver enfin un moment de repos complet. Le corps lourd de fatigue et en demande évidente de repos, l'attente ne fut pas longue pour Myrha comme Peter, avant de sombrer profondément dans votre dernier sommeil de l'année. Les semaines à venir s'annonçaient déjà chargées et vous ne manqueriez pas d'activités et de choses à faire dans vos quêtes personnelles. Comment allait se passer cette nouvelle année en Hiloroth ? Que ferez-vous de vos engagements et resterez-vous seulement ensemble encore longtemps ? Tout comme il était possible de s'élever par un jeu du Destin et des Ereliths, il était aussi possible de se perdre et de disparaître à jamais. Tandis que vos esprits s'égaraient dans des songes parfois venus du passé, l'ombre menaçante des Dragons grandissait dans le ciel, présage néfaste pour beaucoup, opportun pour d'autres...