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 La tour maudite

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Smil (MJ)
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MessageSujet: La tour maudite   La tour maudite Icon_minitimeVen 6 Mai - 18:58


Hakem Mahassem
-
La Tour Maudite


Des marécages, humides, froids, gluants, glauques. Un vieux chemin de terre les traversaient, amas presque inutile de pierres et de terre, à peine suffisant pour faire passer un chariot à ses endroits les plus solides.

On était loin de la civilisation, à peine pouvait on voir à travers les cimes des arbres le toit des Monts Gô, qui faisaient office de point de repaire à la vallée d'Ol.

Au milieu de cet enfer froid, un voyageur Juste avançait.
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Hakem
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MessageSujet: Re: La tour maudite   La tour maudite Icon_minitimeJeu 12 Mai - 11:48

Chapitre 1 - La fin d'une longue route ...

Depuis plusieurs semaines les journées étaient presque plus courtes que les jours. L’obscurité des contrées du Nord-Est d’Arathiel tranchée avec les souvenirs suffocants des déserts du Sud. Ici tout était gris et l’hivers froid n’aidait pas à se faire une image heureuse des paysages plats et morne qui s’étendaient à perte de vue. Après les océans de plaines noircies par les flammes et un sol de terre qu’il faudrait rudement labourer pour lui faire retrouver sa fertilité ; Hakem s’enfonçait dans une boue putride et ses bottes pourtant solides commençaient à montrer des signes de faiblesse face à tant d’humidité. Des marécages se perdaient dans l’horizon mélange de lagunes d’eau croupie, de chemins de terre hasardeux et de monticules de végétation abritant plus de moustiques les uns que les autres. Avec les Dragons et les groupes d’escarmoucheurs qui n’hésitaient pas à attaquer les voyageurs solitaires, le Juste avait décidé de s’éloigner de la voie principale pour parcourir les sentiers reliant les bourgades se trouvant à la lisière entre le Thar-Grief et les plaines d’OL. S’il n’avait pas été attaqué jusqu’à présent, il n’avait aussi croisé pas âme qui vive et en jetant un nouveau coup d’œil dans son sac, constata pour la sixième fois de la journée que ses provisions ne l’aideraient qu’une demi-journée tout au plus.

Pour rendre sa pénible marche plus agréable encore, une fine pluie commença à tomber comme les jours derniers, mouillant lentement mais sûrement ses vêtements pour le frigorifier petit à petit. Accélérant le pas, il coinça son pied gauche sous une racine et manqua de tomber en avant, se rattrapant de justesse à quelques bois morts sur le bord du chemin. Jurant intérieurement contre ce climat humide qu’il n’avait que trop découvert depuis son départ du Fahadji, il continua son chemin en guettant au loin les signes d’une vie humanoïde pacifique. Le vent balaya l’air devant lui, rendant sa respiration plus assurée et écartant quelques buissons de sa force pour dévoiler des toits de chaume à plusieurs centaines de mètres. Des bruits de paroles furent aussi apportés par le vent mais il était impossible pour le Juste d’en distinguer des mots et encore moins des phrases. Rassuré par une présence proche il s’arrêta un instant pour mieux observer les environs et discerner une tourbière. Ficelés en ballots, les monticules de tourbe séchaient à l’abris de la pluie sous une petite construction de bois, attendant d’être récupérés pour réchauffer les chaumières de cet hivers rude.

Fatigué par son voyage, Hakem ne pensait plus qu’à une chose se réchauffer face à un âtre tout en profitant d’un repas chaud et d’une bonne bière du Nord. Dans ses voyages il avait découvert de nombreux alcools et avait particulièrement apprécié les bières qui sans être trop agressives savaient désaltérer convenablement. La simple idée d’un confort retrouvé donna un second souffle au Juste qui pressa le pas en direction des habitations. En marchant, il eut l’occasion d’observer quelques tourbiers à leur tâche, couverts de boues, certains lui firent signe de la main et il leur rendit leur salut, sans s’arrêter cependant. S’approchant de la commune il pouvait maintenant voir la bonne trentaine de bâtiments qui formaient le village de Dunhweild, sa place centrale en forme d’ovale sur laquelle se trouvait un temple plutôt humble et une énorme auberge, certainement capable d’accueillir plus de cinquante gens du coin. Le sol était moins gluant mais une couche de boue persistait, accompagnant le voyageur dans la fin de son périple. Les gens s’abritaient de la pluie sous les porches quand ils le pouvaient, et continuaient leurs travaux, visiblement habitués à ce genre de temps triste et humide.

Ici, les maisons étaient de bois et de glaise, certainement pour mieux les isoler du froid et les protéger de possibles feux. Il n’y avait qu’une maison à étage et elle devait appartenir au chef du village, ataman, bourgmestre, maire ou tout titre qu’il pouvait porter. Il y avait aussi un chirurgien-barbier, ce qui annonçait soit que le village était plutôt riche -ce qui n’avait pas l’air-, soit qu’il était trop loin du soigneur qualifié le plus proche. Alors qu’il se débouchait les narines, l’odeur étrange et subtile qu’il avait commencé à sentir depuis les abords du village sembla plus forte. C’est à peu près au même moment qu’Hakem réalisa qu’aucun moustique ne l’avait piqué depuis quelques minutes. En observant plus attentivement le village, il découvrit d’étranges plantes grasses aux fleurs rouges en formes de cocons. C’étaient-elles qui sentaient de la sorte et éloignaient probablement les horribles moustiques qui infestaient la région marécageuse. Une forge, un maréchal-ferrant, un poste de garde occupé par quelques miliciens, un atelier d’herboriste… en fait ce village était plutôt complet et aurait été intéressant s’il n’avait pas été aussi mal situé géographiquement.

Face à l’auberge bruyante, proche de la porte d’entrée, se trouvait un grand panneau d’affichage en bois comprenant un petit toit pour protéger de la pluie les nombreux papiers qui y étaient accrochés à l’aide de clous rouillés. Quelques gris-gris y avaient aussi été suspendus et plusieurs images obscènes avaient été gravés dans le bois par des soulards après des soirées bien arrosés. Posant les yeux sur les annonces, le Juste chercha quelque chose qui pouvait lui être utile, quelque chose qui lui rapporterait assez d’argent pour rester quelques jours et pouvoir continuer son voyage vers Hiloroth toute proche. Entre une demande de recette de baume contre les verrues plantaires, et un avertissement contre une bande de bandits rôdant dans les environs, Hakem découvrit un papier qui pourrait bien le servir. Le décrochant de son support il le plia et le rangea sous sa veste avant de terminer la lecture rapide des titres du reste des affiches. Suite à quoi, sous le regard de quelques villageois curieux, il poussa la porte de l’auberge…


Dernière édition par Hakem Mahassen le Ven 17 Fév - 7:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La tour maudite   La tour maudite Icon_minitimeMar 10 Jan - 15:14

Chapitre 2 - Bienvenue à Dunhweild

Le brouhaha avait de nouveau rempli la grande salle de l’auberge et si les locaux regardaient l’étranger avec suspicion et curiosité, le Juste avait été plutôt bien accueillit. Installé au coin d’une longue table, il avait trouvé une place à quelques mètres du feu qui dansait dans la cheminée du bâtiment. Plusieurs groupes mangeaient et buvaient joyeusement sans vraiment faire attention au nouveau venu. Les conversations semblaient banales et bien éloignés des préoccupations des villes se trouvant plus au Nord. Ici il semblait que les Dragons n’étaient que des ombres lointaines et mystérieuses, uniquement vivante par les problèmes commerciaux qu’ils avaient causés et le ralentissement des visites des caravanes marchandes venant de l’Ouest. Pourtant les villageois avaient trouvé de nouveaux partenaires commerciaux auprès de quelques groupes d’Ogres s’arrêtant régulièrement plus au Sud pour faire du troc. Et la guerre avait pour bénéfice de raréfier les visites des anciens précepteurs de la province ; il se disait partout que le domaine du seigneur avait été réduit en cendres et personne n’était allé voir depuis de longs mois…

Une jeune fille d’une quinzaine d’année déposa devant le Juste un assiette creuse dans laquelle se trouvait un bouillon où reposaient quelques légumes, navet, pomme de terre, choux, champignon et carottes accompagné d’un morceau de viande bouillie, d’une belle tranche de pain et d’une pinte de bière fraiche. Remerciant la demoiselle d’un signe de tête, Hakem d’un geste de la main lui indiqua l’affiche qu’il avait décroché sur le panneau extérieur en tapotant plusieurs fois sur le nom qui y était inscrit en bas. Les yeux marrons de la jeune fille firent le tour de la salle avant d’indiquer de la main une silhouette voutée proche du comptoir. Buvant une gorgée rafraichissante, le regard du Juste repassa une nouvelle fois sur les lignes qui composaient l’annonce tandis qu’il se préparait à manger le pot au feu bien chaud qui attisait ses papilles gustatives. Après près de deux semaines de rations et de maigre chasse, tous les éléments qu’il avalait semblait délicieux et il en profitait chaque bouchée. Le crépitement du feu avait du mal à se faire entendre derrière les rires et les commérages, ce qui offrait au visiteur l’occasion d’en apprendre plus sur les nouvelles du coin sans avoir à aller poser de questions.

Poussant son assiette plus en avant sur la table, l’aventurier se leva pour se rapprocher du feu afin de finir de se réchauffer. Se frottant les mains et tapant doucement la boue qui avait séché sur ses bottes, il se retourna ensuite vers la salle et plus précisément vers l’homme qui lui avait été indiqué par la serveuse. Il se passa une main dans les cheveux, s’épousseta la barbe et après une ultime inspiration s’approcha de l’homme en espérant être assez présentable après son périple. Karl, comme son nom était indiqué sur l’affiche, n’était pas bien grand et portait des vêtements simples et chauds. Il avait les cheveux coupés courts et une barbe impressionnante qu’il devait entretenir depuis plusieurs années. A l’approche du Juste il avait tourné la tête et sans attendre l’avait invité à s’asseoir à côté de lui, se doutant bien de la raison de sa présence. Il avait proposé d’offrir une bière que Hakem avait poliment refusé avant d’entrer dans le vif du sujet.

« - Enfin… je commençais à désespérer de trouver quelqu’un qui puisse répondre à mon annonce. Je suis Karl, comme vous devez le savoir, et vous ?
- Hakem, je suis en chemin pour Hiloroth.
- Hé bien, c’est pas le chemin le plus court pour rejoindre la grande montagne mon gars. Qu’est -e qui vous a fait vous perdre par ici ?
- La tranquillité, enfin c’est ce que je pensais avant de voir votre panneau d’affichage. Vous avez beaucoup de bandits par ici ?
- Avec les Dragons on a plus de nouvelles du Seigneur depuis un moment. On fait en sorte de se protéger mais c’est pas toujours facile. Heureusement qu’on est habitué aux efforts par ici.
- Depuis combien de temps votre neveu a t-il disparu ?
- Une semaine. Il connait bien la région et file souvent deux ou trois jours dans les marais pour chasser. Au début j’me suis pas inquiété…. Mais là… ça commence à faire.
- Vous savez si quelqu’un d’autre l’a vu avant sa disparition ?
- Peut-être les tourbiers qui travaillent plus vers le Nord un peu après l’village. C’est par là bas qu’il va chasser la grenouille. Demandez après Gori, il saura p’t’être… pas grand monde aime à trainer par là bas.
- Ah bon ? Qu’est-ce qu’il y a dans le coin ?
- Une vieille tour maudite. Avec la mauvaise magie des gens d’la montagne personne n’y va jamais. Plus personne y va depuis longtemps mais on sait pas ce qui reste comme vilains sortilèges. Et puis les quelques gaillards qui s’y sont risqués sont tous revenus dans un sale état. Heureusement qu’on les a fait saigner, ils ont quand même eu besoin de plusieurs jours pour guérir.
- Vous pensez que votre neveu y est allé ?
- Il est pas fou ! J’pense plutôt qu’il a été se blessé par là où bien qu’les bandits l’ont surpris. Faut dire que ces enfants de putes n’hésitent pas à rançonner les gens qu’ils capturent, même s’ils sont sans le sous.
- Et… si il est mort ?
- … ah …. Il porte un collier avec une petite sculpture. Rapportez le moi… mais la prime s’ra pas la même. J’veux l’récupérer entier, même mort si vous voulez être totalement payé.
- Très bien, je vais faire de mon mieux. Il va me falloir une avance cependant, pour acheter quelques provisions et une nouvelle couverture pour le froid. A moins que vous ne puissiez me fournir de quoi me préparer. Et si vous aviez une carte des environs…. Même si je me doute de votre réponse.
- Pour la bouffe et la couverture je vais vous les fournir ; pour une carte… le mieux pour vous est d’aller voir au temple, le gardien connaît très bien les environs, il pourra vous en dire plus.
- Merci, je vais y aller de ce pas. Plus vite je partirai dans les marais, plus vite je serai de retour.
- Vous n’avez qu’à me retrouver ici même. Je vais faire l’aller-retour pour vous fournir ce dont vous avez besoin.
- A plus tard. »
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Hakem
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MessageSujet: Re: La tour maudite   La tour maudite Icon_minitimeVen 17 Fév - 7:27

Chapitre 3 – La Tour

Progressant sur une terre moins humide, Hakem avançait en observant avec toujours autant d’intérêt le décor qui l’entourait. Le marécage s’étendait à perte de vue et était composé de zones spongieuses où de l’eau stagnait en permanence donnant naissance à une flore composée d’herbacés comme des joncs, des roseaux et des graminées ainsi que de petits buissons gras et de nombreuses plantes aux racines gourmandes. Plutôt bas, le terrain donnait aux montagnes voisines un air encore plus imposant et l’on pouvait deviner d’ici la porte des Nains menant à Hiloroth par quelques lueurs furtives s’échappant de derrière les rocs et pics agressifs des Monts Gô. L’air humide du lieu et sa lourdeur faisait rapidement transpirer, ce qui n’aidait pas à supporter le froid mordant de cette période de l’année. Il restait encore plusieurs semaines avant de changer d’année et le temps n’allait pas aller en se réchauffant avant de longs mois encore. Comme il le pensait il y avait encore quelques dépôts de tourbe acide où quelques hommes travaillaient rudement malgré les conditions météorologiques. Levant les yeux au ciel, le Juste observa plusieurs gros cumulus qui se faisaient de plus en plus menaçant et rendrait certainement sa tâche plus difficile encore. Sans grands espoirs il se dirigea vers les Tourbiers pour les questionner sur la région qu’il ne connaissait que peu et afin de valider les informations qu’il avait recueilli en ville.

- " Bonjour !
- Bonjour voyageur.
- Sacré travail que le vôtre, l’ami. Vous n’avez pas froid en cette saison ?
- Si, mais il faut bien de quoi pouvoir tout l’hivers. Alors il n’y pas d’autre choix que de travailler pour nous autre. Et puis c’est notre seule source de revenu par ici. Nos marchands vont jusqu’à Hiloroth et ça marche plutôt bien ; mais oui, le travail n’est pas facile. Je doute que vous soyez là pour m’entendre parler des méthodes de récupération et de préparation de la tourbe ?
- En effet, je suis à la recherche d’un jeune homme de taille moyenne aux cheveux roux. Stalren vous le connaissez peut-être ?
- Le gosse disparu ? Il était trop curieux, il allait toujours visiter les marécages plus en avant. Là où il ne faut pas aller. Dans des endroits maudits.
- Maudits ?
- Oui. Ah ! Je vois que vous n’avez pas été prévenus. A vot’ place je continuerai ma route. C’est trop de danger pour pas grand-chose, le gosse est certainement mort à l’heure qu’il est. Si les marais ne l’ont pas avalé, il est allé se perdre dans les anciennes ruines plus au Nord.
- Des ruines ? Vous pouvez m’en dire plus ?
- J’en sais pas bien plus, si ce n’est qu’elles sont maudites et que personne n’y va jamais. En plus il y a des brigands qui traînent dans le coin depuis quelques mois. Pour sûr que le gosse est déjà mort. Ce n’est pas bien heureux mais le monde est dangereux par ici.
- Merci, au revoir.
- Bah au revoir. "


S’éloignant tranquillement, Hakem observa les tourbiers découper des mottes de tourbes à l’aide de pelles particulières afin d’ensuite les faire sécher. Les dépôts contenaient déjà de nombreux sac de toile prêts à l’usage, en tous cas ben assez pour que le village passe l’hivers au vu du nombre important de tourbières aux alentours et pourtant, les hommes continuaient de travailler. S’ils vendaient leur tourbe à Hiloroth il fallait certainement produire une énorme quantité afin de chauffer le ventre de la montagne. Mais est-ce que la montagne avait besoin de beaucoup se chauffer ? Oui, après tout avec le nombre des habitants l’air devait être relativement chaud voir même étouffant par endroits. Le Juste resta perplexe face à cette réflexion et avança d’un pas plus déterminé vers le Nord et ces fameuses ruines. Il lui tardait de découvrir Hiloroth et l’organisation de la vie en son sein, vivre dans une montagne devait être excitant et certainement très différent de la vie dans le désert...

La nuit allait bientôt tomber quand l’aventurier commença à voir derrière le léger brouillard qui c’était levé les formes grossières des ruines de bâtiments imposants. C’était pour la majorité des constructions uniquement les murs extérieurs et aucune ruine ne comportait vraiment de quoi s’abriter de la pluie qui s’annonçait. Progressant à vive allure pour trouver une zone moins infestée afin d’y établir son bivouac, Hakem se positionna sur un morceau de terre plutôt sec et commença par préparer un feu pour se réchauffer et se faire cuir de l’eau afin d’y bouillir le riz sauvage trouvés sur la route au milieu d’autres plantes flottantes. La nature sauvage l’entourait toujours, silencieuse, elle l’observait avec amusement s’installer tout en exprimant parfois quelques bruits de sussions ou autres clapotis dans les eaux fétides qui encerclaient le Juste. Ce dernier venait enfin d’allumer le feu qui allait éloigner les moustiques et autres insectes de sa peau appétissante quelques heures, peut-être la nuit entière avec de la chance. Ne sortant de son sac à dos qu’une gamelle, une cuillère et de quoi manger, il entreprit de faire bouillir un peu de son eau avant de récidiver avec l’eau des marais pour la purifier et pouvoir la boire le lendemain. Grenouilles et petits mammifères le regardaient, intrigués par ce nouvel occupant de leur écosystème tandis qu’il commençait à manger tranquillement tout en observant avec les dernières lueurs du soleil les ruines qu’il avait encore à visiter pour démarrer son investigation enfin.

La pluie faisant rage depuis quelques minutes et le grondement du tonnerre lointain criait qu’elle allait s’intensifier bientôt n’offrant aucun répit à l’aventurier qui n’allait pas avoir l’occasion de se reposer convenablement. Le feu avait succombé aux assauts du ciel et Hakem avait rangé dans son sac la totalité de ses possessions, ne gardant sur lui que sa couverture trempée qui le protègerait tout de même un peu des intempéries. Espérant une accalmie salvatrice, ce fut la grêle qui obligea le Juste à se lever. Les averses d’eaux étaient maintenant accompagnés de projectiles de glace martelant la tête et le front, occasionnant de fortes douleurs et l’obligeant à chercher un refuge au plus vite. Regardant au niveau du sol si une crevasse ne pourrait pas l’abriter le temps de la nuit il fit un bond en arrière lorsqu’un crocodile ou quelque chose y ressemblant ouvrit grand sa gueule à son approche. Perdu dans les ruines au milieu d’un temps cataclysmique, c’est un éclair frappant le sol qui lui montra le chemin. Dans l’obscurité des ruines se tenait une tour qui semblait assez solide pour résister à la tempête et lui offrir un sanctuaire où se reposer.

Sans chercher plus en avant, il se précipita en direction de la tour, avançant avec difficulté sous les bourrasques de vent tout en tenant son sac sur sa tête pour éviter de se faire assommer par les grêlons tombant du ciel. Seuls les éclairs zébrant l’horizon assuraient au Juste de trouver son chemin et l’aidaient à progresser fasse à cette déferlante des éléments. Après de longues minutes exténuantes, il poussa difficilement la porte de bois usée de la tour avant de s’engouffrer à l’intérieur. Refermant dans l’instant la porte derrière lui il toussa bruyamment alors qu’un nouage de poussière s’élevait dans les airs après son entrée dans le lieu oublié. La noirceur du bâtiment était éclairée par intermittence grâce aux éclairs de l’extérieur et dehors l’on pouvait entendre l’orage gronder sur ce lieu sinistre. Tout était recouvert de poussière, de gravats et de toiles d’araignées. Une large cheminée dans le fond de la pièce ramena Hakem à la réalité et au froid intense qui le submergé à travers ses vêtements détrempés et alourdis par les eaux glacés.

Jetant ses affaires au sol, le Juste se retrouva rapidement nu comme un ver, attrapant des morceaux de mobilier cassé afin de faire un feu dans la cheminée pour se réchauffer des froideurs de la nuit et venir à bout de l’obscurité pesante…
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Hakem
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MessageSujet: Re: La tour maudite   La tour maudite Icon_minitimeMer 31 Mai - 11:02

Chapitre 4 – Sombres machinations

La lumière du feu éclairait maintenant la vaste pièce circulaire qui composait le rez-de-chaussée. Alors que le Juste s’occupait à étendre ses vêtements sur quelques meubles encore en état, il jeta un œil prudent au lieu dans lequel il se trouvait et regretta rapidement de s’être si tôt dévêtit. Certes il n’avait plus vraiment froid mais il n’était pas du tout rassuré par l’allure générale de la Tour. Un escalier de bois pourri menait à l’étage et s’enfonçait dans les ombres en longeant les vieilles pierres. La cheminée occupait le mur face à la porte, illuminant du mobilier vermoulu par le temps et l’humidité, une commode, une table, quelques chaises et une étagère tenaient encore en place. Un tableau, accroché au mur opposé à l’escalier, représentait une scène difficilement identifiable. L’humidité avait transformer l’œuvre en une tâche de peinture faisant penser à un horrible visage monstrueux prêt à sortir du cadre pour vous bondir dessus. Au sol proche du tableau se trouvait une trappe menant très certainement au sous-sol et disposant d’un anneau d’acier rouillé pour la soulever. L’allure carcérale du lieu lui permettait par de petites fenêtres, telles des meurtrières, d’observer l’averse à l’extérieur. Ayant renfiler un pantalon à peu près sec, Hakem s’approcha du tableau pour l’observer plus en détails, quelque chose d’étrange se dégageait des tâches de peinture sans qu’il puisse dire quoi. Déportant son attention sur la trappe il la tira avec force dans un couinement sourd, et la laissa ouverte, dévoilant un escalier de bois menant à ce qui ressemblait de loin à un cellier. Peut-être y avait-il quelque chose d’utile à récupérer ?

Le Juste alla s’emparer de son épée par prudence et, lorsqu’il posa la main dessus, tressaillit de stupeur en fixant le cadre. Le visage avait bougé ! Il en était persuadé ! Le feu de la cheminée avait maintenant rempli le rez-de-chaussée d’une douce chaleur, et pourtant il se sentait observé par quelqu’un ou quelque chose de dangereux. Buvant une gorgée d’eau pour se rafraichir les idées, il fixa avec insistance le tableau qui lui-même le fixait en retour dans une expression d’horreur figée. Secouant la tête, Hakem attrapa un morceau de bois et s’en fit une torche rudimentaire à l’aide d’un morceau de tissu, afin d’aller explorer le sous-sol. En bas des escaliers, le cellier devait représenter au bon quart de la surface de la pièce du dessus. Il y avait de vieilles caisses, quelques barriques vides depuis longtemps, un garde-manger poussiéreux et, sur des étagères, des bouteilles de vin visiblement oubliés par les anciens propriétaires. En s’approchant, le Juste observa que les étagères bloquaient l’accès à une porte, il décida donc de les déplacer quand un puissant râle résonnant depuis les hauteurs de la tour l’arrêta.

Levant les yeux vers les escaliers il lui sembla apercevoir quelques ombres fugaces remonter à l’étage, accompagnés des bruits du crissement du bois. N’étant plus du tout certain d’avoir décidé à bonne fin de se réfugier dans cette vieille tour, il remonta à grands pas les escaliers pour de nouveau retrouver le rez-de-chaussée vide en dehors du tableau dont le visage lui apparaissait maintenant grimaçant. Quelque chose clochait définitivement avec cette Tour et il devait rapidement trouver quoi ! Le fracas de la trappe le ramena à la réalité. L’accès a sous-sol était de nouveau fermé, pourtant il avait laissé la trappe ouverte à l’instant même ! Il se précipita et tenta d’ouvrir l’accès sans succès, quelque chose le bloquant de l’autre côté, mais quoi ? Jetant un regard sur la porte de la Tour, il pouvait entendre la pluie s’y écraser et la tempête faire toujours rage à l’extérieur. Le déchainement des éléments ne lui laissait pas d’autre choix que rester dans ce lieu étrange et d’en percer les mystères en faisant de son mieux pour rester en vie ! Prenant une respiration profonde pour se concentrer au mieux, Hakem leva les yeux vers les escaliers et commença sa progression à pas de loups. Pas question de se faire surprendre par des brigands, des sorciers en fuite ou n’importe quel autre monstre rôdant dans les marais à la recherche d’un bon casse-croûte. Orientant sa torche de fortune pour éclairer le chemin, avança dans l’escalier en mauvais état avec prudence, ici les petites fenêtres avaient été condamnés depuis l’intérieur. Seul les murmures du vent venaient animer le silence pensant de la Tour. Après plusieurs séries de marches froides et humides, le Juste arriva devant une vieille porte de bois aux charnières usées et à la poignée de fer forgée pendante. Approchant sa main armée pour pousser le bois, il fit un geste de recul alors que de puissants bruits de fracas se firent depuis l’autre côté, comme des coups de marteau.

Agacé par la situation, l’aventurier balança un grand coup de pied dans la porte qui s’ouvrit dans un fracas, faisant s’élever dans les airs des nuages de poussière. Portant sa torche au-devant, il balaya les volutes qui assombrissait la pièce pour dévoiler ce qui semblait être au-par-avant un dortoir. Effectuant plusieurs pas pour se rapprocher de vestiges de tringles de rideaux qui devaient segmenter la pièce en plusieurs chambrées, un souffle froid et étrange se propagea sur la nuque de Hakem. Faisant volte-face, il tomba nez-à-nez avec une silhouette au visage grimaçant dont la poussière dessinait les contours. Alors qu’un frisson lui traversait l’échine, il effectua un geste horizontal de sa lame afin de trancher la chose monstrueuse qui se trouvait devant lui. Sous le choc, la créature se dissipa, accompagnant son mouvement par un grincement métallique des plus menaçant. Tournant la tête de tous côtés, le Juste sur le qui-vive était préparé à un deuxième assaut mais rien ne se passa, la chose avait quitté la pièce. Les vieilles literies et palliasses qui occupaient encore le dortoir n’avaient rien à offrir en dehors de tas de poussières et de quelques maigres insectes. Les toiles d’araignées étaient nombreuses et occupaient presque la totalité du plafond à l’exception d’un espace. Une nouvelle trappe, mais cette fois-ci au plafond ! Et aucun moyen d’y accéder à première vue car il n’y avait ni échelle, ni mobilier assez solide pour se hisser jusque là-haut. Cependant la curiosité du Juste lui commandait de trouver un moyen de s’y rendre. Continuant la fouille du dortoir, il s’avéra évident que la Tour n’avait pas été visité depuis plusieurs années, au moins une bonne dizaine si ce n’était plus. Et pour se rendre au-dessus, il faudrait de quoi s’appuyer et certainement un peu de corde, chose qu’il avait avec lui plus bas.

Retrouvant le rez-de-chaussée, un crissement étrange résonna depuis la cheminée. Avançant à tâtons, Hakem fixa le feu quelques instant avant de remarquer que quelque chose d’étrange se balançait derrière les flammes. Frémissant, il bondit en arrière tandis qu’un visage de monstre humanoïde s’approcha brusquement de lui à travers les flammes, lui jetant au visage quelques volutes de fumée. Toussant après l’absorption des vapeurs, le Juste senti quelque chose lui griffer le dos. Tout en se retournant, il frappa de son épée une forme qui ressemblait au monstre de l’étage ! Le feu de l’âtre sembla le brûler et les griffures le ronger de l’intérieur dans une sensation extrêmement désagréable et dérangeante au-delà de douloureuse. La chose fondit alors sur lui, l’attaquant dans un sourire horrible et machiavélique. Se penchant sur le côté, l’aventurier tenta une frappe diagonale tout en avançant pour éviter les griffes du monstre. Il continua par un petit pas en arrière mais, alors qu’il s’attendait à disposer d’un solide appui, il ne rencontra que le vide. Le sol venait de se dérober sous ses pieds ! Sa jambe s’enfonça assez pour le déséquilibrer et lorsque son pied toucha ce qui semblait être du bois il était déjà trop tard. Gesticulant de ses bras pour tenter de retrouver son équilibre, il frappa vainement dans les airs devant lui pour faire reculer la bête alors que lui-même tombait en arrière. Son poignet heurta le bois et lui fit lâcher son arme tandis qu’il roulait sur lui, se cognant de part et d’autre. Dans sa chute il laissa échapper la torche pour se protéger le crâne mais après deux ou trois coups, il se retrouva sur un sol de terre et de poussière. Face au sol, il tourna la tête pour y voir plus clair, mais l’obscurité avait envahi les lieux et avant de perdre conscience il n’eut que le temps de voir l’ombre du monstre descendre vers lui…
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