Hexoalt - 1.0 - Du travail pour les travailleurs

Écoutant tes paroles et faisant de son mieux, le jeune Torsh montrait une terrible envie d'apprendre de tes enseignements et faisait bien des efforts pour ne pas te décevoir même s'il faisait parfois montre de peu de précision ou de concentration. Après quelques heures, un bon tiers des lames étaient aiguisées et tu allais entamer une nouvelle caisse quand trois hommes parurent, portant dans leurs bras massifs de lourds ballots de tissu qu'ils déposèrent à l'entrée de l'étage. Quand ces derniers touchèrent le sol, un bruit métallique se fit entendre, et un des sac s'ouvrit légèrement, laissant apparaître une belle couleur grise et bleue, la couleur de l'acier.
Les trois sacs contenaient lingots, pépites et autres morceaux de formes diverses d'un acier qui semblait de qualité normale. Il n'était ni exceptionnel, ni médiocre et certainement suffisant à la réalisation de tes divers travaux. Il y avait à vue d'oeil au moins douze Artois pour bien débuter. La commande de la machine allait t'en demander au moins huit, neuf ou dix en comptant les ratés et les reprises possibles, chose courante lors de la confection de plans parfois un peu hasardeux sur certaines proportions. En voyant ceci, ton apprenti afficha un grand sourire et se précipita vers les sacs, commençant à en tirer un difficilement pour le rapprocher de la forge.

Enfournant du charbon pour faire rougir la forge, le jeune homme mis du cœur à l'ouvrage avant de revenir s'occuper des lames tout en jetant des regards intéressés dans ta direction. Le tri de l'acier qui devait être rapide te demanda bien plus de temps qu'estimé, puisque c'est après la pause repas que ta tâche se termina réellement. Pause qui se passa rapidement et sans soucis, te permettant de saluer et d'échanger quelques mots avec d'autres travailleurs dont les noms t'étaient maintenant familiers. D'autres curieux c'étaient approchés de toi pour écouter et en apprendre plus sur ce nouveau forgeron nain. Visiblement à tous les niveaux de la porcherie il y avait quantité de travail, de pièces mécaniques à réparer et de rouages à remettre en état, sans compter les nombreuses lames que l'on pensait déjà t'envoyer.

Les maîtres de chaque partie pensaient même te faire parvenir quelques commandes spéciales d'ustensiles et de couteaux spéciaux qui leur permettraient d'améliorer leur travail et de gagner un temps précieux. En quelques jours, ton nom n'était plus inconnu pour les employés de la boucherie et la majorité des humains présents avaient été plutôt amicaux à ton encontre. La forge était prête à te voir à l'oeuvre tout comme Torsh qui te fustigeait de questions tout en imitant tes gestes dans le vide en maniant une petite masse. L'heure était venue pour toi de faire ce que tu faisais le mieux : fondre et allier les métaux pour leur donner forme et vie.

Sans voir les heures défilées, les lames se montrèrent plus ou moins bien aiguisées. Il faudrait à n'en pas douter encore de nombreuses journée de répétition à Torsh pour avoir le geste assuré et fin, mais au delà de toutes attentes il avait fait ce que l'on pouvait qualifier de bon travail, pour un humain ignorant tout de la forge, bien entendu. La fatigue te gagna rapidement alors que tu avait engouffrer un morceau de pain et de fromage resté proche de ton atelier de travail, oublié par une âme compatissante. Trouvant ta paillasse bien confortable, il ne faisait aucun doute que les travaux du jour t'avaient fatigués plus que tu ne l'aurais imaginer. C'est sans problèmes que tes yeux se fermèrent et que ton esprit s'égara alors que le feu de la forge réduisait doucement, offrant une chaleur plus que bénéfique au repos de ton corps.

Quelque chose craqua, le bruit te fit ouvrir les yeux et peut être même sursauter. Un gémissement étouffé remonta depuis les niveaux inférieur de la boucherie. Quelque chose, comme un bruit sourd à peine perceptible t'accrocha l'oreille. Il se passait quelque chose au premier sous-sol, les porcs faisaient du bruit et couinaient comme s'ils étaient excité. Du haut de ta position, impossible de voir un détail, mais une chose était certaine, il y avait de la lumière en bas...

Avançant à pas feutrés, Hexoalt se faufila plus discrètement qu'il ne l'aurait imaginé jusqu'en haut des escaliers de la porcherie. La lumière de plusieurs torche brûlait en bas et les escaliers circulaire lui bloquaient la vue sur ce qui pouvait bien s'y passer. Cependant, en tendant un peu l'oreille il n'était pas difficile de discerner plusieurs voix.

" On a rien fait Grecco, c'est pas nous ! "
" Oui, crois nous, on a pas foiré le coup, c'était Marcus et André qui devaient trouver la gamine. "
" Marcus et André, tu vois c'est pas d'not faute. "
" Où sont ils ? "
" ... "
" Ils ne vont pas tarder, hein ? "
" Oui, oui ils arrivent d'une minute à l'autre. "
" Vous savez donc où ils sont, pour pouvoir me certifier qu'ils arrivent. "
" Non, non, non, mais on pense Grecco. "
" Oui on ... "
" La ferme ! Ici c'est moi qui pense. Vous deux vous allez nourrir les porcs avant de profiter à la survie des gens de la cité. "
" Pitié Grecco, pas ça ! "
" Pitié, non ! J'ai une famille ! "
" Oh, ne t'inquiètes pas, ta femme et ta fille iront remplir les bordels. "
" Non ! Grecco je t'en supplie ! "

Quelques ombres passèrent devant les lumières en bas alors que les supplications continuaient. Sans visibilité, difficile de savoir ce qui se tramait en dehors de quelque chose de sordide. Ta connaissance des métaux ne pouvait pas te tromper, quelqu'un était en train d'aiguiser une lame plus bas tandis que les deux pauvres bougres qui demandaient la pitié c'étaient mis à pleurer et à implorer pour qu'on leur vienne en aide.

Progressant lentement dans l'escalier de bois, un marche craqua sous ton poids, provoquant un son qui ne fit que peu de bruit, en partie couvert par les cris d'excitation des cochons. Peut être avait-il été entendu, peut être pas... Quelques mètres plus bas le spectacle annoncé était aussi effrayant qu'Hexoalt l'avait imaginé : Deux hommes à genoux imploraient pour leur vie, ils semblaient avoir été roué de coups et leurs vêtements sales étaient souillés de leur sang et de leur peur. Les deux malheureux faisaient face à la porte de l'enclos des porcs où se tenait un homme pas très grand à la longue capuche verte et au nez pointu. Son visage effilé pouvait évoquer celui d'un furet, avec de petits yeux mauvais et une barbiche en pointe. Ce dernier vérifiait la porte et s'affairait à en défaire le loquet pour pouvoir l'ouvrir sans mal.

Sur un côté plus à gauche se tenait un autre homme plus petit et rondouillard. Son visage ovale et sa bouche à grosses lèvres lui offrait l'aspect d'un gros poisson. Son crâne chauve et luisant accentuant son air pervers et sadique alors qu'il aiguisait en souriant de manière inquiétante, des couteaux de découpe de viande normalement utilisés pour les cadavres porcins. Mais tes pas ne furent arrêtés que par le troisième homme présent. Se tenant derrière les deux pauvres bougres, il dégageait une sale impression. Largement plus grand que tous les hommes que tu avais pu croiser dans ta vie, c'était un véritable colosse. L'arrière de son crâne rasé laissait paraître de multiples cicatrices, tandis que ses avants bras massifs montraient eux aussi d nombreux signes de vieilles blessures. L'immense décousu portait un gilet de cuir bleu renforcé sous lequel se trouvait une chemise en lin blanche. Un pantalon de cuir et une paire de bottes solides terminaient de l'habiller alors qu'une épée longue pendait à son ceinturon.

Sur les dernière marches de l'escalier, dos au géant et aux malheureux il te fallait faire ton choix, car il ne faisait aucun doute qu'à rester là, il ne faudrait qu'une poignée de secondes aux deux autres filous pour te remarquer.

Tournant les talons sans demander ton reste les pas rapides que tu effectua furent effacés par les cris des pauvre malheureux qui étaient en train de se faire salement passer à tabac. Deux bruits sourds se firent entendre à quelques secondes d'intervalle, un son que tu avais déjà entendu lors de manifestations publiques sanctionnés par la garde, le bruit de violents coups de matraques capables de mettre KO un homme sans mal.

En haut des escaliers, de nouveau au rez-de-chaussée, quelques frissons te parcoururent l'échine alors que le bruit familier du hachoir que l'on aiguise continuait de se faire entendre. C'est à ce moment là que tu décida de faire du bruit, tapant du pied et grognant pour attirer l'attention. Et il n'en fallu pas plus car sans attendre la puissante voix du dénommé Grecco résonna, intimant à ses deux acolytes de : " monter chercher le trouble-paix pour lui faire rejoindre la fête ". de sombres paroles qui n'étaient en rien engageantes à ton encontre.

Depuis le sous-sol, des pas commencèrent à résonner et l'escalier de bois, tremblant vit arriver deux hommes armés de poignards et d'autres couteaux de cuisine. Celui au poignard s'avança tout en faisant tourner sa lame dans les airs en te voyant.

" Alors le nain, on a envie de mourir ? "

Attendant de pied ferme les bandits, tu étais paré pour les recevoir et effectivement il ne te suffit que de quelques secondes pour prendre l'initiative sur leur progression. Frappant le premier gaillard qui semblait à cette distance plus coriace que son compagnon, ton attaque fut esquivé de justesse, mais pas ton coup de pied qui l'envoya violemment choir dans les escaliers, effectuant un roulé-boulé jusqu'en bas de ces derniers !

Fou de rage, son compagnon se jeta sur toi en hurlant, t’assénant un rude coup de lame qui te déchira le bras gauche dans une belle gerbe de sang. La brûlure de l'acier te donna un grand coup, rappel douloureux de la réalité des combats, sanglants et mortels.

round 1:

Sans te laisser le temps de reprendre ton souffle, l'humain au nez pointu passa quelques secondes à te jauger avant de t’asséner un nouveau coup ! L'attaque passa juste au dessus de ta tête, te soufflant un vent tranchant au visage.

round 2:

Hurlant de rage, tu agrippa sauvagement ton marteau pour frapper avec rage le brigand. Surpris par la violence de ton attaque, l'homme tenta de reculer, mais sur les escaliers il n'eut pas la possibilité d'éviter le coup. L'arme frappa en plein dans son torse provocant un craquement sonore et faisant tourner dans leurs orbites, les yeux du bandit. Le choc lui fit perdre son souffle alors qu'il toussa brutalement.

round 2:

Se reprenant, il tenta de te submerger d'attaques mais, la violence de ton attaque et la douleur du coup l'avait trop amoché. Aucune de ses attaques ne porta et il ne te faudrait qu'un coup du même acabit pour le mettre hors de combat. L'issu de l'affrontement tournait soudainement en ta faveur !

round 3:

Hexoalt se ruant dans la bataille, frappant son ennemi d'un enchaînement rapide mais imprécis. Le bandit arriva à éviter ou dévier les attaques maladroites du Nain tout en affichant une certaine peur. L'homme n'était plus aussi certain de l'issue du combat et, ne voyant personne monter pour lui porter secours il se trouvait même en fâcheuse posture.

round 3:

Décidant de rompre le corps à corps, le bandit effectua plusieurs pas rapides dans les escaliers avant de se se précipiter en bas de ces derniers. Hexoalt se retrouvait une nouvelle fois seul, alors que ses ennemis, en bas, devaient l'attendre de pied ferme. Tendant l'oreille, un étrange bruit fit frémir le forgeron, le même son qu'il pouvait entendre la journée alors que les Bouchers découpaient de leurs énormes hachoirs les morceaux des porcs, fendant d'un seul geste, chair et os. Les couinements des cochons signifiaient qu'ils étaient surexcités et en plein festin...

Descendant les escaliers, le Nain pouvait entendre les gémissements de douleur d'un homme alors que les porcs continuaient de couiner horriblement. Rapidement le goût du sang dans la bouche d'Hexoalt fut accompagnée de son odeur métallique ainsi que de celle de nourriture pourrie. De quoi facilement retourner l'estomac de n'importe qui mais c'est le ventre solide que le forgeron descendit les dernières marches qui le séparaient du sous-sol. Arrivant enfin sur la terre battue du lieu pestilentiel, un spectacle des plus horribles s'offrit au nouveau venu.

A ses pieds, la brute qui avait dégringolé dans les escaliers semblait s'être tordu le cou contre une marche, il gisait là, dans une position étrange et contre nature, fixant de ses yeux vides le Nain. Plus loin, des deux hommes attachés il n'en restait qu'un, à genoux, le buste penché vers l'arrière et la gorge tranchée, son sang se répandant sur le sol après avoir tâché d'une marque vermillon la totalité de ses vêtements. A côté de lui, le deuxième bandit se tenait le torse, appuyant avec force sur sa blessure qui était mauvaise. En voyant arriver le Nain, il se redressa un peu et recula, pointant dans ta direction un poignard. Depuis l'enclos des porcs une voix s'éleva, grave, forte et menaçante.

" Balances moi l'autre ! "

C'est alors que tu remarqua la veste bleue en cuir renforcée qui était suspendue à côté de la porte de l'enclos. Le colosse n'avait pas eu envie de salir son veston lors de la découpe. Il devait être à quelques mètres de l'entrée et arriverait surement dans les prochaines secondes s'il n'avait pas de nouvelles de son camarade. C'était pourtant pour toi une chance de venir à bout du bandit chancelant à côté du pauvre bougre qui avait été froidement assassiné.

Spoiler:

Fonçant sur le bandit il n'eut le temps que de dire quelques mots, t'intimant de reculer, avant que ton marteau ne s'abatte sur son crâne, provocant un craquement qui ne laissait présager de bon pour l'Humain. Il s’effondra au sol comme une masse, les yeux révulsés et le corps emprunt de spasmes le faisant ressembler à un fou en pleine crise de démence. Tes deux assaillants étaient définitivement hors de combat, celui à tes pieds s'arrêta de bouger après quelques secondes, la bave lui coulant de la bouche alors que du sang s'écoulait doucement de ses oreilles et de son nez. L'autre au pied de l'escalier n'avait toujours pas bougé, inconscient ou mort, de toute façon s'il était en vie il n'allait pas se remettre de sa chute et en garderait surement des séquelles. Mais ce n'était pas dans l'immédiat ce qui devait te préoccuper, il y avait un troisième Homme et il se tenait à la porte de l'enclos des cochons.

Le visage éclaboussé de sang, il n'en était que plus intimidant. A cette distance tu pouvais facilement estimer sa taille à presque deux mètres si ce n'était pas un peu plus. Jamais de mémoire de Nain tu n'avais vu un Homme aussi imposant. Portant une chemise en lin blanche aux manches retroussées, il affichait fièrement une musculature imposante qui n'avait rien à envier à certains Ogres. Son visage tout comme ses avants bras était parcourus de multiples cicatrices lui donnant l'aspect d'un horrible recousu, ce qui n'aidait en rien à le rendre plus agréable. Le nez cassé, l'oreille gauche en choux fleur, l'homme avait le crâne rasé court et portait un bouc coupé d'une cicatrice. Ses sourcils fournis et ses yeux marrons t'observaient avec un air supérieur non dissimulé. Penché sur la porte de l'enclos, il s'apprêtait à l'ouvrir, un hachoir ensanglanté à la main.

" Alors c'est toi le curieux ? Et qui es tu donc ? "

L'Homme afficha un rictus étrange, rien de bon ne semblait pouvoir provenir de ce qui pouvait se passer. Il attrapa un tablier suspendu non loin et se nettoya rapidement les mains d'un seul geste, avant de balancer le tablier au sol. Puis il commença à enfiler sa veste bleue aux renforts de cuir bruns, cloutés à intervalle régulière, offrant certainement une bonne protection pour un moindre encombrement. Alors qu'il était totalement sorti de l'enclos des cochons tu pouvait observer à son ceinturon une grande épée longue dont le fourreau abîmé ne pouvait dissimuler la qualité de la garde et du pommeau, surement une belle lame.

" Tu viens ici me déranger dans mes affaires.
La politesse voudrait que tu te présentes, même si je ne vois aucun problème à tuer un inconnu, le Nain. "

Alors même que tu pouvais vouloir faire un mouvement, le colosse se retourna très rapidement pour te faire complètement face, lui qui était légèrement sur le côté. Quelque chose dans ses yeux t'intimait la plus grande prudence, après tout, il ne paraissait pas troublé par la mort de ses camarades, ni le travail odieux de découpe qu'il venait de faire. Et visiblement tu ne l'intimidait par pour un sous.