2. Daragonis : Un Draconide dans la ville

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L'Ogre réfléchit un moment assez long, mais il décida quand même de suivre Daragonis.

— Je suis intelligent, c'est un fait, marmonna-t-il de sa voix grave et feutrée. Il avait l'air d'avoir retrouvé tous ses esprits. Je sais reconnaître un marché honnête quand j'en vois un. C'est mon métier... C'était.

le voile trouble était sur mes yeux, mais je vois maintenant clairement que vous n'êtes pas un Furet. J'ai tué un homme hier... Ou bien aujourd'hui, comment savoir dans cette maudite ville sans jour ? Je vous le dis pour que vous le sachiez : vous n'évadez pas un Ogre à l'âme limpide comme l'eau de source... Non.

Je ne sais pas qui vous êtes et ça n'a pas d'importance pour le moment. Mais si vous êtes arrivés là et que vous m'avez délivré, ce c'est surement pas dû au hasard. Gorfag l'a voulu. Avez-vous de la nourriture ?

Cette dernière question avait été prononcée avec plus de gravité, comme si elle était d'une importance vitale. L'Ogre s'était arrêté aux marches de l'escalier pour attendre la réponse de Daragonis.

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Daragonis ralenti le pas quand il entendit que l'ogre commençait à le suivre. Il écoutait d'une oreille attentive les propos de l'ogre, essayant d'analyser chaque bribes de paroles pour en tirer autant que possible d'informations sur le mastodonte sans avoir besoin de lui demander. Le draconide fût surpris d'apprendre que l'ogre était dans la même situation que lui, un marchand déchu, ayant perdu toute son œuvre et sa finance à cause d'une erreur fatale, à la seule différence que l'ogre accusait lourdement cette perte, où son meurtre de broutille.

Quand l'ogre parla d'absence de hasard, Daragonis ne put s'empêcher de retourner ses questions dans sa tête, "pourquoi l'avoir libéré ?", "pourquoi ne pas avoir juste suivi les autres ?", "Depuis quand est-ce que je prend des risques pour sauver un gros plein de soupe inconnu et drogué ?" Est-ce qu'une quelconque force du destin avait décidé à sa place d'avoir pitié du sort de l'ogre et de l'amener à le libérer à tout prix, au risque de lourdement compliquer sa propre évasion ? Daragonis tenta d'éloigner ses questionnements de son esprit pour se concentrer sur sa tâche actuelle, il aurait tout le temps d'y réfléchir une fois sorti.

Lorsque l'ogre se stoppa, Daragonis s'arrêta dans l'escalier, se retourna et s'adressa à lui d'un ton amical.

"J'était enfermé comme toi, ils m'ont tout enlevé. Ceci dit on est dans une garnison l'ami, et je doute que les furets se nourrissent d'amour et d'eau fraîche. Je peut pas t'assurer qu'on va trouver des montagnes d'aliments sur un plateau d'argent en haut, mais ce qui est sûr c'est qu'on trouvera rien au niveau des cellules."

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L'Ogre avait l'air soudainement sous le coup d'un état d'urgence. Il gravit les marches avec une rapidité étonnante au vu de sa corpulence.

— Un contrat s'est établit entre nous., Grommela-t-il Mais pas un contrat marchand, un contrat Erelithien, entre vous, moi et Gorfag, Vous m'avez libéré, c'est donc que ma vie n'était pas vouée à finir comme cela et que d'une manière ou d'une autre, nos destins sont croisés.
Mais il faut sceller l'accord par la nourriture ou la boisson, et vite.

L'Ogre monta tout à fait au rez de chaussé, et s'engouffra dans la cantine sans même jeter plus qu'un regard à ce qui l'entourait. Les Furets étaient toujours dehors, dos à l'entrée en train d'observer la ville. De l'autre coté, les anciens compagnons de cellule de Daragonis étaient tous montés vers le petit balcon extérieur. Augustides était en train de remonter l'échelle qui permettait d'y accéder depuis la salle.

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Daragonis fût étonné de la vitesse à laquelle l'ogre était capable de gravir les marches, et d'atteindre la cantine de manière inconsciente. Personne ne lui avait dit que les gardes étaient occupé à une autre besogne. Ce comportement pourrait poser problème pour une évasion discrète, et l'ogre n'avait pas l'air d'un tueur capable de massacrer plusieurs furets.

Daragonis laissa l'ogre passer devant lui sans rien n'ajouter, se contentant de le suivre en haussant les épaules et en regardant ce que l'ogre pourrait dénicher. Il se fiche bien des traditions auxquels l'ogre se pliait, mais il serait plus simple de les respecter plutôt que de les ignorer, surtout qu'il ne dirait pas non à un peu de nourriture à vrai dire.

En passant aux pieds des échelles, Daragonis aperçu Augustides en train de gravir une grande échelle, probablement à la suite de ses autres anciens compagnons de cellule. Si jamais les suivre redevenait une meilleure stratégie, il saurait où aller. Mais pour le moment Daragonis décida de suivre l'ogre, sans signaler sa présence à ses anciens partenaires. L'ogre est certes inconscient, mais il ne partage pas la débilité et l’orgueil du grand draconide où de l'écailleuse.

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Daragonis passa l'entrée de la cantine. C'était une pièce petite mais surtout très sale. Une forte odeur de moisi flottait au dessus des tables recouvertes de gras et de miettes. Le gros bac en bois à droite de la salle était encombré d'un énorme tas de vaisselle lui même auréolé d'une couronne de mouches virevoltantes.

L'Ogre revint vers lui après une exploration des quelques placards croulants qui meublaient la pièce, il ramenait une bouteille à demi pleine et quelques biscuits secs.

- "C'est le moins pire que j'ai trouvé. Ces Furets n'ont pas l'air d'être des Hommes de goût. C'est de la Brûlemuqueuse, un alcool de blé très fermenté que les Humains fabriquent dans l'Ol. J'en ai déjà échangé pour ma Panse lors de mes voyages. Pas un mauvais produit, mais celui ci à l'air d'avoir passé de nombreuses années au placard.

L'Ogre déboucha la bouteille qui libéra de suite une forte odeur de fermentation avancée. Le liquide avait une robe rouge très foncée, presque noire.

- Moi, Penn Nonce Paorg', je jure de ne pas trahir le lien jusqu'à ce que la volonté de Gullfag ne soit faite."

Sur ce, il liquida la moitié du liquide restant à grands goulots. Après un petit rot étouffé, il tendit la bouteille à Daragonis.

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Daragonis saisit rapidement la bouteille dont il restait à peine un fond d'alcool à la mixture douteuse, l'odeur était peu ragoutante mais elle semblait être un délicieux nectar par rapport aux habitudes gustatives du draconide. Sans grande hésitation, il imita l'ogre pour pouvoir en finir vite avec ses rituels stupides et avoir le droit de picoler un peu.

"Moi, Daragonis Ionorak, je jure de ne pas trahir le lien jusqu'à ce que la volonté de Gullfag ne soit faite."

Il engloutit d'une gorgée ce qu'il restait dans la bouteille. Un certaine déception était visible sur son visage, tant il fût frustré de ne pas avoir plus à boire. Il posa la bouteille au sol et partagea ses pensées à ce "Penn".

"Bien, notre chasse-partie est donc scellé, Penn Nonce Paorg'. Que ce soit la volonté du premier ogre où non, il va falloir trouver un moyen de quitter les lieux. Si le bâtiment a l'air vide, c'est parce que tout les furets sont dans la cour, leur attention est captivé par ... quelque chose... Je ne sais du tout qu'est-ce que ça peut être.. Donc deux choses, il faut savoir qu'est-ce qui les captive tant, et sortir d'ici en évitant la cour."

Daragonis jeta un rapide coup d’œil autour de lui.

"Je ne connais pas cette ville, je suis arrivé juste ce matin. Tu ne sais pas si il y a un égout, où un réseau de mine qu'on pourrait éventuellement rejoindre d'ici ?"

En même temps que de parler, Daragonis fouillait les pièces précédentes à la recherche d'éventuels objets utiles, espérant dénicher une arme en meilleur état que la vinasse.

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Daragonis - Constitution : 5

Le breuvage n'était pas véritablement mauvais, mais il était clair que toutes ces années de remise ne l'avait pas arrangé. Le Draconide senti ses entrailles se réchauffer mais il finit sa part sans problème. Penn le considéra d'un œil mi intrigué, mi impressionné. Cependant, ses allusion sur le Premier Né Ogre le fit tout de suite réagir.

- "En doutes-tu ? Rugit Penn d'une voix qui fit trembler les divers amoncellements de vaisselle environnants. C'est la volonté de Gullfag, les signes sont clairs, maugréa-t-il d'un air sombre comme s'il parlait à lui même.

- Je ne suis pas ici depuis beaucoup plus longtemps que toi, Daragonis Ionorak. Je suis un égaré parmi les Humains d'Hiloroth. A chaque moment je me demande ce que moi et ma Panse somme bien venus faire ici...

J'ai entendu dire que les entrailles de la ville regorgent de passages, mais je ne saurai pas t'en dire plus, et je doute que moi et Elle sachions passer de tels chemin.

Et tes amis ? Par où se sont-ils échappés ?"

Daragonis - Vigilance : 15

La voix de Penn était grave et ronflante mais Daragonis parvint quand même à entendre des bruits de bottes qui s'éloignaient prestement, depuis l’extérieur. Il aurait reconnu entre mille le crissement des chausses de Furets.

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Daragonis ne fût pas spécialement étonné d'observer que l'ogre faisait partie de ce ridiculement vaste réseau de fourmis, persuadés par bien des aspects que des quelconques ancêtres avaient une influence sur leur devenir. Le draconide avait suffisamment vu d'écailleux stupides jeter leur or au fond d'un puit et espérer obtenir une grâce, ses mêmes individus finissaient souvent à la rue, où mort à cause de leur ruine. Quelque soit l'intelligence de l'ogre, le froisser d'avantage serait inutile, aussi Daragonis ignora le commentaire de l'ogre sur ce point.

Alors que Daragonis prêtait une oreille attentive aux propos de l'ogre, le déplacement aussi soudain que vif de l'armée des furets étonna le draconide qui espérait encore un peu de moment de calme avant d'être pressé par le temps, mais si une occasion se présentait il fallait la saisir, et tout de suite. Car il n'y aurait aucune échappatoire si tous les furets revenaient à leur poste.

Daragonis repensa à la dernière phrase évoquée par Penn. En se demandant qu'est-ce qui avait pu si subitement attirer l'attention des furets. Le groupe de prisonnier aussi peu discret qu'il était inefficace semblait avoir brillé une nouvelle fois, Daragonis s'attendait à voir le molosse draconide arracher des bouts de murs et les jeter sur les furets pour prouver sa virilité. D'autant plus que la direction des furets semblait coïncider avec les direction que le grand draconide prenait en montant l'échelle il y a quelques instants.

Il pris un léger sourire gêné et regarda l'ogre un instant sans rien dire, juste en lui indiquant de tendre l'oreille.

"Entends-tu le râle des bottes ? Mon avis est que mes 'amis' se sont échappés précisément à l'endroit de la destination de toute cette armée. Je ne doute pas de l’intérêt de marcher dans leur pas, mais à l'heure actuelle, je pense qu'il est plus judicieux de profiter du trou béant qu'ils viennent de créer dans la formation des furets pour nous-même nous faufiler.

Daragonis n'attendit pas d'avoir confirmation de l'ogre pour commencer à jeter un coup d’œil dans la cour récemment déserté par les furets. Il était nécessaire avant de progresser d'obtenir autant qu'informations que possible sur le positionnement des furets, leur mouvement, les issues offertes par la cour et qu'est-ce qui attirait leur attention.

- Daragonis avance dans la cour pour mieux voir, mais en prenant le minimum de risque possible, il s'arrêtera d'avancer bien avant d'être visible des furets, quitte à avoir moins d'informations.

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Daragonis s'approcha de la porte ouverte en grand. Personne. On serait entré et sorti d'un moulin plus facilement. Dehors en revanche, la grand place était noire de monde, mais le Draconide ne trouva la trace d'aucun Furet.

Toute la population avait les yeux rivés sur un gigantesque panache de fumée noir qui montait depuis les quartiers centraux de la Fourmilière. L'air empestait le souffre.

Une tape monumentale claqua dans le dos de Daragonis. Penn Nonce Paorg' s'approcha et son sourire s'ouvrit en long et en large sur ses dents limées.

- "Tu vois ? Le Premier-Ogre fait trembler la montagne pour couvrir notre évasion. S'il pouvait l'ouvrir en deux, que tous ces fourbes Furets y tombent... M'enfin, la voie est libre alors profitons-en. Où allons-nous ?

Tu te trouves sur la place du Cercle de Justice. (le 17 sur la carte de la Fourmilière).

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En réponse à l'ogre, Daragonis lui rendit un sourire joyeux.

"Ah ! Ah ! Tu l'as dis, encore un coup comme ça et je vais finir par devenir prêcheur."

Daragonis balaya du regard les ruelles qui quittaient cette grande place devant lui. Le draconide s'était vaguement documenter sur Hilorith au fil de ses pérégrinations, mais cela s'avérait rudement inutile tant cette ville semblaient être une caverne désorganisé de ruelles sombres partant dans tous les sens.

"L'ami, comme aucun de nous ne connaît cette ville, je propose simplement de nous enfoncer dans la foule, et de nous en sortir dans la ruelle la plus proche disponible. Je ne suis guère un spécialiste, mais cette odeur de soufre et cette fumée ténébreuse ne sont jamais annonciateurs de bonne nouvelle, et je préfère me tenir dans un endroit sûr avant d'essayer d'en apprendre plus...
Ah et oui... Tu as dis que ta Panse était à Hilorith non ? On pourrait essayer de la retrouver, si tu as une idée de leur emplacement."

Daragonis commença sans perdre de temps à s'avancer vers la foule amassée sur la grande place ainsi que vers ce terrifiant nuage noir qui couvrait les plafonds de la cité. Cette atmosphère digne d'un incendie monstrueux firent grimacer le draconide qui ressassaient de bien mauvais souvenirs liés à cette odeur nauséabonde, au moins pour une fois n'était-ce pas ses possessions qui flambaient dans un feu de joie.

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Le visage de Penn Nonce se figea un moment, et les flammes peintes sur sa tête entière faillirent s'agencer pour former la face de feu colérique. Mais finalement, la physionomie de l'Ogre se tordit en un large sourire.

— "Ma Panse ? Ah je comprends !.. Tu n'y es pas. Nous autres Ogres avons deux cerveaux, un dans le crâne, comme vous, mais un autre là dedans. Penn Nonce tripota les énormes bourrelets de son ventre. C'est un deuxième esprit, une deuxième âme, tu comprends ? Si tu ne l'écoutes pas, malheur à toi ! C'est pour ça que certains Ogres disent "Moi et Elle", ou "Nous".

Les Panses, en tant que tribus, tu n'en trouveras jamais ici, ni dans aucune ville d'Arathiel. Les Ogres ne vivent que dans les Thar-Grief, les Terres Sauvages comme ils disent ici.

Penn laissa échapper un interminable soupir. Puis il haussa les épaules.

Du reste, je te suis, Daragonis Ionorak. Éloignons nous le plus vite d'ici, les Furets qui m'ont ramassé me reconnaîtraient facilement. Qu'est ce qui se passe là-bas à ton avis ? Un Dragon ?"

Tout en parlant, les deux compagnons fendirent la foule vers le centre de la ville. Rapidement, il apparaissait que plus ils s'en approcheraient, plus leur progression serait difficile a travers la cohue massée entre les habitations croulantes.

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Alors que Penn se perdait en explication, Daragonis se frotta l'arrière de la tête et prit une mine quelque peu gêné de son erreur.

"Sss... Veuilez m'excuser pour l'erreur, je n'ai jamais réellement eu l'occasion de croiser la route d'un de vos confrères..."

A la suite de l'interrogation de l'ogre, Daragonis donna son avis sur la question de ce dernier.

"Si il y aurait effectivement un dragon, je doute que la foule parviendrait à préserver ce calme. Il semble plus probable qu'un gros batîment ait pris feu, où qu'un quelconques stock d'objet inflammable ait explosé... Pendant mon voyage vers Hilorith j'ai quelque peu perdu le fil du temps mais... J'ai entendu au détour d'une discution au marché, avant d'être emmené par les furets que le nouvel an était pour bientôt, peut-être même a t-il été fêté pendant notre captivité. La fête en question a pu dégénérer ?"

Daragonis et Penn continuaient péniblement à poursuivre leur chemin au milieu de la masse organique qui emplissait les rues.

"Il n'y a pas l'air d'y avoir de furet dans la foule, c'en est même étonnant, mais on ne risque rien ici pour le moment... Ceci dit je suis d'accord, je préfèrerais ne pas avoir à rester dans cette cohue générale. T'es plus grand que la foule, dis moi si tu vois une rue auxiliaire plus calme histoire de s'y engager."

Si Penn indique la présence d'un endroit un peu plus tranquille, Daragonis s'y dirigera.

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Penn Nonce - Vigilance* : 29
*Bonus 15% : Penn est très grand.

Daragonis était un Draconide de taille tout à fait normale, ce qui en faisait une personne un peu plus grande que la plupart des Humains. Penn Nonce, lui, culminait bien plus haut que cela et c'est sans mal qu'il dénicha une rue à l'écart de la foule.

C'était un étroit goulot qui serpentait entre la Grand-Place de Justice et la Salamandre, une des rues principales de la Fourmilière. Elle était flanquée de plusieurs énormes blocs rocheux, entre lesquelles se nichaient quelques habitations à l'aspect misérable. Il y avait une sorte d'échoppe d'où s'échappaient les miasmes pestilentielles de champignons. En face, une masure un peu plus large, tous volets fermés (en réalité, de simple panneaux de tiges tressées), tandis qu'un peu plus loin, c'était une grotte de toute petite taille, presque une alcôve, qui se nichait dans le creux de la Roche. Plus loin, la ruelle débouchait sur la Salamandre, noire de monde.

Ils étaient seuls ou presque : devant la grotte, un Nain à la moustache vermeille parlait avec un Juste en haillons. Plus près d'eux, un Drow à la cape sombre était adossé contre un des murs, bras croisés et l'air pensif.

— "Tu as raison, nous n'avons jamais vu de Dragon mais à mon avis, si il s'agissait de ça, on l'aurait tout de suite vu. Maintenant, il s'agit de savoir ce que nous allons faire. Je dois t'avouer que ma Panse et moi, dans l'immédiat c'est un bon petit plat qui nous irait bien. Je n'ai rien mangé depuis la taverne où j'ai été ramassé par les Furets."

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Daragonis jaugeait attentivement les 3 individus isolés de la foule, étrangement calme dans cette ruelle épargnée du tumulte générale. S'il en fut bien un dont la tête ne plaisait guère au draconide, il s'agissait du Juste. Les apprécier était dors et déjà une chose difficile, mais les pitoyables compagnons de cellule du draconide ont finit d'achever son avis négatif sur ses sales bêtes. Pendant que Daragonis était dans ses pensées, Penn parlait une nouvelle fois de s'alimenter.

"Ça fait également un moment pour moi que je n'ai rien eu à me mettre dans la gueule. Néanmoins on en revient au problème d'être des nouveaux venu ici, donc de ne pas savoir où perdre quelques druck pour se remplir le gosier... Et de ne pas avoir le moindre druck en poche accessoirement...
J'ai dans l'idée de demander au nain juste ici notre chemin, après tout c'était leur ville, ils doivent bien la connaître."

Daragonis s'approcha du nain et du juste en pleine discutions, mais s'arrêta en chemin devant un Drow à l'apparence bien banale pour sa race. Il estima quelques secondes l'idée de le tirer hors de ses pensées, mais il savait qu'il ne saurait être autre chose qu'une perte de temps, ses spécimens ne sont pas du genre à indiquer le chemin, et que les ogres n'avaient guère la réputation d'apprécier ses oreilles pointues non plus. A proximité du nain, Daragonis attendit qu'ils achèvent une phrase pour que l'interruption soit la moins gênante possible.

"Excusez-moi d'interrompre votre échange, mon ami ogre et moi-même sommes arrivés récemment en Hilorith et nous cherchons un endroit où nous restaurer, vous n'auriez pas connaissance d'une enseigne de ce genre dans les environs ?...
Et vous ne sauriez-pas quelle est l'origine de cet épais voile de fumée et de cette agitation dans les rues ?"

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Le Nain eu d'instinct un mouvement défensif, comme si Daragonis avait voulu lui dérober quelque chose, mais quand ce dernier parla, le moustachu éclata de rire.

— "Par Arthas, toi t'es un nouveau, ou alors c'est que le Mythril ne brille plus ! Déclara-t-il d'une voix rocailleuse. Si tu causes comme ça ici, on va te prendre pour un espion de l'Orée ou je ne sais quoi... Pour grailler un bout, tu peux aller à La Reine, c'est sur la grande route tu peux pas la rater.
Sinon qu'est ce qu'il y a de proche dans le coin ?... Le Tonneau Percé, y te remplissent surtout le gosier mais ils ont aussi des tranchoirs aux champignons. C'est juste à coté, à l'embranchement de la Salamandre et de la Coudée.

Le Juste en face renchérit :

— Dans la Rue du Ver, il y a aussi Le Ver Solitaire, c'est une auberge pas trop mal. Ils ont même de la viande. Pas très fraîche, mais pas très chère non plus. Quant aux fumées là... On en sait rien. On se disait que ça ressemble à une sorte d'explosion. On sait jamais ce qu'ils trafiquent dans ce coin là."

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"Le Mythril n'a jamais brillé d'un éclat aussi aveuglant alors."

Daragonis écouta les deux spécimens qui lui parlait, c'était une bonne chose qu'ils aient la sympathie de répondre, avec l'excès de chance dont le duo de marchand avait profité depuis un moment, il craignait qu'elle ne chute brutalement d'un seul coup. Une fois que les deux locaux finirent de faire part de leur expertises culinaires, Daragonis les remercia en tentant de modifier quelque peu son ton, il faudrait de toute évidence s'adapter aux us et coutumes d'Hilorith, semble t-il plus sympathique que celles en vigueur à Kanarath.

"Merci, de là où je viens c'était plutôt rare qu'on réponde à un étranger qui demande son chemin... Tu parles de quel quartier quand tu dis 'On sait jalais ce qu'ils trafiquent ici ?' Ils fabriquent des explosifs à l'intérieur de la ville ?"

Daragonis se retourna en direction de l'ogre.

"Je préfèrerais ne pas avoir à trop traverser la foule, il n'y a apparemment que le 'tonneau percé' qui soit accessible quasi immédiatement à la sortie d'une ruelle. Ça me semble être la meilleure direction à prendre pour le moment, à moins que tu ais une meilleure idée ?"

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— "La boisson, c'est une nourriture avant tout, non ?" Penn avait l'air enchanté à l'idée d'avaler quelque chose.

Le Tonneau Percé n'était en effet guerre loin, et même si Daragonis fut certain d'avoir entrevu la trogne de deux des Furets qui l'avaient emmené aux prisons traîner parmi la foule, ils arrivèrent devant la taverne sans encombre.

C'était une masure croulante faite d'un torchis de glaise et de paille séchée. Surmontée d'un étage à la stabilité incertaine, le bâtiment se nichait entre deux gros immeubles mal assis, à l'embranchement de la Salamandre et de la Coudée. Il avait deux petites fenêtres couverte de saleté et une porte entrouverte qui avait l'air de tenir sur ses gonds par la volonté d'une quelconque Erelith. Au dessus de l'ouverture, une pancarte arborait une peinture au réalisme discutable qui semblait représenter un tonneau.
La devanture était encombrée d'un grand agglomérat de personnes diverses qui regardaient le nuage de fumée, à grands renforts de commentaires et d'exclamations bruyantes.

De fait, l’intérieur était relativement vide. C'était assez petit, simple et poussiéreux. L'air saturait les effluves de bières et l'odeur du tabac. Trois tonneaux et une grande planche faisait office de comptoir alors que les tables et les chaises consistaient en très grande partie de matériaux de récupération.

Un Nain que tout indiquait comme le propriétaire de l'établissement les dévisagea d'un œil torve. Aussi large que haut, il arborait un crâne aussi chauve qu'un menton touffu. Deux énormes bracelets de bronze ornaient ses bras velus.

— "Je veux pas vous voir ici, avec cette face de suif collé à vos bottes" Déclara-t-il d'une voix qui avait la délicatesse de l'eau bouillante sur du cuir.

— Pas de panique Magnyr, dit une voix derrière Daragonis et Penn Nonce. On vient pour parler marchandage. Le Nain fit les gros yeux mais haussa les épaules et continua de ranger quelques choppes dans ses étagères.

C'était le Drow aperçu quelques instants plus tôt dans la ruelle. Il avait le visage long et sombre, couturé de vieilles cicatrices. Ses yeux flambaient d'un orange vif et quelques mèches d'un blanc d'ivoire tombaient des ombres de sa capuches.

— Permettez moi de vous offrir une corne de bière, et nous parlerons d'affaires qui pourraient bien vous intéresser."
Il désigna d'une main ganté une table dans le fond de la salle.

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Les drow avaient le mérite d'énerver Daragonis. Non seulement celui-ci se permettait-il de le suivre discrètement, mais il avait le culot de réduire en miette l'occasion que Daragonis attendait de pouvoir assommer quelqu'un et de piller son stock de bière. Daragonis se retourna en direction du drow d'un air dérangé, il regarda rapidement ses vêtement, s'il portait une arme et où il pouvait éventuellement en cacher. Daragonis avait une mauvaise impression vis-à-vis de ce nouveau camarade offreur d'alcool, se faire filer sur toute la longueur de la ruelle n'était qu'un détail par rapport au "marchandage" dont il était sujet, comment le Drow savait que les deux compagnons étaient marchands ? A moins que ce n'était qu'un hasard. Quoiqu'il en soit l'appel de l'alcool convaincu Daragonis d'écouter ce dont l'elfe cavernicole avait à parler.

Le draconide lança un regard suspicieux au Drow, puis dériva ses yeux vers Penn qui semblaient avant tout être intéressé par l'idée de remplir son estomac. Daragonis avança calmement en direction de la table indiquée par le Drow, en balayant son regard de gauche à droite pour observer la configuration de la pièce, en profitant pour jauger un peu le nain hostile au comptoir. Une fois arrivé à la table, Daragonis s'assit le siège le plus proche de la sortie, et il tourna son regard vers Penn et l'elfe noir.

"Pourquoi ne pas nous avoir interpelé dans la ruelle ? Cela aurait été un endroit bien plus calme pour échanger, peu importe le sujet évoqué..."

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Daragonis — Vigilance : 27
Drow — Discrétion : 70*
*bonus, armes discrètes.

Le Drow arborait un large manteau qui avait plus l'allure d'une cape sombre, le genre d'habit parfait pour cacher une lame ou deux. C'était le cas ici, même si le Drow faisant en sorte que cela ne se voit pas de trop, sa ceinture était flanquée d'un poignard de chaque coté.

Penn Nonce avait complètement quitté la conversation, il semblait que l'attrait du comptoir avait occupé la totalité de son attention, et il conversait déjà avec le tenancier. Le Drow le suivit du coin des yeux avant de refixer son regard de braise sur Daragonis en haussant les épaules.

— J'ai vu s'échapper par les toits du Cercle un groupe de personnes. Intrigué, j'ai observé de plus près et je vous ai vu sortir par la porte principale, des Laisser-passer dans les poches. Personne ne faisait attention a vous, mais grâce à Ust'Tlu, j'ai de bons yeux.

Mais je ne suis pas un fol, jamais je n'aborderai un Draconide et un Ogre dans une ruelle anonyme. Ici, c'est bien mieux : du monde, des témoins, quelques connaissances même... Autant d'éléments qui vous feraient réfléchir à deux fois avant de me fracasser le crâne, si l'envie vous en prenait.

Voyez que je prends mes précautions, je ne suis pas moins méfiant que vous. Mais si je vous suis jusqu'ici, c'est parce que j'ai une affaire juteuse à vous proposer. Vous êtes prêt à écouter la suite ?"

Le Nain du comptoir avait l'air d'avoir retrouvé un semblant de bonne humeur, il semblait intéressé par ce que lui racontait Penn. Le reste de la pièce était plutôt désert, tout le monde étant devant la taverne pour observer les fumées qui n'en finissaient pas de grossir.
La salle était plutôt petite, il y avait une demi douzaine de tables et la seule décoration au mur était une torche vacillante. Derrière le comptoir, il y avait un grand étalage de diverses boissons, quelques rangements croulants. Aucun autre accès que l'entrée toute proche de Daragonis.

Parmi les gens déjà attablés, il y avait cet Humain à la jambe de bois. Gras et cireux, il était presque caché par la pile de choppes vides qui encombrait sa table. Il fixait Daragonis d'un œil vague.
Plus loin, un trio d'humains vêtus comme des traits de misères jouaient aux dés, enfin devant une des minuscules fenêtre il y avait un Draconide sensiblement plus vieux que Daragonis qui parcourait des yeux les divers parchemins qu'il avait étalé devant lui.

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Daragonis observait les fait et gestes du Drow, accompagnait son regard en direction de Penn lorsque celui-ci se détourna, puis le regarda à nouveau dans les yeux lorsque leur regards se recroisèrent. Lorsque le Drow eût finit d'étaler son magistrale intellect. Le draconide fronça les sourcils et regarda ailleurs un court instant.

"Ainsi ils ont réussi à passer par les toits finalement... Voilà qui explique la disparition de tous ses furets... Et l'endroit où est probablement parti mon épée..."

Daragonis redirigea son attention en direction du Drow, regardant encore une fois vivement les lames équipés à sa ceinture, puis il le regarda à nouveau dans les yeux après une courte pause de réflexion.

"Vous m'avez l'air d'avoir un avis bien sombre sur les Draconide, et bien incorrect... Si ce contrat était si juteux que vous le supposiez, probablement aucun de ses barbares bouffeur d'or que nous sommes n'aurait pu refuser l'offrande qui lui serait offerte sur un plateau d'argent. Mais il faut croire que l'offre semble loin d'être si succulente que cela pour nous.

A en juger par le fait que vous nous proposiez un marché en ayant pour unique information sur nous notre escapade dans le cercle et le contenu de nos poches. Je dirais que le deuxième point est votre principale préoccupation. Vous souhaitez amener ses laisser-passer à quelqu'un en particulier, où les revendre illégalement à certains nouveaux arrivant, quelque chose comme cela non ?"

Daragonis observa une nouvelle fois rapidement la pièce, en figeant quelques instants Penn du regard, qui semblait s'être entiché d'un nouvel ami barbu, lui qui l'aurait pourtant bien fait dégager de la taverne quelques minutes plus tôt. Il faut croire que le nain était l'une des connaissances notables du Drow. Daragonis regagna ensuite du regard de son comploteur favori, le fixant d'un air aussi sérieux que lui, avant d'adoucir son visage d'un léger sourire.

"Et bien je vous en prie, dites-moi tout sur votre affaire, quelle que soit sa nature vous semblez être convaincu de son génie, j'en suis tout ouïe.

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Le Drow ne laissa transparaître aucune forme d'émotion, n'étaient les ombres oranges de ses iris qui changeaient parfois de formes.

— "C'est un commerce compliqué. Bon nombre des laisser-passer de la contrebande sont des faux plus ou moins grossiers, d'autres sont vrais mais ils sont passés par tellement de mains que même ces idiots de Furets les reconnaissent.

Vous qui venez tout droit de la source, vous devez avoir au moins quelques pièces dignes d'intérêt...

Le contrebandier fut interrompu par un grand tremblement. Penn venait d'orner la table de deux grandes pintes de bières, et d'un tonnelet bien plus volumineux en prime.

Qu'est ce c'est que ça ? Questionna le Drow avec un agacement mâtiné de dédain.

— Ho ho... Vous avez bien dit que vous nous offriez un rafraîchissement si nous daignions vous écouter ? J'ai l'impression que c'est exactement ce qu'est en train de faire mon amis."

Le Drow foudroya Penn Nonce du regard et rajusta nerveusement sa capuche tendis que l'Ogre s'assis aux cotés de Daragonis. Le tabouret grinça de façon inquiétante.

— "J'étais justement en train d'engager les affaires avant que vous m'interrompiez. Ce que j'ai à faire avec ces papiers ne vous regarde pas, d'ailleurs je ne vous achèterai rien, et surement pas ici : le moindre Druck peut vite faire tourner les têtes dans ce genre d'endroit.

Non... C'est à mon supérieur avec qui vous ferez la transaction. Si transaction il y a à faire bien sûr. C'est pour ça que je suis là devant vous : je veux voir la marchandise et savoir de quoi il en retourne avant d'aller plus loin. Si les documents sont de mauvaise facture je ne vois aucun intérêt à continuer cette conversation. Par contre, si ils valent quelque chose... Je puis vous assurer que vous avez tout intérêt à travailler avec moi plutôt qu'avec les Côteries de la Fourmilière. Ces gens là vous plantent une lame dans le dos à la moindre occasion.

Alors... ces papiers, peut-on les voir oui ou non ?"

Penn, son tonnelet aux lèvres, jeta un regard en coin à Daragonis. Il avait l'air amusé de la situation.

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A l'instant où le Drow finit de parler, Daragonis pris une face exagérément étonné, semblant jouer la comédie. Son expression se mua progressivement en un visage concentré. Il rendit à Penn son regard avant de centrer son attention sur le comploteur, sans s'intéresser à l'alcool déposé sur la table.

"Permettez-moi d’émettre une hypothèses des plus banals. Vous admirez les laisser-passer, qui vous conviennent à merveille. Moi et mon ami nous vous suivons jusqu'à votre... "supérieur", et lorsque nous sommes isolé et seul dans un bâtiment isolé et sûrement abandonné depuis des lustres, entouré par les vôtres, vous nous tuez, où au moins videz nos poches avant de nous jetez à la rue sans le moindre égard pour la bienséance d'une transaction honnête. Vous qui êtes si méfiants, vous devez comprendre notre point de vue j'imagine, non pas que je doute de l'honnêteté de celui pour lequel vous travaillez, mais que je craigne qu'il choisisse de toute évidence l'option qui l'arrange le plus.

Ce point dans la transaction étant éclaircit, passons au suivant. Je me fiche bien de savoir ce que vous voulez faire de ses papiers, croyez-le bien. En revanche je n'ai toujours pas connaissance de ce que j'obtiendrais en retour. Après tout, vous venez et proposez votre marché, voyant probablement en la personne d'un draconide un reptile stupide ne souhaitant que la richesse, et évoquez des drucks mais... Qui vous dit que je souhaite des druck ? Ses laisser-passer peuvent m'apporter quelque chose de très intéressant, et qui ne s'achète pas, et comme je n'ai pas à savoir ce que vous voulez en faire, vous n'avez pas à savoir non plus.

Cependant, une chose qui nous concerne mutuellement est la suivante : Qu'avez-vous à m'offrir ? S'il ne s'agit guère plus que d'une maigre poignée de druck, je crains que l'idée de vous suivre dans une possible embuscade est franchement peu plaisante, et surtout peu rentable, et c'est bien tout ce qui m'intéresse actuellement. Alors avant toute évaluation de la marchandise, je souhaite savoir les termes exacts de la transaction, quand, où, comment, et pourquoi l'accepter ?"

Une fois finie, Daragonis plaça son coude gauche sur la table devant lui, et plaça à hauteur de sa bouche sa main, se grattant paisiblement le menton, le sourcil gauche légèrement haussé pour montrer son interrogation quant à la réaction du drow.

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Daragonis - Marchandage* : 69 /// Drow - Volonté : 52
*bonus 20% (tisseur de combine)

Les yeux du Drow se rétrécirent dans l'obscurité de la cagoule.

— "Dur en affaire, souffla t'il de mauvais gré. Mon chef travaille seul, ou presque. Il veut développer son commerce à l'écart des grands Barons de la Fourmilière. Croyez bien qu'il est bien plus méfiant que vous. Il est chasseur de trésor, mais il a besoin de laisser passer fiables pour ses activités...

— Quels genre de trésors ? Grommela Penn entre deux goulées. Le Drow lui décocha un regard torve.

— Reliques, artefacts magiques, pierres et métaux précieux... Tout ce qu'on peut trouver dans les tréfonds d'Hiloroth. Il s'apprête à partir d'ici peu pour une nouvelle expédition clandestine, il a besoin d'acolytes de confiance, et qui soient capables de circuler dans Hiloroth sans être inquiétés, d'où l'intérêt de documents de bonne tenue.

J'en ai déjà bien trop dit. Vous ne me faites pas confiance, parce que je suis Drow. C'est de bonne guerre : j'ai effectivement sauté sur l'occasion car vous êtes un Draconide et j'ai de l'or. Mais si je me suis trompé, peut être que vous aussi. Tous les Drows ne sont pas de froids assassins.

Repartons sur de nouvelles bases. Qu'est ce que vous voulez ?"

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Daragonis réfléchit un instant avant de répondre au Drow, il observa la pinte de bière apporté par Penn de son côté de la table, se perdant dans les ondes agitant la surface du fluide. Il releva rapidement la tête et répondit enfin au Drow.

"Vous prendre pour assassin en raison de votre nature de Drow ? Bien peu pour moi, personne ne m'inspire confiance, ni Drow, ni Humain, ni Draconide, ni Poisson, ils sont tous capable de tuer, d'arnaquer, de manigancer et de réfléchir. Je me contente de juger les personnes à ce qu'ils portent dans leur crâne et à leur ceinture, et les deux petites choses tranchantes qui s'y trouvent ne m'inspire pas à faire preuve de la plus grande des confiance.

Vous ajouterez cela à votre compte de méfiance j'imagine... Mais bien, en toute honnêteté, cela m'étonne que vous partagiez autant d'informations à quelqu'un d'aussi peu rentable en temps pour vous que ma personne... Ma curiosité est piquée, et je me souviens que vous n'aviez aucun intérêt à poursuivre cette discutions sans pouvoir vérifier l'objet de votre intérêt, alors..."

Daragonis saisit rapidement deux laisser-passer dans sa poche et les déposa calmement sur la table, les faisant glisser en direction de l'acolyte chasseur de trésor en attente de son évaluation de la marchandise.

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Le Drow réceptionna discrètement les deux documents et jeta quelques regards alentours avant de les observer dans les moindres coutures

— "Ils ne sont pas formidables, mais ce sont des papiers bien plus respectables que les torchons qu'on a osé me proposer ces derniers temps. Je suis d'avis qu'il feront l'affaire aux yeux de mon supérieur.

Venez avec moi, je suis persuadé que vous pourrez obtenir quelques objets intéressants contre plusieurs de ces laisser passer. Mon chef possède toute sorte d'objets mystérieux qu'il a ramené des profondeurs... Nous devons simplement nous faire confiance. Vous avez vos crocs et vos écailles, l'Ogre à ses muscles. Ce sont vos armes, moi j'ai les miennes."

A ce moment, une véritable garnison d'hommes en vestons bleuâtres entrèrent en trombe dans l'échoppe. Le furet caractéristique brodé au centre de leur poitrine ne pouvait laisser leur identité confondue. Les miliciens étaient au moins une demi dizaine, et d'autres arrivaient encore, tous armés de bâtons et de piques.

— "Te voila, grosse barrique ambulante ! Tu croyais t'en tirer aussi facilement ? Dit l'un des Furets. Puis s'adressant tant au patron Nain outré qu'à l'assistance toute entière, il poursuivit : Ce gros goret est coupable de meurtre d'Humain, et d'évasion. Retournez tous à vos godets et l'ouvrez pas !"

Penn s'était levé si brusquement que son tabouret s'était fendu en plusieurs parts. Le Drow lui, s'était engouffré au plus profond de sa capuche, après avoir rendu les papiers à Daragonis dans la précipitation la plus extrême.

— "Chef, dit l'un des Furet, un bonhomme carré que Daragonis avait l'impression d'avoir déjà vu. L'écaillé à coté, on le connait pas ? Il était pas dans la Cage des autres évadés ?

— Certainement pas, décréta Penn Nonce. Je ne connais pas ce Draconide, on vient tout juste de faire connaissance autour du houblon... Du reste je... je plaide coupable. J'accepte de vous suivre et de recevoir le châtiment que je mérite au regard des Lois des Hommes.

Penn Nonce - Barratin : 36
Chef Furet - Volonté : 76

Le milicien regarda Daragonis en plissant les yeux d'un air mauvais, puis finit par beugler :

— Que t'acceptes ou pas, on te demande pas ton avis sac à merde ! 'Rien a carrer de ton écailleux, c'est toi qu'on veut. Les gars, ramassez moi ça et vite."

Les Furets saisirent à plusieurs l'Ogre, sans grand ménagement. Ce dernier décocha un regard féroce à Daragonis, comme pour lui ordonner de ne rien faire. La troupe passa le pas de la porte sous le regard indiscret des clients.

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