2.0 - Rencontre avec Hiloroth

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"Dégages de là merdeuse !"

Juste après ces mots, un choc vint la projeter sur le côté. Trop occupée à ramasser viande et œufs encore intacts, Myrha n'eut pas le temps de réagir ou d'esquiver quoi que ce soit. Elle parvint à conserver son équilibre et à se relever, mais à quel prix ? Elle venait de laisser tomber les denrées qu'elle avait commencé à collecter et elle ne put qu'observer avec indignation des œufs s'écraser à ses pieds, et la viande par dessus.

Face à elle, un nain la toisait, le visage empourpré par la colère. Son partenaire semblait plus sensé et tentait de le raisonner, mais la magicienne n'en eût que faire. C'était l'affront de trop.
Elle s'apprêta alors à lui sauter à la gorge mais une phrase l'arrêta nette.

« Personne, personne n’agresse cette Femme. »

A à peine un mètre d'elle, Peter abattait son épée vers le nain qui l'avait poussée. Aux yeux de la demoiselle, le temps sembla se figer. Elle rêvait, non ? Peter n'allait tout de même pas abattre un innocent, c'était tout bonnement impossible. Il n'avait fait que la pousser, après tout. Mais alors, pourquoi cette épée ne semblait pas vouloir s'arrêter ? Pourquoi est-ce que le Comte assénait cette sentence sans la moindre once d'hésitation ?

Oui, ce nain était une ordure et elle comptait le faire payer, elle s'était imaginée en train de le marteler de coups de poing ou de l'étrangler mais... pas ça. Il fallait qu'elle l'arrête mais tout se passait trop vite, ça et ses foutues jambes qui refusaient de bouger...
Est-ce que par sa faute, quelqu'un d'autre allait mourir ?

"Non !"

Plus vite que le reste de son corps, les cheveux de Myrha s'animèrent et fondirent vers l'arme du Comte. Si elle pouvait la lui arracher des mains, la dévier ou quoi que ce soit... Il fallait qu'elle y arrive ; avant qu'il ne soit trop tard et que son ami ne devienne un réel meurtrier à ses yeux.

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Pour Myrha comme pour toutes les personnes assistant à la scène le temps s'étira pour ralentir face couperet grotesque qui s'abattait sur le Nain, levant son bras droit comme pour se défendre dans un geste réflexe. Prise d'une soudaine panique, la magicienne fit vriller ses cheveux d'une nouvelle magie apprise au sein de l'Ordre pour venir frapper d'acier, la lame meurtrière de Peter.

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La chevelure de métal de Myrha heurta avec vigueur le sable tranchant sans arriver à le détourner suffisamment de sa trajectoire. Si le geste était là, il manquait de force pour rivaliser avec le Comte sanguin qui se tenait debout presque face à elle. Déviant légèrement la lame, elle aurait cependant le réconfort de savoir qu'elle avait tout tenté, excepté gardé son calme elle aussi, face à la situation initiale. Mais déjà le souvenir lointain de la scène disparaissait alors qu'un liquide chaud, rougeâtre et poisseux venait gicler sur son visage et ses vêtements. L'avant bras du Nain avait été sectionné net en son milieu dans une diagonale dangereuse, voyant s'envoler au dessus de Peter la paluche blanchissante du barbu aux yeux exorbités. Non contente de sa première taillade, la Dune, de la longueur de sa lame s'enfonça sur le haut de l'épaule droite du pauvre infortuné ouvrant ses vêtements et sa chair comme un rien du haut de son buste jusqu'à son abdomen provoquant un éclat d'hémoglobine soudain.

" Blötdir ! .. mon frère relèves toi ... pourquoi ? ... ouvres les yeux... "

Le visage, la tête, le torse et toute la partie face de Peter était recouverte du fruit de son attaque, le rendant méconnaissable et horriblement menaçant pour les gens alentours dont un bon nombre hurlaient déjà à l'assassin. Le Nain gisait au sol sans conscience, son confrère à ses côté les yeux larmoyant observant son bourreau en priant pour ne pas subir le même sort. Il appliquait ses mains pour presser l'énorme plaie béante sur le torse blessé, sans savoir si ce qu'il faisait avait seulement une réelle utilité. Les yeux étaient figés, prisonniers de Peter et de la scène infâme qui venait d'avoir lieu. Les travailleurs reculaient en appelant à l'aide, plusieurs voix s'élevèrent de la foule inaudibles aux oreilles des deux comparses encore dans le temps de l'action. Déjà des gardes privés accouraient et les nombreux employés alentours venaient jeter un regard curieux sur la découpe qui se faisait là...

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La lame avait fusée, comme ses bras l’avaient ordonné en direction du Nain, la sentence allait arriver et au lieu d’essayer d’esquiver, l’agresseur de Myrha cru bon de simplement lever son bras en défense. Mais la Magicienne décida de s’interposer de sa magie capillaire, pourquoi donc ? Etait-ce une mauvaise manipulation de sa part ou une volonté de prendre sur elle une fois de plus ? Il était peut-être temps pour elle d’avoir un peu de fierté et de savoir s’assumer. Le geste du Chevalier ne fut donc pas arrêté qui partit en direction de la cible.

La lame traversa le bras avant d’aller se loger dans le torse de l’homme, dans un éclat d’hémoglobine plus qu’important. Le coup était mortel et le Guerrier n’avait pas visé autrement. Il savait de son expérience de la guerre qu’il n’était jamais bon d’avoir un adversaire qui se relève. Le vendeur n’avait pas menti sur l’efficacité de la Dune qui tranchait presque aussi bien que la lame Oswald. Alors que le Nain chuté sur le sol et que la foule autour d’eux commençait à s’agiter. Le Comte se redressa du coup qu’il avait porté en utilisant tout le poids de son corps. Restant en posture de combat, mais n’adressant aucune animosité au frère de sa victime, le Noble prit une grande inspiration, relâchant la montée d’adrénaline qui lui avait fait tant du bien pour prendre la parole d’une voix puissante et autoritaire

« Gardez votre calme ! Ce nain a agressé physiquement et verbalement une membre de la Noblesse et de l’Ordre. »

Son arme toujours en main, son regard se tourna finalement vers Myrha avec un signe d’incompréhension alors qu’il nettoyait le sang présent sur son visage de sa main libre et de sa manche. Il était toujours bien entendu sur ses gardes, mais pas de la Magicienne, de ceux qui l’entoure. Ils auraient tout le temps de discuter plus tard si elle avait quelque chose à redire. Il se contenta de déclarer à son intention tout en lui faisant un signe de tête en direction de leur destination.

« Allons, on a du travail. »

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Si son corps et son esprit n'avaient pas eu le temps ni réagir ni de comprendre réellement la situation, la magie de Myrha, elle, avait été d'une efficacité rare. Ses cheveux avaient heurté la lame du Comte avec un son métallique. Mais le coup de Peter était juste trop puissant, trop précis, trop mortel.
Dune avait tranché dans le nain avec une efficacité presque irréelle, suffisamment pour que la magicienne s'attende à voir le nain se relever, indemne, si elle clignait des yeux. Mais c'était tout sauf une illusion ; le sang qui recouvrait le Noble en était la preuve.

Autour d'elle, des cris s'étaient élevés, les gens fuyaient laissant place aux plus curieux ou au plus courageux. Myrha, elle, demeurait tétanisée, fixant le nain qui se vidait de son sang à ses pieds.
La voix autoritaire de Peter s'éleva à côté d'elle, incitant les gens à garder leur calme et que ce nain était fautif car il avait agressé une Noble ; une Noble qui vivait dans les Capes quelques semaines auparavant ; une ancienne Mage illégale qui s'était infiltrée au Bal d'Hiloroth. De plus, il l'avait simplement poussée, elle n'avait même pas été blessée. Les vies du peuple valaient-elles si peu qu'un simple caprice des Nobles pouvait suffire à les ôter ? Et dire que Peter lui avait sortit des belles tirades, affirmant que toute vie était précieuse...

La demoiselle tourna la tête en direction de son compagnon. Celui-ci l'observait avec incompréhension, comme si ce qu'il avait fait lui semblait complètement normal. Le visage encore maculé de sang et affichant une indifférence non feinte, il l'effrayait, et quand il déclara « Allons, on a du travail. », Myrha fit un pas en arrière.
Elle ne reconnaissait pas là l'homme qu'elle considérait comme son ami et pour lequel elle avait voué une admiration sans bornes. Au final, elle ne l'avait peut-être jamais que vu à travers cette admiration aveugle. Là, il ne valait pas mieux que les autres Nobles qu'il blâmait.

La main de la jeune femme était venue nerveusement se refermer sur la garde de la dague qui reposait au fond de sa poche tandis qu'elle planta son regard dans celui du Comte.

"Non. J'ai du travail. C'était une erreur de te demander de me suivre." déclara-t-elle d'une voix dans laquelle résonnait une colère froide. "Et si tu souhaites récupérer de l'argent pour soigner ta mère, il y a toute une foule à égorger, ici, vu que ça n'a pas l'air de te déranger."

Elle commença à s'éloigner quand elle s'interrompit.

"Et si tu comptes me suivre, alors c'est moi qui t'ouvrirais la gorge."

Ses cheveux étaient restés longs d'un bon mètre et conservaient toujours cet éclat métallique, preuve qu'elle était toujours prête au combat... même contre celui qu'elle avait considéré comme son ami.
En passant au niveau du nain, elle lâcha un sincère "Désolée" presque inaudible et reprit sa route.

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La foule avait échappé plusieurs jurons à l'encontre du Comte en guise de réponse. Il semblait là que son élocution ne pourrait en rien atténuer le climat étrange qui régnait. Myrha s'exprima vivement elle aussi visiblement choquée par l'action de Peter puis, effectuant un pas en avant elle marqua une pause. Tremblant soudainement, le Nain, les mains collantes du sang du défunt se releva d'un bond, hurlant sur Peter sa rage et sa tristesse. Les poings serrés, il postillonna devant lui tout en criant son mal sans s'arrêter.

" Allez crever enflures de Nobles Humains !
Vous avez la mémoire bien courte et le respect d'un tas de crotte !
Jamais je n'oublierai ton visage fils de putain !
Tu iras nourrir les charognards toi et ta famille d'assassins ! "

Les têtes étaient plus nombreuse et déjà filait dans les rangs des voix expliquant le meurtre d'un cocassier Nain par un Noble au prétexte d'une bousculade non volontaire. Trois groupes de gardes se tenaient déjà en avant tenant en main leurs matraques ou lames courtes avec l'envie visible d'en découdre. L'un d'eux au crâne rasé et au visage balafré crachat au sol tout en pointant en direction de Peter sa pointe, affichant une main tatoué par le mot "Mort" inscrit sur ses phalanges.

" Tu vas pas loin joli Sire, t'es pas chez toi ici, et personne ne massacre nos amis sans en payer le prix. "

A une dizaine de mètres de vous, s'avançant prestement, un Elfe leva les bras au ciel pour attirer l'attention tout en sifflant très fort. Il portait un costume de travail souillé de sang et l’accoutrement des découpeurs de viande. Repoussant ses cheveux sales de devant ses yeux, il dévoila un visage fin et séduisant tout en prenant la parole sur un ton assuré et haut.

" Ron à raison ! Voilà trop longtemps que la Couronne et les Bourgeois nous oppriment avec leurs lois et les labeurs !
Nous leur préparons leur boustifaille sans jamais en connaitre le gout !
Nos enfants ont faims et eux viennent ici nous tuer pour leur plaisir !
Aux armes bonnes gens ! Il est temps de leur faire payer ! "

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Levant les bras en direction de la voûte il ferma le poing et hurla un grand coup, vous permettant d'apercevoir sous sa manche, une marque ou un tatouage en forme de tête de Dragon. Derrière lui dans la foule compacte c'étaient approchée une patrouille de Furets qui, à l'entente des divers propos et en observant la colère des gens augmenter, tentaient de se retourner pour quitter les lieux sans vous prêter la moindre attention. L'horreur et la stupeur des premiers observateurs avait laissé la place aux revendications et aux réformateurs révolutionnaires des Boucheries. Entouré par le monde plusieurs personnes s'extirpaient de la masse pour se distinguer dans la rue armé d'outils tranchants et injuriant Peter et toute la Noblesse.

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Myrha s'arrêta presque immédiatement quand elle entendit les menaces du nain et toutes les clameurs qui s'ensuivirent. En quelques secondes à peine, la foule s'était amassée, armée et menaçait désormais Peter ainsi que la Noblesse toute entière. La magicienne assistait à un début de révolution.
La cause de tout ça ? Elle.
Mais elle n'avait pas le temps de se soucier de savoir qui était à l'origine du massacre qui allait se dérouler. Que ce soit Peter, elle ou cet Elfe qui soit à blâmer, dans l'immédiat la demoiselle ne voyait qu'une chose, une scène irréelle à laquelle elle devait mettre fin. Et si elle ne faisait rien, le sang inonderait les rues d'Hiloroth.

En toute honnêteté, si elle avait entendu les harangues de l'Elfe quelques semaines auparavant, elle aurait sans nul doute été de son côté immédiatement. Mais depuis son passage au fer à Cheval, Myrha avait appris que le monde était plus compliqué que simplement "des bons et des méchants" ; là, elle ne voyait que des idiots, qu'ils soient Nobles ou roturiers et ces idiots là, c'était ceux que Myrha souhaitait protéger.

Encore emplie par une certaine colère, et sans savoir vers qui la diriger, la magicienne ne remit même pas en question le premier plan qui lui vint en tête.
Après un ultime "Putain" presque inaudible, elle s'approcha de l'Elfe qui avait invité les foules à se révolter d'un pas décidé. Elle avait vu le tatouage de Dragon de celui-ci et avait l'étrange impression que cet individu avait attendu une occasion de ce genre depuis longtemps. Et bien soit, elle jouerait son jeu.

"Qu'est-ce que tu fous, bon sang ? A part envoyer encore plus d'innocents à la mort, ça sert à quoi ce que tu fais ?" commença-t-elle d'une voix ferme mais suffisamment basse pour que seul l'Elfe puisse l'entendre. "Les soldats vont embarquer pour Falryn dans quelques jours et tu veux tout foutre en l'air en attirant leur attention maintenant ? Si tu veux vraiment combattre la Noblesse, j'ai tous les contacts nécessaires à ça, mais ça n'aura aucun sens si une bande de crétins ruine tout aujourd'hui !"

"Calme moi cette foule, je m'occupe d'arrêter mon... "Partenaire"."

Myrha avait volontairement laissé l'elfe libre d'interpréter ce dernier mot comme il le souhaitait. A peine avait-elle fini cette phrase qu'elle tourna les talons et avança vers le Comte, bien décidée à être la seule à l'immobiliser. Elle ne souhaitait pas le tuer, bien évidemment, mais les évènements récents l'avaient tant bouleversée qu'elle ne souhaitait pas le sauver non plus ; elle voulait juste qu'il arrête de tuer davantage, et qu'il n'envenime pas la situation plus qu'elle ne l'était déjà.

HRP:

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Les événements qui suivirent se passèrent à une vitesse folle pour Myrha et pourtant, le monde sembla ralentir sa course... S'approchant de Peter avec la vive idée de l'immobiliser pour calmer la rage de la foule qui était sans cesse alimenté par les paroles de l'Elfe qui avait redoublé de verve en entendant les critique de la jeune femme; le Chevalier effectua un petit saut habile vers l'arrière pour s'éloigner de la Magicienne, lui signifiant au même instant qu'il ne se laisserait pas faire. Avait-il peur des réactions de la foule s'il se livrait désarmé ? Voulait-il imposer sa voix Noble face à toute cette Basse Population ? N'en avait-il tout simplement rien à faire de la vie de ces gens ? La question ne trouverait pas sa réponse car déjà un homme se jetait sur Peter dans son dos. Préparé, le Comte effectua un pas chassé sur sa gauche pour s'éloigner encore plus de Myrha et fit siffler sa lame tout en se retournant, éparpillant les tripes de l'homme sur le sol et faisant gicler sur la foule du sang bien chaud avec une facilité horrifiante.

D'autres firent plusieurs pas en avant, armés de ce qu'ils pouvaient, piques, couteaux, pelles, râteaux, fourches... Il était évident que rien n’arrêterait la masse maintenant que l'appel au sang avait été lancé par Peter. Le regard noir et implacable, il avait ce visage de tueur qu'il adoptait lors des combats, lorsqu'il ne pensait plus qu'à donner la mort à ceux qui se trouvaient face à lui. Cette fois point de malfrats, point de bandits, des Nains, des Elfes et des Hommes pour la plupart habitants du coin, pauvres, démunis et désespérés et surtout emportés par une rage contre ceux qui les opprimaient, ceux que Peter symbolisait si bien de sa prestance, ses atours propres et jolis et sa lame plus onéreuse à elle seule que toutes leurs vies réunies. Le sang s'envola encore dans un berge qui éclaboussa le mur voisin tandis qu'un nouveau travailleur tombait au sol hurlant de douleur en observant son bras gauche sectionné au dessus du coude.

Au loin, les Furets ne cherchaient même plus à faire semblant et prenaient leurs jambes à leur cous fuyant le plus loin possible de cette révolte car ils savaient bien qu'il n'y avait qu'une issue à tout ce sang. Hurlant de rage, le Nain dont le frère avait été assassiné le premier se rua sur Peter l'obligeant à effectuer un demi-pas en arrière pour frapper. Il le savait aussi, le coup ne louperait pas, mais c'était un Nain et leur réputation opiniâtre et têtu prenait ici tout son sens. Se jetant de sa masse compacte il agrippa l'arme qui venait de le transpercer la bloquant dans ses bras contre ses os meurtris. Le temps que Peter réalise la feinte et ne lâche son arme pour sortir son fauchon il était déjà trop tard.

Un crochet transperça le pourpoint du Comte et déchira ses muscles intercostaux se fichant entre ses os tout en provoquant une douleur intense. Balayant les airs de son fauchon, Peter fit reculer le boucher qui venait de l'agresser pour sentir son mollet droit s'enflammer alors qu'une fourche venait de l'empaler. Pliant genoux et se retrouvant au sol, le goût de son propre sang lui emplit la bouche alors qu'il recevait un coup de matraque en plein visage, l'étalant au sol. La foule déchaîné le rouait de coups provoquant contusions et hématomes pour certains sérieux jusqu'au moment de la commotion. Criant au dessus de la foule, la voix de l'Elfe résonna si fort qu'il était impossible de ne pas l'entendre. L'espace d'un instant il sembla même que tout autre son se tût pour lui permettre d'exister.

" Hourra amis ! Hourra à votre bravoure !
Vous honorez nos frères et sœurs travailleurs qui meurent chaque jour pour une bouchée de purée infecte aux champignons !
Gardez ce galant en vie, nous en ferons bon usage dans les temps à venir !
Si nous le tuons céans, point de dialogue avec la Couronne juste de l'acier et du sang.
Cessons le sacrifice de nos amis et reprenons ce qui est à nous par labeur !
Hourra amis ! Hourra à notre victoire ! "

Hurlant d'une même voix, la foule c'était totalement désintéressée de toi durant toute l'action. Maintenant que l'Elfe avait parlé, les révoltés hurlaient et exaltaient de joie, certains s'embrassaient et s’attiraient même dans les rues voisines pour fêter leur première victoire "dignement". Des groupes se formèrent rapidement pour bloquer les Boucheries et barricader la grand rue tandis que Peter inconscient et en sang était transporté par des gros bras au derrière de l'Elfe. Les morts eux n'avaient que leurs amis pour les pleurer et s'occuper de leurs dépouilles, témoins vite oubliés de ce qui venait de se lancer...

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Inutile, c'était le mot. Du début à la fin, la jeune femme n'avait eu aucune emprise sur la situation. L'elfe ne l'avait pas écouté, elle n'avait pas réussi à immobiliser Peter et n'avait pas non plus eu le temps de faire un choix entre le protéger et l'abandonner.

Quand un crochet traversa la poitrine du Comte, Myrha sentit ses jambes fléchir et elle resta ainsi, immobile à observer la débauche de violence. Des gens passaient à côté d'elle, l'ignorant totalement, complètement enivrés par les effusions de sang et la défaite de l'épéiste. Pourquoi est-ce que tout devait toujours se finir ainsi ? Derrière elle, elle pouvait entendre la voix de l'Elfe qui acclamait la victoire du peuple envers ces nobles prétentieux.

"Une victoire ? Quelle victoire ?" murmura-t-elle pour elle-même.

Murs et pavés étaient tous recouverts d'un liquide tiède et poisseux qu'elle ne connaissait que trop bien et nombre de cadavres jonchaient désormais le sol. Tout ça pour un seul homme.

La magicienne savait qu'elle était à l'origine de tout cela, mais ce n'était pas de la culpabilité qu'elle ressentait ; pas encore. Elle en voulait à tous ceux qui l'entouraient, cet Elfe d'avoir mit le feu au poudre, Peter de ne pas avoir cherché à fuir et tous les passants d'avoir gâché leur vie pour... Pour quoi, d'ailleurs ? Un symbole ? Une victoire ? Conneries.

Alors que la foule se dispersait, Myrha se releva.

Et maintenant ?

Sauver Peter ? Elle n'était pas folle, au mieux elle finirait comme lui, au pire, elle avait une idée du traitement qu'ils réserveraient à une "Noble". Et maintenant qu'il avait piétiné l'image qu'elle avait de lui, elle luttait pour oublier ce regard de tueur qui semblait lui sied si bien.
Alerter les autorités ? Et faire couler encore plus de sang ? Est-ce qu'ils l'écouteraient seulement ?

A court d'idée, la magicienne céda simplement à la rancœur qui l'emplissait et se dirigea vers l'Elfe et ses molosses. Elle devait en apprendre plus sur ce qui se passait. Elle était de plus en plus certaine que ce n'était pas un hasard s'il avait harangué la foule et cherché à obtenir un otage. Qu'importe ce que ces tarés fanatiques des Dragons planifiaient, elle devait en savoir plus. Ça, et très probablement leur faire gouter leur propre sang. Elle prit tout de même quelques secondes pour observer si l'arme de Peter était encore au sol, ou fichée dans le nain et la ramassa si tel était le cas.

Arrivée à portée de voix de l'Elfe, tout en restant à un bon mètre de ses gardes du corps, elle s'adressa à lui avec un ton clairement pinçant mais pas non plus menaçant.

"C'est ça une victoire ? La vie d'une dizaine d'innocents pour un simple Noble ? Et en quoi la Couronne se soucierait-elle de sa vie alors qu'elle se prépare à affronter les Dragons ? Ils ont déjà bien assez de gens qui se battent pour les terres qu'ils leur font miroiter alors un de plus ou de moins..."

Myrha inspira profondément, le sermonner ne servait à rien elle devait au moins en tirer des informations.

"A part un suicide collectif, j'ai du mal à voir à quoi j'ai assisté. Qu'est-ce que vous pouvez bien faire de lui, pour qu'il vaille autant de sacrifices ?" acheva-t-elle en désignant Peter du menton.

Elle espérait que sa demande lors de l'altercation avait suffit à lui faire comprendre qu'elle était de son côté et que si elle n'approuvait pas ses méthodes, elle ne soutenait pas les Nobles non plus.

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L'épée de Peter était maintenue par l'un des molosses tout comme son fauchon. Il semblait particulièrement heureux de "sa nouvelle possession". T'approchant tu observa les groupes se former plus sérieusement et un véritable petit blocus s'organiser. L'Elfe ne tourna pas la tête pour te faire face, continuant sa route vers un boucherie proche : Le Groin. Devant la porte de la boutique il fit une pause alors que tu terminais ton questionnement. Il indiqua à deux gros bras d'y emporter ton compagnon inconscient et de l'y attacher solidement avant de te répondre, sous les regards de autres videurs.

" En effet, une belle victoire sur l'ignominie, une qui mérite tous les sacrifices. Mais vous ne devez pas connaître la misère pour tenir de tels propos. Tout comme votre ignorance des principes simples de la politique ne vous illustre pas comme une lettré...
Cet Homme n'est rien, son sang et ce qu'il représente par contre. Mais trêve de bavardages, je ne sais pas qui vous êtes et vous ne m'êtes pas amicale. Je vous conseil donc de vous éloigner au plus vite et d'arrêter de vouloir défendre la Noblesse en ces lieux. "

Il t'adressa une petite révérence avant de pénétrer dans la boutique insistant pour les gros bras ne laissent entrer personne sans bonne raison.

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Face à une telle réponse, Myrha referma sa main en un poing rageur qu'elle se retint de coller entre les deux yeux de son interlocuteur aux oreilles pointues. Lui non plus, pas une once de regret alors qu'il avait envoyé des innocents à la mort.

"Nobles... Roturiers... Vous êtes tous pareils. Vous brandissez des idéaux et faites miroiter des valeurs factices." commença-t-elle, la voix tremblante de colère avant de marquer une pause.

La magicienne grinça des dents pendant une bonne seconde et, soudain, laissa éclata sa rage.

"Pas une seule vie ne mérite d'être sacrifiée pour vos foutues valeurs, tu m'entends ?! C'est pas des porcs mais bien les ordures comme vous qu'on devrait saigner à blanc, ici ! Mourir pour la justice ? Ah ! Elle est bien belle votre justice, elle va leur rendre leurs parents à ces orphelins ? Elle va remplir leurs assiettes ?! "

Myrha avait haussé le ton, à la limite du hurlement, mais peu lui importait l'attention qu'elle pouvait attirer, elle avait besoin de s'exprimer. Elle en avait assez de voir les plus faibles être utilisés puis jetés par les plus puissants ou les plus intelligents.

"Oui, cette ville ne tourne pas rond. Oui, la Noblesse est pourrie. Mais avant d'aller accuser qui que ce soit, j'irais me regarder dans un miroir, si j'étais toi !"

Le souffle coupé après avoir tant crié, la jeune femme prit une bonne seconde pour regagner de l'air. Elle savait que l'elfe l'avait entendue ; à vrai dire même les rues avoisinantes devaient l'avoir entendue. Elle lâcha un ultime regard furieux aux deux molosses qui gardaient l'entrée, bien trop énervée pour se laisser impressionner par le fait qu'ils fassent deux fois sa taille et décida malgré tout de tourner les talons. Aussi frustrant que c'était de l'admettre, elle ne pouvait rien faire dans l'immédiat, et encore moins toute seule. Elle n'avait pas vraiment de destination en tête mais retourner à la Flûte Verte était sans doute la moins pire des idées qu'elle pouvait avoir.

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T'éloignant de la zone des Boucheries tu assista à un début de blocus et à l'organisation de la défense d'un siège étonnamment rapide et efficace. Bien trop pour que toute cette pagaille ne soit le fruit du hasard et d'une stratégie irréfléchie de la part de certains meneurs charismatiques comme l'Elfe qui avait fait emporté Peter. Avançant d'un pas décidé et à vive allure plusieurs groupes remontaient en direction des Boucheries curieux de savoir d'où venait toute l'agitation soudaine et le souffle de révolte qui montait dans les airs. De plus il avait été annoncé qu'une grande distribution de viande et de produits "nobles" allaient être faite en faveur de tous les habitants de la Fourmilière et cela gratuitement pour ce soir avant d'appliquer des prix dérisoires pour les jours à venir. Des saltimbanques et de nombreux sans le sous fêtaient déjà cette nourriture providentielle et pensaient à organiser une grande fête sur le marché Elfique en l'honneur des vaillants défenseurs des pauvres oubliés d'Hiloroth.

Forçant le pas, tes pensées vers Peter ne trouvaient que difficilement de fins heureuses et l'inconnue dans lequel il se trouvait n'avait rien d'engageant. Certes l'Elfe avait annoncé qu'il serait maintenue en vie mais en quelles conditions ? Et surtout pouvait on se fier aux autres Hommes de tête de cette révolte ? Prisonnier au milieu des engagés le destin de Peter n'était plus si évident et la mise à mort du Nain dans les rues de la cité marquerait à jamais son histoire qu'elle doive ou non s'achever dans les jours suivants. Bientôt devant toi s'élèverait la Flûte Verte et il te serait aisé de retrouver Gavras là où vous l'aviez laissé.

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Myrha avait quitté les lieux d'un bon pas, tentant vainement d'ordonner les pensées qui occupaient son esprit. Du coin de l’œil, la magicienne remarqua que les choses s'étaient déjà organisées là où avait eu lieu le massacre. C'était définitif, toute cette mascarade avait été prévue, d'une manière ou d'une autre et Peter et elle avaient simplement été les personnes qu'il fallait pour mettre leur plan en branle. Cela n'excusait pas l'acte du Comte, jamais il n'aurait dû lever l'épée sur un innocent et le simple fait de repenser à la scène suffisait à faire grimacer la demoiselle mais elle refusait qu'il finisse ainsi, simple outil d'une bande de tarés en mal de pouvoir. De plus, il avait promis à sa mère d'être là ce soir pour le repas et Myrha devait trop à la Dame pour laisser son fils briser cette promesse.

La magicienne entendit également les gens se réjouir d'une distribution gratuite de denrées rares comme la viande mais la louange des "vaillants défenseurs" lui mit la nausée. Tant de mauvaises intentions transpiraient de cette charité que la jeune femme ne parvenait même pas être heureuse pour les nécessiteux, eux aussi lui apparaissaient comme de simples rouages d'une machine démoniaque conçue pour abattre Hiloroth.

Bien à ses pensées, aussi sombres soient-elles, Myrha ne tarda pas à apercevoir la Flute Verte. Là non plus, elle ne se faisait pas d'illusions, elle avait besoin de l'aide, ou au moins de l'expérience de Sire Gavras pour arrêter cette folie. S'il était vraiment le héros que Parchessim lui avait décrit, alors il comprendrait. C'était sur ce pari peut-être insensé que la demoiselle comptait.

La magicienne poussa la porte de la Flûte et put sans grand mal retrouver Octave Gavras, celui-ci n'avait pas bougé et devait sans doute être étonné de voir la jeune femme revenir si vite... et seule. Sans plus de cérémonie, Myrha s'avança jusqu'au comptoir où il se trouvait et s'arrêta, la mine grave.

"J'ai besoin de votre aide." déclara-t-elle en plantant son regard dans celui du vieil homme.

Le ton de cette phrase était à mi chemin entre la supplique et la menace. La jeune femme inspira profondément et essaya d'entreprendre une explication plus poussée.

"L'heure est grave. Hiloroth est... Cette cité est devenue folle." commença-t-elle de manière assez bancale. "Nous avons assisté à une altercation et les choses ont dégénéré, un de ces fanatiques priant les Dragons, un Elfe, a incité la foule à se révolter contre la Noblesse et ils ont capturé Peter. Votre type, là, Ron, était dans le tas."

Myrha marqua une pause, fermant les yeux alors qu'elle revoyait les entrailles qui jonchaient la scène, elle se laissa tomber mollement sur une chaise.

"Une dizaine de morts, du sang, partout... Je ne connais rien à toutes ces bêtises politiques, mais si les Nobles et les roturiers commencent à s'entretuer... Ce sera fini, plus d'Hiloroth la Glorieuse, plus de symbole d'espoir, plus de victoire humaine sur les Dragons."

Enfin, la jeune femme acheva d'un ton beaucoup plus décidé, cette fois.

"Je refuse de laisser qui que ce soit manipuler le peuple et l'envoyer à sa perte. Et pour ça, j'ai besoin de votre aide, Octave Gavras.

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Rebroussant chemin jusqu'à la Taverne animée, ton coeur n'avait cessé de battre alors que milles et unes pensées avaient traversée ton esprit. Ce que tu allais dire, ce que tu allais faire, ce qu'il faudrait pour aboutir à une issue heureuse... Le vieil homme de son côté afficha un air inquiet face au retour soudain de la jeune femme, et les mots qu'elle énonça finirent de le conforter dans son idée qu'il était arrivé quelque chose. Prenant une respiration calme, il laissa filer quelques secondes et t'invita d'un geste de la main à t'asseoir à côté de lui, versant un peu de bière dans un godet à ton attention.

" Avant toute chose, respirez calmement, buvez une gorgée et expliquez moi en détail ce qui vous ait arrivé depuis que vous m'avez laissé il y a plusieurs dizaines de minutes.
Prenez votre temps, quoi qu'il advienne, rien que nous ne fassions dans l'urgence ne sera utile à la résolution éclairé de cette affaire soudaine. "

D'une voix posée et rassurante Gavras avait adopté une attitude très sereine qui se voulait habile pour apaiser la tension que devait ressentir la jeune femme.

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Malgré son air inquiet, le ton du vieil homme imposa un certain calme à la jeune femme. Cette-dernière bu une gorgée du liquide alcoolisée et répondit, le regard dans le vague tandis que la scène se déroulait à nouveau devant ses yeux.

"En route vers le quartier des Boucheries, nous sommes tombés nez à nez avec une altercation. Deux nains et des humains, trois je crois, allaient en venir aux mains car leurs cargaisons s'étaient rentrées dedans et renversées sur le sol, et plutôt que de sauver le peu de nourriture qui pouvait l'être, ils préféraient donc s'accuser mutuellement. Les gens manquent trop de nourriture ici pour que je laisse cinq idiots laisser tant d’œufs et de viande se gâcher ainsi, je suis donc intervenue. Evidemment, ça n'a pas plus à l'un des nains qui m'a poussée et là..."

Myrha marqua une pause. Elle comptait raconter la vérité, c'était le seul moyen d'obtenir le soutien du vieil homme, elle s'en était convaincue. Mais comment pouvait-elle décrire ce qui s'était passé ensuite alors qu'elle même n'y avait rien compris ?
Elle soupira, rebut une gorgée et reprit, la voix presque tremblante.

" ... et là, je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui lui a pris. Peut-être qu'il m'a crue en danger, ou... Je n'en sais rien." La magicienne hésita une seconde, les yeux rivés sur le fond de son godet. "Peter l'a tué. Il a tué le nain sans la moindre once d'hésitation. J'ai essayé d'arrêter le coup, mais non, inutile, tranché net, verticalement, du sang partout."

La demoiselle inspira profondément ; maintenant qu'elle revivait la scène sans la colère et l'adrénaline qui l'accompagnait, elle ressentait une profonde tristesse et surtout beaucoup d'incompréhension. Mais elle devait poursuivre le récit, elle ne pouvait pas se contenter de sangloter dans son coin, elle avait encore la possibilité d'intervenir et elle y comptait bien.

"Après ça, l'autre nain s'est enragé et des personnes armées se sont approchées et l'un d'entre eux à menacé Peter, c'était Ron, il avait "mort" tatoué sur les mains. Puis l'elfe est arrivé, a appelé la foule à se révolter contre la Noblesse et ils se sont tous jetés sur Peter.
Ils l'ont ensuite emmené à moitié mort dans une boucherie, le Groin. Apparemment ils veulent le garder en vie, il m'a dit quelque chose comme "son sang et ce qu'il représente ont de la valeur". En revenant vers ici, il y avait déjà un blocus, presque un siège, d'entamé, tout s'est organisé trop vite pour que ce ne soit qu'un simple débordement. Ça, le tatouage de dragon de l'elfe, la présence de ce Ron, le départ des troupes vers Falryn... Ça fait trop d'un coup."

Son récit enfin achevé, la jeune femme s'autorisa une dernière gorgée, vidant enfin son verre, et planta son regard dans celui d'Octave. Qu'est-ce que le vieil homme pouvait bien penser de la situation désormais ?

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Le visage ridé de l'investigateur montra plusieurs changements alors que tu expliquait ton récit, énonçant sa propre incompréhension face au premier assaut assassin de Peter. Il fronça les sourcils, écouta attentivement tes détails et s'offrit quelques secondes de réflexion. Pendant ce temps plusieurs bruits avaient commencés à courir dans la Taverne et l'on parlait déjà de la révolte des Boucheries et de la capture d'un Noble Assassin ayant mis à sac des cargaison de nourriture avant de d’ordonner qu'on lui serve à manger puis, sous le refus d'un brave commerçant Nain il usa de la force pour lui fendre le crâne en riant. Si l'histoire déjà avait fait le tour, elle ne ressemblait pas aux mots énoncés par la jeune magicienne. Gavras après avoir tendu l'oreille, reporta son attention vers toi.

" S'ils ne l'ont pas tué, il est fort à parier qu'ils ne feront pas sans bonne raison.

Cette convergence d'éléments laisse peu de doute sur le caractère hasardeux de ce soulèvement. Cependant si votre ami n'avait pas assassiner un membre de la Fourmilière sans raison toute cette affaire serait peut être resté dissimulé. Peut importe ce qui a poussé votre ami à commettre ce crime gratuit, il aura eu le bénéfice de nous dévoiler qu'une affaire bien plus grave se trame dans les ombres de la cité.

Malheureusement Damoiselle, je crains fort que nous puissions plus rien pour votre ami, il a lui même décidé de son sort au moment de mettre à mort ce Nain. Il doit maintenant assumer ses responsabilités et répondre de la gravité de ses actes. Je ne suis pas homme à ne punir pour leurs méfaits que ceux qui ne peuvent pas se défendre. Votre compagnon me semble capable de sortir de ce mauvais pas, ou de creuser sa tombe par son inconscience.

Ce qui nous importe à l'heure actuelle est cette affaire de blocus. Si les Boucheries ferment, la Couronne va répondre d'une manière ou d'une autre. Et avec l'otage de choix que représente votre ami s'annoncent là un échange intéressant à venir. Il faudra pourtant rester aux abois car le meurtrier que nous poursuivons va certainement profiter de la situation pour sévir à nouveau. Je vous laisse donc le choix, car vous me semblez affecté par les derniers événements et je le comprend bien.

Rester avec les deux autres enquêteurs et moi même pour intervenir à notre niveau ou bien repartir tenter de secourir votre compagnon d'aventure. "

Les mots de Gavras ne laissaient pas de doute sur la manière dont il avait réceptionné la nouvelle et sur l'implication qu'il comptait avoir pour sortir Peter de ses problèmes. Pour le vieil homme il y avait plus important, et au regard de son histoire de vie, cette réaction n'était pas vraiment surprenante.

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Quand les premiers on-dits concernant l'incident atteignirent les oreilles de Myrha, elle dut se retenir pour ne pas se retourner et déclarer à l'assistance son avis sur la question. Elle ne souhaitait pas défendre l'honneur de Peter, mais les mensonges éhontés qui circulaient désormais lui donnaient la nausée. Ainsi, les poings et la mâchoire serrés, il ne faisait aucun doute à n'importe qui de vaguement attentif que la jeune femme était prête à exploser.
La seule chose qui la forçait à se taire était le calme avec lequel Octave considérait toute cette situation. Ça et le fait qu'elle avait déjà cédé à ses émotions précédemment, et regardez où ça l'avait menée...

Le vieil homme, une fois son bilan de la situation achevé, offrit un choix à la magicienne. Cette-dernière afficha une moue exprimant son incertitude et demeura muette quelques instants. Gavras avait raison, Peter n'était plus une priorité, il avait lui-même "choisi" son propre sort.

"Si tout ça est vraiment lié, alors il y a en effet de grandes chances que notre assassin trempe dans tout ça. Et de toute manière toute seule je ne pense pas arriver à autre chose que finir la gorge ouverte dans une ruelle."

Oui, définitivement, elle n'arriverait à rien toute seule, elle le savait. Elle avait besoin d'informations et cette enquête était la plus à même de les lui offrir. Mais c'était le genre de décision que l'on prenait en se sachant objectif et patient, adjectifs rarement associés à la jeune femme.

"Mais avant toute chose j'aimerais avertir quelqu'un. Peter a un ami, un dénommé Ludwig, un artiste de rue. Nous l'avions croisé pas très loin d'ici, s'il s'y trouve encore j'aimerais qu'il connaisse la vraie version des faits, lui aussi. Et qui de mieux qu'un saltimbanque pour connaître ce qui se trame dans Hiloroth ?"

Myrha se leva de sa chaise tandis qu'elle poursuivait l'explication de son choix.

"C'est sans doute l'affaire d'une heure ou deux, tout au plus. Et si jamais je ne reviens pas c'est que j'aurais décidé d'agir seule ; ça... ou autre chose. Dans tous les cas, au moins vous connaissez la vérité et si vous êtes le héros dont on m'a tant parlé, alors je sais que vous en ferez bon usage."

Ainsi était donc la décision de la magicienne, si Ludwig était introuvable, ou s'il ne pouvait pas aider le Comte alors, si Octave l'acceptait, elle l'assisterait dans l'enquête. En revanche, si l'acrobate avait des ressources pour aider son ami, ou lancer un assaut envers les responsables de cette folie, alors elle n'hésiterait pas.
A moins que le vieil homme n'ait quoi que ce soit d'autre à ajouter u une remarque à faire, Myrha se dirigea vers la sortie de la Flûte Verte, prête à entamer la recherche du saltimbanque.

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Le vieil homme t'adressa un signe de tête tout en te souhaitant bonne chance. Alors que tu quittais les lieux tu l'observais laisser une note au propriétaire très certainement à l’attention de ses apprentis dont tu faisais maintenant partie. Devant de tels bouleversements, Gavras devait avoir de nombreuses questions à poser et à élucider pour espérer ne pas voir filer entre ses doigts le fameux meurtrier.

Une fois la chaleur de la pièce dépassée, quelques pas effectués sur le marché Elfique, les bruits de liesse de la foule arrivèrent à tes oreilles tandis que là avait été capturé un jeune serviteur alors qu'il récupérait la robe de sa Maîtresse du Fer-à-Cheval. Le pauvre jeune homme, totalement dépassé et intimidé par les nombreuses personnes alentours, se trouvait dans l'obligation de trinquer et de saluer la révolte en cours dans les boucheries. La belle Robe avait été déchirée et un rien enflammait la foule vers de l'amusement et des rires.

Si ici l'ambiance était plutôt joyeuse, plusieurs yeux observaient avec inquiétude et concentration les mouvements des différents groupes. En effet, les Bérets Rouges tournaient la tête pour ne pas manquer une bagarre ou une altercation qui pourrait transformer cette étrange fête en prétexte à vendetta. Partout il y avait du mouvement, des bruits et des odeurs qui se mélangeaient provoquant de nouvelles sensations à la magicienne qui même si elle était habitué de ce genre de spectacle, ne l'avait encore jamais vécu dans de telles conditions...

Amuseurs étaient présent et déjà des brouettes apportant de la viande, des œufs et d'autres denrées ici rares commençaient à arriver. L'Elfe qui avait été la voix de la révolte se trouvait là lui aussi toujours bien entouré, à la tête d'un petit cortège, parlant avec certaines personnes visiblement influentes du lieu.

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Cette liesse générale réveillait un sentiment étrange chez Myrha, mélange d'intérêt, de regret et d’écœurement. Elle aurait du se réjouir de voir ainsi les habitants d'Hiloroth festoyer et se repaître de viande et autres mets rares, et au fond d'elle, elle les enviait un peu de pouvoir ainsi profiter des festivités sans se poser de question. Hélas, l'ignorance était une bénédiction qui ne lui avait pas été accordée, elle n'avait plus qu'à faire en sorte que cette ignorance ne se transforme pas en malédiction pour le peuple de la Fourmilière.

La jeune femme laissa son regard vagabonder, cherchant des traits familiers et dans l'immédiat, à défaut de troubadour, elle reconnut l'Elfe au tatouage. Celui-ci semblait en intense conversation avec des personnes que la magicienne supposa comme étant ses partenaires, supérieurs ou pions, qu'importe le nominatif.
Myrha réajusta son écharpe-foulard, bien décidée à disparaître dedans, et se mêla à la foule. Plusieurs fois, elle fit mine de participer aux festivités, mais petit à petit elle s'approcha de Longues-Oreilles et de sa troupette. Priorisant la discrétion, la jeune femme essaya de pouvoir observer le visage des associés de l'Elfe et, pourquoi pas, écouter leur conversation.

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Au milieu de la foule il ne demanda que peu d'efforts à la magicienne pour se dissimuler correctement et passer complètement inaperçue dans le flots des gens qui exprimaient leur joie de pouvoir pour certains après plusieurs longs mois re-goûter aux produits animaux comme la viande et les œufs. Déjà les odeurs de nourriture venaient faire saliver un grand nombre de personnes tandis que de grandes marmites et autres poêles étaient installés pour cuisiner quelques plats faciles et bourratifs dans le but de pouvoir contenter un peu tous le monde. De grandes tortillas aux pommes de terre et champignons étaient en préparation tout comme des boulettes de viande en brochette qu'il était facile de multiplier pour que tout un chacun puisse en avoir un morceau. S'approchant à pas feutrés du groupe de "têtes" Myrha le visage vers le sol tendait l'oreille pour percevoir les paroles échangés dans le brouhaha ambiant.

Tests:

Les voix se dissociaient doucement et après quelques secondes de concentration plusieurs morceaux de phrases touchèrent l'audition de la jeune femme. Si les mots étaient mélangés et les voix difficiles à identifier sous le poids du bruit, les grandes idées que la magicienne extirpa lui firent froid dans le dos.

Il était question de regrouper un maximum de Fourmiliers pour ouvrir les portes de la cité et empêcher la Couronne d'en bloquer l'accès... Si l'armée devait se montrer il fallait absolument disposer d'un moyen de fuite même si une intervention sanglante n'était pas à prévoir en considération du tempérament fragile du Roi... La Pièce avait été emporté au sein de l'Antre et sa vie serait un bon moyen de pression et d'échange pour appuyer les revendications de la révolte... La prudence était aussi de mise, car les Capes serait très prochainement le théâtre de confrontations sanglantes qui toucheraient certainement le reste de la Fourmilière ainsi que la Ruche... L'Arbre Sacré serait certainement sous bonne surveillance et il ne serait donc pas temps de s'y intéresser... Il faut profiter de la présence de ce meurtrier en ville pour écarter quelques de nos opposants de manière discrète... Une fois a foule assez nombreuse et sans perdre de temps il faudra attaquer le Pas du Roi et défaire le poste de garde menant à la Ruche... Les forces Politiques adverses n'étant pas unifiées il sera bon de s'en servir à notre avantage et proposer quelques compromis aux bonnes personnes... En ce jour, fêtons la fin d'une lignée et le début d'un nouvel Empire...

L'Elfe parlait avec un Nain borgne, un hideux Humain grassouillet et portant la moustache, un Juste à la peau terriblement sombre et une dernière personne dissimulant ses traits sous une grande pèlerine. Le groupe largement encadré de gros bras et autres hommes de mains leur laissant assez d'espace pour parler sans se faire bousculer.

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C'est sans trop de difficultés que Myrha parvint à s'approcher suffisamment pour entendre des bribes de la conversation qu'entretenait l'Elfe avec ses compagnons. Elle demeura ainsi, l'oreille tendue, pendant quelques minutes et c'est uniquement quand elle les entendit acclamer "la fin d'une lignée" qu'elle estima qu'il était temps de s'éloigner.
Toujours mêlée à la foule, la jeune femme s'éloigna, occupée à trier les informations qu'elle avait entendues. "La Pièce" devait être Peter et qu'il soit en vie semblait être réellement important pour eux, ce simple fait permettait à la magicienne de réfléchir plus clairement. Qu'ils comptent sur la bonté de leur souverain pour éviter une effusion de sang ne l'étonnait guère, en revanche, ils ne semblaient pas liés aux activités dans les Capes et cela l'étonnait davantage. Rien que ce fait rendait la situation bien plus compliquée ; elle avait simplifié tout cela en "Hiloroth contre les méchants bandits, pirates et manipulateurs" mais c'était un raccourci logique qu'elle n'aurait peut être pas du prendre.
Aussi, le fameux criminel que Gavras pourchassait n'était apparemment pas de mèche avec l'Elfe et les tatoués, il leur servait juste à camoufler leurs propres crimes.

Myrha commençait enfin à avoir une vision nette des différents partis impliqués dans cet imbroglio. La seule chose qui lui restait complètement inconnue était cette histoire d'Arbre Sacrée, mais qu'importe, elle aurait le temps de s'y intéresser plus tard ; il lui suffirait de demander à Gavras. Toutes ces informations, aussi accablantes soient-elles, ne changeaient pas l'ordre dans lequel la demoiselle souhaitait procéder, au contraire, elle pourrait poser des questions encore plus précises à Ludwig si elle parvenait à le trouver.

Refusant de céder à la liesse générale, mais pas à la faim, elle s'attaqua au paquet de biscuits secs qu'elle avait acheté précédemment et poursuivit sa recherche du saltimbanque en grignotant, la mine sombre.

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Après un bon moment à chercher dans la foule la présence de Ludwig la jeune femme devait se rendre à l'évidence, s'attendre à tomber sur l'amuseur était comme chercher une aiguille dans une motte de foin sans savoir si la motte dans laquelle elle avait les mains était la bonne. le Troubadour devait certainement officier dans une taverne ou un lieu qui n'était pas ici, pour le retrouver il faudrait aussi mener l'enquête. Une occasion pour Myrha de s'entraîner avant de passer aux choses sérieuses en compagnie de Gavras ! Il fallait pour la sorcière faire à nouveau un choix dans l'ordre de ses démarches, plusieurs affaires demandaient son attention mais elle ne pouvait les résoudre qu'une par une et se disperser de manière trop importante lui ferait perdre beaucoup de temps...

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La Fourmilière avait la caractéristique d'être extrêmement peuplée, et à ça, la jeune femme était habituée. Cependant, habituellement des cercles se formaient autour des différents amuseurs ; hélas ici, avec la liesse générale, impossible de distinguer les habituels saltimbanques de ceux qui jonglaient avec des assiettes pour le simple plaisir général et sans doute un peu motivés par l'alcool.

Myrha lâcha un soupir tant à cause de son échec que parce qu'elle était tombée à court de biscuits. Deux choix s'offraient donc à elle, retourner auprès de Gavras ou poursuivre ses recherches de manière plus poussée. Elle ne savait pas pourquoi elle y tenait tant mais elle tenait réellement à ce que l'ami de Peter connaisse la vérité ; mais alors qu'elle fit un pas en direction d'une taverne proche elle s'immobilisa.
Pour une raison qu'elle ignorait les mots de Parchessim lui revenaient en tête : "Je ne souhaite pas qu'il meurt alors que vous vous trouvez à côté, ce ne serait pas de bonne augure pour les relations que l'Ordre entretient avec la Couronne.". Cette phrase et le fait qu'elle sache désormais que les opposants à la Couronne comptaient assassiner les gêneurs en se faisant passer pour le meurtrier qui sévissait en ville arrachèrent un frisson à la magicienne. Elle s'inquiétait peut-être pour rien, mais elle avait un mauvais pressentiment.

Son instinct lui hurla de faire demi-tour et d'assurer la protection vieil homme, au moins jusqu'à ce que ses apprentis soient là pour la remplacer. Ainsi, après un juron silencieux, elle céda et abandonna la recherche de l'artiste.
D'un pas pressé, elle entreprit donc de retraverser la foule et de regagner la Flûte Verte, maudissant les nombreux allers et retours par lesquels cette journée avait commencé.

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Au terme des allers et retours de la jeune femme, l'enseigne de la Flûte Verte se désignait d'elle même comme seul véritable point de rencontre assuré qu'elle connaissait à l'heure actuelle pour trouver oreille accueillante et mots de réconforts dans ses recherches. Le lieu avait perdu de son animation, nombre de clients ayant préférés les festivités de la rue "gratuites" à celles des bancs "payants" de la taverne. Sous ce nouvel angle le lieu paraissait à la fois paisible et presque vide. Les grandes tables et les divers espaces ouverts donnant une allure étrange à la Flûte, comme le bâtiment avait été taillé à l'intérieur d'un grand arbre noueux parcourus d'alvéoles.

Proche de l'âtre, sur une table ronde se trouvait Octave Gavras en compagnie de deux hommes. Le premier avait l'air d'un homme de quarante ans ordinaire, mais grand, large d'épaules, certes bien fait et en bonne santé, et ce malgré le teint un peu plus hâve des profondeurs et ses forces sur le déclin. Les yeux en amande, des cheveux de jais, vaguement hirsutes, lui donnant une apparence singulière. La peau mate et le regard vif il avait des mains peu habituées au travail manuel et portait une tenue étonnamment banale. Le second était bien plus jeune, peut être même plus que Myrha. C'était aussi un humain d’environ un mètre soixante dix et d'une corpulence svelte. il possédait des yeux bleus et des cheveux blonds portés long. Son visage était marqué des années d’errance et, s'il paraissait d'un jeune âge adulte; ses yeux, parfois naïfs et facilement fascinés trahissaient son adolescence. Fin et élancé, il semblait pourtant bien affûté dans sa silhouette, et portait une tenue pratique presque militaire.

T'approchant du trio, le vieil enquêteur te présenta Lob Nor et Reyan, qui étaient aussi là pour le seconder dans sa chasse au tueur. Il fit pour vous quelques sommaires présentations. Lob Nor était le protégé d'un notable de la ville et le jeune Reyan son apprenti en tant qu'enquêteur. Il te présenta toi comme envoyé par l'Ordre pour les aider dans leurs recherches et assurer une assistance magique en cas de besoin, car pour le moment, après tout, rien ne disait que le meurtrier n'usait pas de son pouvoir pour commettre les crimes.

Rapidement, Gavras insista sur le fait de regagner les Ruche et d'arriver à se frayer un passage en lieu sûr. Il y avait de nouvelles informations et un de ses contact lui avait fait parvenir une lettre qui avait piqué sa curiosité sur les meurtres précédents. Aussi rapidement présenté il vous invita à quitter la Flûte, salua le tavernier et commença à avancer à l'aide de son appui au milieu de la foule en liesse du marché Elfique. Le chemin était simple, direction le Pas du Roi et ensuite il faudrait aviser en fonction des chemins accessibles ou non. Progressant dans la foule, chacun d'entre vous remarqua alors un groupe de trois hommes qui au delà de l'attention que l'on pouvait fixer à un vieux monsieur escorté par ses petits-enfants; semblaient dévisager Gavras de façon suspecte. Plutôt costauds et l'air grave ils n'inspiraient en rien confiance et avait pour Myrha tout l'air de bandits sortis des Capes.

{Myrha, je vais copier ce message dans un autre sous-forum d'aventure, merci d'y répondre là bas
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