Layana - 2 : Le vol du rossignol

Au tour de la voleuse personnelle de Malak, les gens défilaient sans même jeter un regard vers elle. Ce genre d'attitude importait-il à Layana ? Est-elle perdue dans ses pensées ? La main serrant la sphère durement acquise dans sa poche intérieure ? Ou bien était-elle intéressée par autre chose ? Préparait-elle les réponses pour Malak ? Pensait-elle à autre chose, à quelqu'un ? Est-ce que quelqu'un se posait des question sur cette femme seule ? Trébucha-t-elle sur des gravas, des débris ou des cadavres ?

Autour d'elle les gens étaient des fantômes incertains, les gravas qui servaient de barricade aux soldats disparurent derrière elle. Passant devant les restes d'une devanture totalement explosé, les marchandises de ce commerce depuis longtemps éparpillées dans d'autres mains illégitimes. Le rossignol passa devant les échauffourées auxquels se livraient gens du peuple et miliciens coincés du mauvais côté des cordons de sécurité. La populace étaient imperceptiblement mais sûrement repoussées vers le quartier de la Fourmilière. Les rues s'emplissaient de ces cris qui disaient que la Ruche sera bientôt ouverte. Les révoltés ne savaient où aller ni que faire, Et puis ils furent refoulés alors tous se retrouvèrent dans la fourmilière ! 

A mesure qu'elle s'éloignait du blocus, des blocus pour être exact, Layana se retrouva en pays de connaissance retrouvant un monde bien loin des préoccupations de la plupart des gens honnêtes : telle boutique cachant en son sous-sol un commerce de faux-bijoux, ici la position préférée de Lulu la Baleine, qui, malgré ses 100 livres de trop et ses 60 ans bien affichés, continuais à avoir un lot de clients non négligeables ! Plus elle s'approchait de son gang plus elle croisait les territoires de gangs concurrents voire carrément ennemis mortels des Mercantii. Comme la clique des Tranchoirs ! Cependant, il ne fallait pas oublier le danger de chaque rencontre : en temps normal, les règlements de comptes ne sont pas exceptionnels alors que dire de ces temps de troubles où la Fourmilière était fermée comme une nasse ? Puis elle atteignit enfin les rues appartenant aux Mercantis. L'instant fatidique était proche !

Elle prit les voies secrètes et se retrouva dans le passage secret qu'elle avait prit il y a une éternité pour cette mission impossible ! Elle frappa à la porte donnant dans le cellier du bordel qui servait de domaine à Malak et une fois entrée se rendit toutes séances tenantes vers les appartements de son chef. Celui-ci l'attendait dans son fauteuil de patron des Mercantii, vêtu de rouge pour faire honneur à son surnom, sourire affable sur le visage et verre de vin dans la main. Quand il la vit arriver il se leva et lui fit un sourire encore plus grand en l'invitant à approcher, avant de se rasseoir !

" Ah ! Mon petit rossignol ! Racontes mon enfant ! Racontes ! Qu'as-tu appris ? As-tu ce que je t'ai envoyer chercher ? Allez ! Au rapport ! Mercanti !"

Malak attendait et semblait impatient, bien qu'il fit de son mieux pour sembler imperturbable