1. Daragonis & Scylla : La bergère d'Estallon

Le marchand draconide échangea quelques mots inaudibles par ses compagnons avec l'ogre prisonnier, puis il emboita le pas de son groupe avec célérité. Une fois arrivé dans la même salle que les autres prisonnier, il balaya rapidement son regard à travers la pièce. Son attention fût attirer par deux piles d'objets en grand désordre : une composée de laisser-passer qui pourraient s'avérer fort utiles à l'avenir; et un amas de clé anormalement grande qui rappelait largement au draconide l'épais cadenas qui empêchait l'ogre de s'échapper.


Les prisonniers vaquaient à leur occupation, ils piochaient quelques paperasses, foullaient la pièce dans ses différents recoins où tentaient de progresser de l'avant. Contrairement aux apparences, même les Justes si bien-pensant ne se souciaient que peu du sort de l'ogre enfermé avec eux, alors que la peur qu'il a involontairement infligé aux gardes en se réveillant leur avait sûrement sauver la vie. Le draconide partit discrètement prendre quelques laisser-passer et surtout un bon nombre de grosses clés de taille similaires à la serrure de la cage de l'ogre. Il repartit en arrière en avertissant les autres personnes encore dans la même salle :


"Je vais allez m'assurer de l'état de nos compagnons n'ayant pas pu nous suivre."



Il couru rapidement en bas des escaliers et se jeta sur la cadenas de l'ogre, essayant toutes les clés de la bonne taille qu'il pût trouver dans la salle.

Spoiler:

Rejoignant les deux justes en haut des escaliers, Scylla profita du résumé du marchand pour passer sa cape noire autour de ses épaules. Son arc et ses flèches revinrent également prendre place à sa ceinture, et elle emprunta également deux poignards, bien plus utiles qu'un petit os pour tout un tas de choses. Écoutant avec attention, la demoiselle ne put s’empêcher de grimacer à la proposition du marchand. Comment dire...

C'était une bonne idée ! Elle ne pouvait pas le nier. Mais ça n'était pas la sienne ! En plus du fait qu'il était totalement dans les cordes de la voleuse de filer directement par la porte principale. Scylla se voyait tout à fait filer sur le coté droit, se fondant dans les ombres, détourner le regard des gardes d'un claquement des doigts et disparaitre dans les rues de la cité, plus rapide que le vent. Et elle aurait totalement fait cela dans d'autres circonstances...

La demoiselle regarda avec attention chacun de ses partenaires. Keridam était gentil, et plutôt craquant dans sa naïveté. Elle se serait senti mal de le laisser tomber. Le marchand était réactif et voulait, comme elle, sa liberté. Il savait râler mais il savait aussi se taire et agir, ce que Scylla appréciait beaucoup. Aussi elle le croiserait certainement encore dans le ghetto, et c'est toujours bien d'avoir quelqu'un qui vous doit un truc. Son grand dragon, montant l'escalier derrière elle, était utile avec ses bras puissants. Il était rustre, mais ça lui donnait du charme. Surtout, Scylla sentait qu'ils avaient une moralité similaire. Et c'est bon pour les affaires. Et Kharas le marchand d'art...

Oh on s'en fout de Kharas.

Scylla avait pris sa décision. Elle ne l'aimait pas beaucoup, mais tant pis. Poussant un soupir discret, elle parla doucement.

"D'accord. On essaye par en haut. Je passe en première, je connais bien les hauteurs."

Sinueuse, la demoiselle s’élança silencieusement à l'assaut de l'échelle la plus proche d'eux.

Après avoir ouvert la cellule où était enfermé l'immense ogre. Le Draconide observa calmement ce dernier avancer en direction de la liberté. Autant d'hésitation à accepter la main tendue du destin étonna grandement l'écailleux, qui le regarda droit dans les yeux et éleva la parole de manière calme et posé :

"Votre justice ? Ma justice ? Elle amènerait un dragon à recevoir une médaille pour sa bonne conduite."

Le draconide marqua un courte pause, et repris en parlant plus énergétiquement.

"Vous m'avez tout l'air d'être intelligent. Vous comprendrez donc sans problème que j'ai tout les intérêt du monde à ce que vous viviez. C'est un marché entre prisonnier, on a tous les deux plus de chance d'en réchapper en s'entraidant, aucun intérêt à faire de stupide coup-bas. Seul le présent m'importe, je m'en fiche de vos crimes passés."

Le draconide se retourna en direction de l'escalier un instant, et regarda de nouveau l'ogre dans les yeux.

"Nous n'avons pas beaucoup de temps. Je ne vais pas essayer de vous convaincre des heures si votre décision est prise. Vous pouvez soit retourner dans votre cellule en la refermant derrière vous, soit prendre l'occasion qui s'offre à vous de retrouver la liberté, à vous de décider."

Le draconide donna la clé de la cellule à l'ogre, et se retourna calmement pour se diriger vers la salle où il avait trouvé la clé et les laisser-passer, en tendant l'oreille pour prendre connaissance de la décision de l'ogre.